Si en mars deux mille dix-neuf, une liste a pour ambition de perdre les élections législatives, il ne lui reste qu’une seule chose à faire.
Aligner rigoureusement et avec entêtement des candidats qui ont entre soixante ans et soixante-quinze ans. Identifier et mettre en pole position les personnalités qui font l’actualité politique depuis environ trente ans, et qui refusent de lâcher prise.
Il faut aussi tailler la part du lion aux personnalités politiques usées et démodées
qui font à l’unanimité mauvaise presse dans l’opinion sous prétexte qu’elles sont incontournables, expérimentées, et qu’il faille les ménager.
Sur la liste de la mouvance présidentielle, comme celle de l’opposition, il faut absolument faire la part belle aux anciens, aux responsables des traditionnels partis politiques, et aux plus riches.
C’est l’un des remèdes les plus efficaces pour perdre ces législatives. Il est préférable de s’en tenir à ça et le tour est joué.
Quand on dit que les béninois aspirent à un renouvellement profond du personnel politique, il faut banaliser, et ignorer.
Quand on dit que la liste qui triomphera sera celle qui aura trouvé l’alchimie qui permet de positionner plus de femmes et de jeunes, il faut fermer les yeux là-dessus.
En résumé, voici ce qu’il faut royalement ignorer pour perdre lamentablement :
La loyauté, la popularité, la compétence ou le profil du job, puis enfin et surtout la nouveauté. L’innovation dans le discours.
Que les décideurs d’un camp précis fassent exactement ce qui est recommandé ici, et que le second camp, se plie en quatre pour faire le contraire, afin que l’on puisse au bout du compte déduire si l’éditorialiste aura raison ou tort.
La vérité est que le pays aspire profondément au changement. Et, qu’il sera difficile aujourd’hui de ne pas tenir compte pour manœuvrer, si l’on est politicien avéré ou observateur adroit du paysage politique béninois actuel.
Il sera très improbable pour une liste qui tient compte de ces paramètres, de ces réalités, de cette nouvelle donne, de ces critères, et de ce nouveau mode de pensée des jeunes, d’être battue.