Le Ministre de la santé, Benjamin Hounkpatin, son collègue des infrastructures et des transports, Alassane Seidou et le Ministre de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche, Gaston Dossouhoui étaient au Parlement ce jeudi 22 novembre 2018 devant la Commission budgétaire de l’institution. Ceci, dans le cadre de l’étude de projet de budget général de l’Etat, gestion 2019. Chacun de ses membres du gouvernement a pu défendre le projet de budget de son département ministériel non sans avoir reçu des recommandations et des doléances de la part des représentants du peuple. Si le Ministre de la santé, Benjamin Hounkpatin et son collègue en charge des infrastructures et des transports, Alassane Seidou, ont défendu chacun un projet de budget d’environ 63 milliards Fcfa, le Ministre de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche, Gaston Dossouhoui, a quant à lui défendu un projet de budget de 59 milliards Fcfa environ. Il faut noter qu’au cours de cette journée du jeudi 22 novembre 2019, le Directeur de cabinet du Médiateur de la République, Zourkarnéyni Toungouh, était aussi devant la Commission budgétaire du Parlement pour défendre un projet de budget de 412.367.000 Fcfa de l’institution qu’il représente.
-BENJAMIN HOUNKPATIN, MINISTRE DE LA SANTE
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« …Le montant du budget du ministère de la santé pour l’année 2019 s’élève à 63 milliards 610 millions de FCFA. Et par rapport aux grandes réalisations qui sont envisagées pour l’année 2019, on peut énumérer l’opérationnalisation de la phase pilote du projet de l’Assurance maladie pour l’ARCH mais également vers la fin de l’année sa mise à échelle, le démarrage de la construction de l’hôpital de zone de Tchaourou et de 5 autres hôpitaux d’arrondissements, la construction de centre hospitalier universitaire de référence à Abomey-Calavi, la poursuite des mesures de gratuité, la construction de l’hôpital de zone de Savè dans son extension, l’autonomisation des formations sanitaires en eau et en énergie électrique avec la réalisation de 103 forages, l’acquisition des vaccins pour faire face aux épidémies, l’acquisition de médicaments pour la lutte contre le paludisme (…) le projet d’octroi de bourses de spécialisation au profit du personnel médical et paramédical, l’équipement des antennes départementales de transfusion sanguine d’Abomey, de Parakou et de Porto-Novo, l’acquisition de deux appareils d’imagerie par résonance magnétique (un appareil au CNHU et un appareil à Parakou), l’acquisition de trois scanners, l’équipement et le renforcement des infrastructures et des plateaux techniques des centres hospitaliers, la mise en œuvre de la prévention et la prise en charge des maladies non transmissibles et des maladies transmissibles, l’achat de produits contraceptifs et des services associés, la mise en œuvre des mesures d’accompagnement dans le cadre de la régulation de l’exercice en clientèle privée qui a été enclenché au cours de cette année 2018 par le gouvernement avec l’amélioration des conditions de vie et de travail des agents de santé et le renforcement des plateaux techniques, pour ne citer que ces projets phares…
- réaction des députés-
…Je peux dire que la représentation nationale a accueilli avec beaucoup de joie, beaucoup de satisfaction les grands axes sur lesquels s’aligne le budget de l’année 2019. Il y a eu des préoccupations surtout par rapport aux mesures prises par le gouvernement en ce qui concerne la réglementation de l’exercice en clientèle privée et les réponses que nous avons apportées ont permis d’apaiser le cœur des députés. Il y a également la question liée à la mise en œuvre effective de l’ARCH et là aussi, les députés ont été rassurés quant au déroulement du calendrier qui est prévu par le gouvernement pour l’effectivité de la mise en œuvre au cours de l’année 2019…
ALASSANE SEIDOU, MINISTRE DES INFRASTRUCTURES ET DES TRANSPORTS
« …Ce budget est de 63 milliards de FCFA dont 3 milliards 500 millions de FCFA pour le fonctionnement et le reste pour l’investissement. Il faut dire que les réalisations qui sont prévues pour 2019 n’ont rien à voir avec ce budget puisqu’au niveau du ministère des infrastructures et des transports, la plupart de nos projets sont sur préfinancement direct ou sur financement des partenaires. Le budget national intervient souvent pour le dédommagement des riverains pour libérer les emprises et pour réaliser les études. Par rapport aux grands projets que nous avons, il y a beaucoup qui sont déjà en cours de réalisation, il y a aussi beaucoup de projets qui vont démarrer à partir de 2019. Pour les projets qui sont en cours de réalisation nous pouvons retenir par exemple, la route Djougou-Bassila et Savalou- Dassa ; la route Natitingou- Boukoumbé-Korontière ; la route des pêches première phase, c’est-à-dire de Cotonou à Dounko ; la route Toffo-Lalo-Djidja-Abomey et les bretelles ; l’aéroport de Glo Djigbé. Il faut préciser que les travaux n’ont pas démarré mais nous sommes en train de réaliser les études et nous procédons aussi au dédommagement des riverains. Nous avons enregistré par rapport à ce projet environ 7000 riverains et nous avons déjà dédommagé environ le quart. Les études se poursuivent pour que ce projet puisse voir le jour parce que c’est un projet phare de notre ministère. Au nombre, les projets à venir, il y a par exemple la route Banikoara-Kirimou frontière du Burkina ; la route Bétérou-Tchaourou-Kassouala qui va démarrer d’ici un ou deux mois et qui doit pouvoir évoluer très rapidement puisque le financement est déjà bouclé. Voilà ce qui est prévu pour les routes les plus importantes…
-Les préoccupations des députés-
…Les députés étaient satisfaits du projet de budget, satisfaits parce que pour une fois le gouvernement s’est intéressé à tout le pays. C’est-à-dire le gouvernement ne s’est pas limité aux routes, aux corridors, aux routes intercommunales, mais est allé aux pistes rurales. Cette année nous avons décidé de prendre en compte toutes les pistes rurales pratiquement dans tout le pays. C’était réservé à une certaine région mais on a voulu l’étendre cette année à tout le pays. Les députés en étaient très satisfaits, ils ont apprécié aussi la célérité avec laquelle nous sommes en train de réaliser certains travaux notamment la route Natitingou-Boukoumbé-Korontière, Djougou-Bassila-Savalou-Dassa. Ils ont enfin salué tous les efforts qui ont été fait pas le gouvernement au niveau du port et au niveau de Glodjigbé… »
-GASTON DOSSOUHOUI, MINISTRE DE L’AGRICULTURE, DE L’ELEVAGE ET DE LA PECHE
« …Le budget du ministère de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche pour l’année 2019 est projeté à 59 Milliards 751 Millions 827 Mille Fcfa. Il est essentiellement consacré à l’opérationnalisation des structures de la réforme dans le secteur agricole et surtout pour mettre en œuvre les programmes filières qui sont prévus (…) Au nombre des filières porteuses à haute valeur ajoutée, nous avons les filières comme l’ananas, l’anacarde et les cultures maraîchères. Les filières conventionnelles comme le maïs, le riz, le manioc, le soja, l’aquaculture continentale, la filière lait, viande et œuf de table qui vont être portées à échelle. Mais pour réussir cela, il y a des programmes transversaux comme la mécanisation de l’agriculture, l’irrigation…
-Les préoccupations des députés-
…Les honorables députés ont bien accueilli le projet de budget tel que présenté, mais ils ont souhaité qu’il y ait encore plus d’attention sur certaines filières comme le palmier à huile, sur les recettes à l’exportation et le réinvestissement des taxes perçues pour promouvoir la recherche agricole. Les honorables députés ont été aussi sensibles à la question de la montée de la production cotonnière et son impact sur l’environnement. Ils ont exprimé des inquiétudes par rapport aux prix de vente des céréales aujourd’hui comparés aux années précédentes et ils ont émis des préoccupations sur la durabilité des investissements sur le secteur. Aujourd’hui, nous attaquons sous l’angle où on doit réussir. Les réformes, ce ne sont pas de vains mots. C’est un contenu. C’est une méthode (…) Nous avons vu que la production du coton grimpe. Dans le même temps, nous avons vu une augmentation de la production du maïs et du riz dans ces zones parce qu’il y a plus de facilité d’accès aux intrants… »
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Zourkarnéyni TOUNGOUH, DIRECTEUR DE CABINET DU MEDIATEUR DE LA REPUBLIQUE
« …Nous venons de présenter le projet de budget du Médiateur de la République, gestion 2019 qui s’élève 412.367.000 Fcfa. Il a connu une légère augmentation de 5% par rapport à l’année 2018 dont le budget est de 391.350.000 Fcfa. Comme vous pouvez le constater, l’augmentation n’est pas substantielle et du coup, cela ne va pas permettre au Médiateur de la République d’atteindre ses objectifs. Le deuxième aspect que je voudrais soulever, c’est que le Médiateur de la République en poste a fini son mandat. C’est un nouveau Médiateur de la République qui va certainement prendre la tête de l’institution. Il est fort possible que ce nouveau Médiateur ait de nouvelles ambitions. Or, si le projet de budget est maintenu tel qu’il est présenté, cela ne va pas lui permettre d’avoir les coudées franches pour pouvoir engager avec une véritable détermination, les actions fondamentales qu’il aurait souhaité engager. De toutes les façons, les propositions ont été faites et nous pensons que comme les années antérieures, les honorables députés vont faire leur plaidoyer qui nous l’espérons, vont permettre à l’institution de pouvoir faire face à ses multiples charges… »
Propos recueillis par Karim Oscar ANONRIN