Les Forces cauris pour un Bénin émergent se sont «constituées avec et autour de Boni Yayi» en 2006, précisait Mathurin Coffi Nago, président de l’Upd-Gamexu, parti membre de cette coalition, lors du congrès de l’Union pour le développement d’un Bénin nouveau (Udbn).
Seulement, l’on se demande aujourd’hui si les Fcbe soutiennent encore véritablement celui qui leur a permis de naître ; ceci, eu égard notamment aux propos tenus par le secrétaire général de la coordination Fcbe lors de la cérémonie d’ouverture du congrès de l’Udbn tenu le dimanche 20 octobre 2013 au palais des congrès à Cotonou.
C’est un discours des Fcbe qui a surpris plus d’un. Beaucoup de ceux qui étaient présents au congrès de l’Udbn dimanche dernier au palais des congrès se sont demandé le but réel des propos tenus par le représentant des Forces cauris pour un Bénin émergent en ces circonstances. M. Codjo Sodokin, puisque c’est de lui qu’il s’agit, aura jeté la pierre dans sa propre famille politique, ont conclu beaucoup de Béninois qui l’ont écouté, que ce soit au palais des congrès où par les ondes. D’abord, il faut reconnaître qu’il n’est pas inutile de porter des critiques sur une organisation dont on est membre actif, étant entendu que les critiques amènent à corriger les erreurs et à avancer. En cela, le porte-parole des Fcbe, en ces lieux, a dit ce qui ne va pas actuellement à l’alliance Fcbe.
Et pour lui, le diagnostic est sévère : «…Le temps où se tient ce congrès extraordinaire n’est pas ordinaire. C’est le temps où l’alliance Fcbe, empêtrée dans l’inorganisation depuis la refondation en 2008, n’est jamais arrivée à s’imposer véritablement comme l’aile marchante du pouvoir en place. Nous ne sommes pas, en effet, parvenus à constituer un état-major uni autour de notre organisation mère…».
Mieux que ce qui précède, c’est la suite du discours de M. Codjo Sodokin qui a suscité des interrogations. «Nous nous contentons de menus avantages glanés souvent individuellement… que d’ailleurs d’autres alliances et personnalités centrifuges concoctées à la hâte nous empêchent de conquérir ou de conserver… C’est le temps où la gestion du pouvoir, qui ne tient pas compte des forces politiques agissantes, ne permet pas la solidarité nécessaire entre les promus et leurs militants…». Des propos qui seront sans doute loin de plaire au chef de file des Fcbe qu’est le président de la République, Boni Yayi. Car c’est seulement ce dernier qui gère le pouvoir en place et qui en délègue une partie à des collaborateurs. C’est aussi le chef de l’Etat, initiateur des Fcbe, qui a le pouvoir de nommer ou de donner son quitus à des nominations, qu’elles soient politiques ou non.
Que le secrétaire général de la coordination Fcbe dise que leurs militants ne bénéficient pas de ces avantages ou devront l’avoir «individuellement» et que «la gestion du pouvoir ne tient pas compte des forces agissantes», c’est sans doute un manquement relevé dans la gestion faite des membres de la majorité présidentielle par Boni Yayi. Mais encore faudrait-il que les Fcbe soient mieux organisées pour exiger des avantages liés à leur soutien efficace au chef de l’Etat. Mais aujourd’hui, ce n’est pas le cas dans la maison cauris. «…C’est lorsque les entités composantes seront fortes que l’alliance s’en sortira grandie, unie et l’architecture du pouvoir de refondation recentrée sur les forces cauris…», a tout de même reconnu M. Codjo Sodokin.
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