… Mais il faut croire, dans la perspective de création des grands blocs politiques voulus par le président Talon, que ce ne sera pas ‘’Tout pour la cause !’’ Et c’est bien dommage que cette dynamique, impulsée par le chef de l’Etat, soit quelque peu écornée pour des broutilles ! A telle enseigne que le Parti du Renouveau démocratique (PRD) en vient à retirer ses billes du jeu et à devoir faire bande à part.
Qu’un personnage externe au landernau politique vienne faire le ménage en lieu et place des ayants cause, honte aux politiciens ! Mais que ceux-ci en viennent à perturber la mise en musique harmonieuse d’une réforme salutaire, doublement honte à eux !
Aussi, en lieu et place des deux blocs envisagés dans le camp de la mouvance présidentielle, on en arrive à compter deux fois plus que de raison. De sorte, si l’on ajoute les formations de l’opposition, que le paysage politique pourrait être composé, au bas mot, d’une dizaine, voire plus de partis. Ce serait en soi une avancée, si l’on considère le nombre pléthorique de partis d’avant la réforme du système partisan. Mais le but, d’un regroupement large, ne serait pas atteint. Et le Bénin aurait raté ainsi l’occasion d’une mutation indispensable. Ne perdons pas de vue qu’aux Etats-Unis ou en Grande-Bretagne, deux démocraties établies, seulement deux grands partis y animent la vie politique. Le Bénin va-t-il différer l’occasion historique de faire sa toilette, sa mue, pour tendre vers un multipartisme plus ordonné et plus porté vers le développement ?
En cause, comme toujours, pour faire foirer la dynamique de fédération des énergies au Bénin, surtout dans le milieu politique, du reste à l’image de la société béninoise, des questions d’egos, de personnes…En somme, des bisbilles, des détails qui peuvent être surmontés pour pouvoir écrire l’histoire avec H. Et en l’occurrence, pour permettre aux politiques de bénéficier chacun, comme dirait Abdoulaye Bio Tchané, d’une bonne part d’un grand gâteau, plutôt que de disposer d’un petit gâteau en entier. C’est, en tout cas, à une telle dynamique que répond la révolution unitaire, salutaire, en cours du côté des partis soutenant l’action du chef de l’Etat, Patrice Talon qui pèse de tout son poids dans la balance afin que ladite dynamique aboutisse et ne s’émousse pas. Autant dire que, dans une telle perspective, l’éloignement du PRD est un erratum préjudiciable, suite au précédent UDBN de la députée Claudine Prudencio qui a fait tache d’huile. C’est une grosse perte pour la fusion et le resserrement des rangs voulus. Car, à l’instar du Parti social démocrate de Bruno Amoussou, le PRD est l’un des rares partis structurellement solides et étant demeurés sur l’échiquier politique national, avec des élus en prime, depuis le début du Renouveau démocratique. Sa participation au projet de fusion étant un gage de sûreté. On parle là d’un parti constamment présent à toutes les instances de représentation populaire, et le seul du reste à disposer d’un groupe homogène à l’Assemblée nationale actuellement. Et donc, au regard de ce que pèse ce parti, confronté en permanence avec différentes fortunes aux suffrages des Béninois, de tous, il peut se permettre d’avoir quelques prétentions, des exigences, voire faire des caprices, dans la marche vers la fusion des partis. Toute fusion, à la base, suppose que chaque partie prenante dispose d’actifs. Le PRD dispose d’actifs réels et quantifiables. Ce à quoi ne peuvent prétendre tous les autres partis qui font le difficile à l’idée de lui faire des concessions. Le PRD est pourtant dans son bon droit de poser des conditions y compris que son identifiant figure sur le logo du grand parti en gestation ! De bonnes raisons militent en faveur d’une telle réclamation. En premier, celle liée à l’illettrisme au Bénin où l’identifiant arc-en-ciel sert mieux la cause du PRD que les plus beaux projets et discours. Fort de son histoire, notamment électorale, ce serait un suicide, il faut bien en convenir, pour les élus de ce parti que de tout brûler de go au profit d’un nouveau-né aussi grand soit-il et fût-ce avec les dents tel Kirikou! Même si ce n’est pas une raison pour cautionner l’aventure solitaire envisagée, après coup, par Me Adrien Houngbédji et les siens. Plus que quiconque, l’homme d’Adjina, taulier parmi les tauliers, se doit de montrer la voie, de donner l’exemple d’un effacement de soi, dans la marche vers le renouveau du système artisan béninois?