La Confédération syndicale des travailleurs du Bénin (Cstb) est une fois encore au-devant de la scène. A cours d’un point de presse tenu à la Bourse de travail à Cotonou, vendredi 9 novembre 2018, le secrétaire général de la Cstb, Kassa Mampo s’insurge contre le vote par l’Assemblée nationale en 2017 et 2018, de différentes « lois scélérates » et menace de saisir l’Organisation internationale du travail.
Au nombre des lois incriminées par la Cstb, figurent la loi 2017-05 du 29 août 2017 fixant les conditions de la procédure d’embauche, placement de main d’œuvre et de résiliation du contrat ; la loi n°2018-34 modifiant et complétant la loi n° 201-09 du 21 juin portant exercice du droit de grève en République du Bénin, du 04 septembre 2018 et la loi n°2018-35, modifiant et complétant la loi n°2015-18 du 1er septembre 2017 portant statut général de la fonction publique du 04 septembre 2018.
La Cstb dénonce également la nouvelle loi 2018-34 portant exercice du droit de grève qui, en modifiant la première, arrache le droit de grève aux travailleurs du secteur de la santé, aux paramilitaires (police républicaine, douane, eaux et forêts et chasse).
Il en est de même de l’article n°11 de la nouvelle loi qui précise que « toute grève qui ne respecterait pas les dispositions de la présente loi est illégale et ses auteurs sont passibles de révocation ou de licenciement de plein droit » et de l’article 13 nouveau qui précise que lorsque les procédures sont respectées, le droit de grève ne peut excéder dix (10) jours par ans, sept (07) jours par semestre et deux (02) jours par mois. Pour Kassa Mampo, le droit de grève demeure fondamental dans la plupart des pays démocratiques, et est consacré par la constitution du Bénin, en son article 31. Kassa Mampo n’a pas occulté la récente intervention du Chef de l’Etat au Sommet du G-20 à Berlin faisant allusion aux amendements apportés par la loi n°2015-35 modifiant et complétant la loi n°2015-18 du 1er septembre 2017 portant statut général de la fonction publique et qui stipule que « tout agent faisant partie des personnels de la fonction publique peut être licencié ou révoqué » et l’Article 394 nouveau
qui dispose que « Tout licenciement ou révocation abusif ouvre droit à une indemnisation… Toutefois le montant de la réparation ne peut être inférieur à trois (03) mois de salaire ni excéder neuf (09) mois. ».. Selon l’orateur, la dérégulation des lois de la République rend l’emploi plus précaire et aggrave la misère des citoyens. Il s’offusque de cette intervention du Chef de l’Etat devant des pays civilisés où les dirigeants connaissent les droits du travail et s’évertuent à protéger leurs citoyens. La Cstb soutient donc les travailleurs dans leur lutte pour la restauration de leurs droits syndicaux et exige l’abrogation de toutes ces lois scélérates. Elle annonce par ailleurs la saisine par les travailleurs du Bénin, de la communauté internationale notamment l’Organisation internationale du travail (Oit).
Dénonçant le retour des poursuites et détentions politiques au Bénin, la Cstb exige la libération de Laurent Mètongnon, ses coaccusés, de Sabi-Sira Korogoné, de Atao et consort, et l’arrêt des poursuites pour délit politiques et délit d’opinion.