Le Secrétaire général de l’Union Fait la Nation était l’invité de l’émission « cartes sur table » de la radio Océan Fm hier dimanche 3 mars 2013. A cette occasion, il a exprimé des inquiétudes face aux interpellations hors normes et à la gestion regrettable des affaires de la nation. Il espère que le peuple puisse prendre ses responsabilités afin de contribuer à arrêter les dérapages.
« Si on peut arrêter des gens avant que la justice ne leur signifie ce qu’ils ont fait, il y a dérive». C’est ce qu’a déclaré d’entrée de jeu le Secrétaire général de l’Union fait la Nation (UN), Me Yaya Pognon. Il a exprimé sa surprise par rapport à la tentative annoncée de coup d’Etat ayant conduit à l’arrestation de certains citoyens Béninois. Car, il se demande celui qui a intérêt à faire un coup d’Etat encore aujourd’hui quand il sait qu’il ne pourra pas garder ce pouvoir pendent plus d’une heure. Pour lui, c’est comme si des gens font des communications pour distraire et créer le tournis chez les concitoyens pour qu’ils oublient les vrais problèmes auxquels ils sont confrontés. Il pense que tous les citoyens ont le devoir de ne pas se taire sur les dérapages, mais de travailler pour la relance de la démocratie béninoise. Car, 23 ans après la conférence nationale, il constate que les piliers de la démocratie sont détruits. Depuis 2006 estime-t-il, il y a un affaiblissement des valeurs démocratiques au Bénin. Et cela pose le problème des hommes qu’on a placés à la tête de certaines institutions et qui ont renoncé au pouvoir que la loi leur confère pour des intérêts sordides. Face à tout cela, « Le peuple doit prendre sa destinée en main » a déclaré Me Yaya Pognon.
Au sujet de la décision d’envoi de cinq anciens ministres devant la Haute Cour de Justice, il a demandé qu’on arrête le processus si on n’est pas sûr d’aller à son terme. Car, il cela coûtera énormément à la caisse de l’Etat. Mais si les dirigeants actuels ne sont pas sûrs de poursuivre lorsque des révélations des prévenus vont éventuellement éclabousser d’autres complices, il vaut mieux arrêter tout de suite.
Des preuves palpables
En ce qui concerne les élections locales et communales, il regrette que l’on soit au mois de mars 2013 et que la loi électorale, la loi sur les unités administratives, ne soient pas promulguées et mises en application, et que la Lépi aussi ne connaisse pas de correction. Pour lui, on entrera dans l’illégalité par rapport à la date de démarrage du mandat de certains élus. Il estime aussi que la bonne date pour les élections sera le moment où le Chef de l’Etat aura cadré toutes ses actions. Il surprendra à ce moment les citoyens pour dire ça y est. Mais il ne surprendra pas l’Union fait la Nation, avertit Me Pognon. Car, ce regroupement politique est sur le terrain et affûte ses armes. Il n’y a d’ailleurs pas de sujet que n’aborde pas l’UN. Car, elle est conséquente et fait des analyses de tous les débats. Au sujet de la production du coton, il a déclaré que c’est du tragicomique. Car, le gouvernement qui avait promis environ 500.000 tonnes de coton se gargarise d’avoir 204.000 tonnes. Or, l’emprunt selon lui pour la campagne serait de 82 milliards de francs CFA. Il se demande si l’Etat pourra alors rémunérer les paysans à la mesure de leurs productions. C’est pour lui un malheur national d’être à ce résultat et c’est une catastrophe. Mais l’Avocat invite les citoyens à garder espoir et à travailler pour reconquérir pied à pied tous les espaces de liberté qui leur ont été arrachés.