Il est 20 h 15 mn. Sous les projecteurs, et avec des ovations bien nourries par un public généreux, Charlotte Ntamack, comédienne camerounaise, fit son entrée sur scène à l’Institut Français de Cotonou. « Je suis charlotte », ce sont les premiers mots qui ont lancé le spectacle. Vêtue de chemise manche longue, de pantalon et de chaussures, tous noirs, avec une cravate blanche, Charlotte Ntamack, droit dans ses bottes, livre le message du fou rire. Dans sa présentation, elle exprime sa déception pour le prénom qu’elle porte : ‘’Charlotte’’, un prénom qui n’a aucun sens pour elle. « Pourquoi ma mère m’a-t-elle donné ce prénom ? Une appellation de Grand-mère, une chose un peu bizarre », a-t-elle affirmé. Par cette pièce remplie d’humour, elle accroche un public mort de rire, sur l’acculturation des peuples africains et surtout des dirigeants et des faits de société. « Je suis charlotte » est une pièce dans laquelle beaucoup de vérités ont été dites. Charlotte Ntamack a incarné lors de sa présentation plusieurs personnages dans sa pièce, notamment le Journaliste et le politicien, à travers une émission sur la scène, avec un chapeau, une canne, un fauteuil. C’est une présentation qui a été conçue pendant l’attaque du journal Charly Hebdo le 07 Janvier 2015, une période au cours de laquelle il y a eu une vague de soutiens hypocrites de la part des dirigeants africains. « J’avais envie de parler du prénom que je porte, quelque chose qui n’est pas de mon identité culturelle » a-t-elle affirmé. Dans cette pièce, la comédienne camerounaise a mis l’accent sur certains faits, dont personne n’aime parler, surtout ce qui concerne la politique. La perte des identités culturelles demeure un problème majeur pour la société africaine.
Diane AGBOGAN (Stag)