Hier, Paris a accueilli un forum sur la paix dans le cadre du centenaire de l’armistice qui a mis un terme à la première guerre mondiale en 1918. Ce qui retient l’attention, c’est le bouquet thématique retenu pour la réflexion. Il s’agit du réchauffement climatique, la fracture numérique et l’intelligence artificielle. Cette trilogie thématique nécessite de l’engagement des Etats. C’est bien dans ce sens que le multilatéralisme, concept des relations internationales trouve tout son sens et son importance. Comment définir des règles communes pour sauver la paix (1) et éviter que l’Histoirese répète (2) ? C’est bien la problématique essentielle qui nécessite des réponses pratiques.
1. Définir des règles communes
Qu’est ce que le multilatéralisme ? Il est une tendance ; il est un projet de relations interétatiques. Il convient de le prendre au sens de « pacification des relations internationales par la coopération ». Il n’y a pas d’Etat assez fort au point de se passer des autres. C’est une règle de la nature. Tout est lié. Les doigts de la main en donnent une parfaite illustration. Tout est interdépendant. Lorsqu’un maillon est en difficulté, c’est tout le système qui est enrhumé. Voilà pourquoi, il est nécessaire de donner vie au multilatéralisme en ce qu’il est un outil de régulation supra-étatique ou transnationale. C’est l’avenir de la coopération internationale qui est en jeu. En effet, il ne s’agit par de vaincre la fatalité de l’inégalité entre les Etats. Il s’agit de définir des règles communes à respecter contre vents et marées. Car la paix, c’est le respect du droit international au service de la coopération internationale. La puissance inégale des Etats est un fait. L’illustration la plus convaincante est le traité de non-prolifération nucléaire qui protège ceux qui ont l’arme nucléaire et interdit aux autres d’en avoir ou de soumettre leurs installations à inspection de l’Agence Internationale de l’énergie atomique. Il faut agir de concert notamment en matière d’environnement car les questions climatiques dépassent les frontières artificielles. La paix c’est la gestion concertée des problèmes de l’humanité. Les marginalisés, les pauvres constituent une menace permanente. D’où la nécessité de sortir de l’égoïsme américain pour penser la nature, le numérique. Oser penser, c’est définir des règles communes en faveur de la planète.
2. Eviter que l’Histoire se répète
A quoi sert de faire la guerre de tuer des civils et militaires et de brandir après un cessez-le feu ? Il faut lutter contre les causes lointaines des guerres. C’est pourquoi le dialogue doit être un outil de travail permanent dans le multilatéralisme. Et pour cause, le dialogue permet de comprendre, d’exposer, et de solutionner. Ne pas croire au dialogue, c’est sortir du multilatéralisme. A l’heure de la crise climatique, de l’emploi et des migrations, la solution n’est pas dans la construction des murs à barbelais ; elle est dans le dialogue et la coopération. Le multilatéralisme, ce n’est pas laisser prospérer des régimes de corruption étatique. Les puissances du monde n’ont pas un devoir d’accueillir toutes les misères. Il y a le droit d’ingérence pour le bonheur. Ainsi par exemple, les Etats où les Présidents sont, par l’entremise de leurs enfants, bénéficiaires de la commande publique, ces Etats là, constituent des foyers de menace à la paix. Car leurs ressortissants prendront le large de la Méditerranée pour perturber la quiétude des autres.
La question de la bonne gouvernance est essentielle pour la paix. Ne pas trouver des solutions durables à la crise migratoire, c’est laisser un terrain fertile où pourraient fleurir toutes les idées extrêmes. La coopération est un outil excellent pour le multilatéralisme. L’utiliser, c’est donner un sens à la diplomatie.