Ce lundi 12 novembre, s’est ouvert à Cotonou un atelier de formation sur le thème « Mécanisme du traçage des armes illicites ». Pendant cinq jours, des agents des Forces béninoises de défense et de sécurité impliqués dans la gestion des stocks renforcent leurs capacités pour mieux lutter contre le trafic illicite des armes.
Face au fléau de la prolifération des armes légères et de petit calibre qui tient le monde en haleine, il importe d’accroître les capacités des Forces armées de défense et de sécurité contre ce trafic qui nourrit les conflits et les braquages. C’est ce qui justifie l’initiative de l’atelier de formation sur le « Mécanisme du traçage des armes illicites » qui se tient du 12 au 16 novembre à Cotonou.
Regroupant une trentaine d’acteurs impliqués dans la gestion des stocks d’armes au niveau de l’Armée, de la Police républicaine, de la Douane et des Eaux et forêts, cette session de formation permettra aux bénéficiaires d’avoir des outils d’analyse sur les techniques d’identification et de prévention de l’apparition des flux d’armes illicites, a indiqué le colonel Bertin Bada, directeur du Cabinet militaire du président de la République et président de la Commission nationale de lutte contre la prolifération des armes légères (Cnlcpal-Bénin) à l’ouverture des travaux.
Ainsi, les forces armées pourront déterminer l’origine des armes illicites, localiser les points de détournement à partir des stocks nationaux, identifier les acteurs impliqués dans les transferts d’armes illicites et assurer une gestion sécurisée des ressources nationales et des espaces frontaliers sur la base de preuves factuelles, espère-t-il.
Le Bénin est, après le Burkina Faso et le Nigeria, le troisième pays pilote de ce projet de renforcement de capacités des forces de défense et de sécurité mis en œuvre par l’organisation internationale Conflict Armement Research (Car) avec l’appui de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) et le soutien du Mécanisme de financement des Nations Unies pour la coopération en matière de réglementation des armements (Unscar).
A en croire Claudio Gramizzi, directeur des opérations pour l’Afrique de l’Ouest de Conflict Armement Research, ce projet contribuera à réduire les violences armées et le taux d’utilisation des armes illicites. Car, laisse-t-il entendre, il est certain que beaucoup de défis persistent, notamment à cause de l’explosion de foyers deconflits (en Lybie, au Mali) qui se répercute dans la région et dans plusieurs pays. « La problématique continue de se poser à cause des problèmes de gestion des frontières qui sont parfois poreuses et difficiles à contrôler, malgré l’arsenal institutionnel et juridique mis en place », poursuit Claudio Gramizzi.
A terme, il est envisagé de définir des stratégies ainsi que des actions à mettre en œuvre au niveau national et régional pour une lutte efficace contre le trafic illicite des armes, ajoute, pour sa part, Abayomi N. Adeomi, chargé du programme relatif aux armes légères et de petit calibre à la Cedeao.
Le colonel Bertin Bada a exhorté les stagiaires à faire preuve de discipline et d’assiduité afin qu’au terme de cet atelier, le pays puisse tirer une plus-value évidente et contributive au renforcement effectif de la lutte contre tout trafic d’armes illicites.