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Motion de retrait de confiance à la mairie de Cotonou: Les conseillers divisés

Publié le vendredi 16 novembre 2018  |  La Nation
La
© Autre presse par DR
La Mairie de Cotonou
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Depuis quelques semaines, la mairie de Cotonou est secouée par une crise entrainée par une motion de retrait de confiance au maire intérimaire Isidore Gnonlonfoun adressée à l’autorité de tutelle. Les conseillers frondeurs dénoncent de graves irrégularités à la tête de la municipalité et demandent le départ du maire intérimaire qui dans le même temps, est fortement soutenu par d’autres qui qualifient les accusations d’affabulations.

Toutes les attentions sont focalisées sur la mairie de Cotonou depuis quelques jours, en raison de la motion de retrait de confiance au maire intérimaire Isidore Gnonlonfoun en date du 29 octobre 2018 et signée par une trentaine de conseillers municipaux. Ces conseillers municipaux ont soulevé comme raison dans leur motion adressée au préfet du Littoral, ‘’une gestion calamiteuse de la ville, entravant l’épanouissement de la population’’. Ils ont soulevé également ‘’une crise de plus en plus grandissante au sein du conseil en raison du statut d’intérim du maire Isidore Gnonlonfoun qu’ils qualifient d’intérim-permanent qui est contraire à toute déontologie professionnelle administrative’’. Justin
Ekpélikpézé, conseiller à la mairie de Cotonou et signataire de ladite motion, laisse entendre que la ville de Cotonou étant une ville à statut particulier, a droit à un maire et trois adjoints. Alors que présentement, l'exécutif de la mairie n'est pas au complet. Il conclut que les tâches qui devraient revenir à chaque responsable, sont concentrées au niveau d’une seule personne et que ce cumul ne favorise pas la transparence au sein de la municipalité.
Théophile Djohivou, également conseiller municipal de la ville fait savoir que les actes qui étaient reprochés à Léhady Soglo et qui lui ont valu sa révocation, sont revenus de plus belle. Il cite à cet effet un supposé bradage de parcelles sans avis consultatif du conseil, le non payement des indemnités des conseillers et des élus locaux depuis plusieurs mois. Il évoque également le budget de la mairie qui, à l’en croire, est à ce jour exécuté à 25% à peine, alors que l’exécutif a mis normalement les ressources à disposition. Ce que confirme Justin Ekpélikpézé qui affirme que la mairie de Cotonou dispose des ressources nécessaires qui ne sont malheureusement pas utilisées pour construire la ville. Pour lui, cela est lié au fait que le maire intérimaire n'arrive pas à déployer toute la mesure de son rang pour prendre des décisions d’envergure à impact financier. «Son titre d’intérimaire constitue pour lui une faiblesse», confie-t-il. Justin Ekpélikpézé poursuit que leur volonté est de faire en sorte que la mairie de Cotonou ait un maire titulaire à qui un cahier de charges bien défini sera confié pour le vrai développement de la ville. «Les problèmes de la ville sont restés non solutionnés, et c’est la preuve de l'incapacité du maire à gérer la municipalité », précise-t-il. Pour lui, cela ouvre la brèche au préfet du Littoral qui est obligé de combler le vide en posant des actions qui ne sont pas de son ressort. « C'est un amalgame et une interférence avérée puisque le préfet ne doit pas se substituer au maire pour combler un quelconque vide », se désole-t-il, en se demandant si c’est le rôle du préfet d'aller ramasser les ordures.

Contre-pied

D’autres conseillers municipaux de Cotonou n’approuvent pas tout de même ces allégations qu’ils qualifient de non fondées. Alfred Affokpé fait savoir que seuls les conseillers frondeurs maitrisent les réelles motivations de leur acte qui crée une crise inutile au sein de la municipalité puisque, à l’en croire, aucune confiance n’a été placée au maire intérimaire pour lui être retirée. «Isidore Gnonlonfoun n’assume que l’intérim de Léhady Soglo révoqué par le préfet. Donc, il ne peut qu’être suspendu », précise-t-il. Pour lui, ce que les conseillers frondeurs reprochent au maire intérimaire n’est qu’affabulation, juste pour le faire partir et placer un autre qui fera leur jeu. Il avance comme preuve que les conseillers signataires de ladite motion de retrait de confiance ne sont pas sur la même longueur d’onde en matière d’informations. «On sert différentes informations aux conseillers juste pour avoir leur signature », se désole-t-il. Cette manœuvre, ajoute-t-il, crée déjà des divisions en leur sein. Il affirme que Isidore Gnonlonfoun étant un administrateur civil, il gère à bon escient la municipalité puisque, tout le monde prend aisément la parole aujourd’hui au conseil pour s’exprimer, alors que cela a déserté le forum sous ses prédécesseurs. Sur la question des ressources financières que les frondeurs estiment qu’elles ne sont pas utilisées à bon escient pour construire la ville, Alfred Affokpé y trouve une autre explication. Il indique que Isidore Gnonlonfoun est en train d’exécuter son premier budget voté au conseil dans le mois de Novembre 2017 et envoyé à l’autorité de tutelle qui ne l’a validé que dans le mois de mars 2018. Il conclut donc que cela a causé beaucoup de difficultés au maire intérimaire dans l’exécution du budget. Il évoque également le projet du grand Nokoué qui a amené le gouvernement à prendre la décision d’avoir un œil sur la gestion des ordures dans la ville de Cotonou en confiant cet aspect à un opérateur privé. « Neuf collectifs budgétaires ont été émis cette année. C’est un budget à polémique qui ne peut-être imputé au maire intérimaire», clarifie-t-il. Alfred Affokpé reconnait tout de même que les primes des conseillers communaux et locaux sont en souffrance depuis des mois et leur non payement peut bel et bien fâcher. Ainsi, les conseillers frondeurs tout comme ceux soutenant le maire intérimaire, attendent impatiemment d'être convoqués par l’autorité de tutelle qu’est le préfet pour une séance de confrontation qui permettra de clarifier la situation.

Babylas ATINKPAHOUN (Stag)
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