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Art et Culture

Art africain: Macron va rendre 26 oeuvres au Bénin et étudier une politique d’échanges

Publié le vendredi 23 novembre 2018  |  AFP
Artisanat
© Autre presse par DR
Artisanat au Bénin : La sculpture
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Emmanuel Macron a décidé de restituer "sans
tarder" 26 oeuvres réclamées par les autorités du Bénin, prises de guerre de
l'armée française en 1892, a annoncé vendredi l'Elysée, après la remise d'un
rapport sur la restitution par la France d'oeuvres d'art africain.
Le chef de l'Etat, qui s'était engagé l'an dernier à étudier ces
restitutions, propose aussi de "réunir à Paris au premier trimestre 2019
l'ensemble des partenaires africains et européens" pour définir le cadre d'une
"politique d'échanges" d'oeuvres d'art.
Le Bénin, qui avait contribué à lancer le dossier en réclamant la
restitution des statues royales d'Abomey, actuellement propriété du musée du
Quai Branly, s'était réjoui dès le début de la semaine que la France "soit
allée au bout du processus".
Pour l'Elysée, la restitution des oeuvres béninoises ne doit pas constituer
un cas isolé ni purement symbolique.
Le chef de l'Etat "souhaite que toutes les formes possibles de circulation
de ces oeuvres soient considérées: restitutions, mais aussi expositions,
échanges, prêts, dépôts, coopérations", indique l'Elysée.
Le rapport qui lui a été remis vendredi propose une évolution de la
législation afin de restituer aux États demandeurs des milliers d'oeuvres
d'art africain arrivées pendant la colonisation, qui se trouvent dans les
musées français.
Il insiste cependant sur plusieurs conditions, comme une demande préalable
des Etats concernés, une information précise sur leur provenance. Il faut
aussi des structures pour accueillir les oeuvres dans de bonnes conditions,
comme le réclament les musées.
Pour la future politique d'échange, le président français souhaite
d'ailleurs que "les musées jouent un rôle essentiel dans ce processus".
Ils sont ainsi invités à "identifier des partenaires africains, organiser
les éventuelles restitutions, la circulation et la diffusion des oeuvres". Ils
devront aussi aider à mettre en ligne rapidement "un inventaire des
collections africaines qu'ils conservent" avec "une recherche systématique de
provenance".
Emmanuel Macron réclame également "un travail approfondi avec les autres
Etats européens qui conservent des collections de même nature acquises dans
des circonstances comparables".
Lors d'un discours à l'Université de Ouagadougou le 28 novembre 2017, il
avait souhaité que "d'ici cinq ans les conditions soient réunies pour des
restitutions temporaires ou définitives du patrimoine africain en Afrique".
Il avait commandé en mars à deux universitaires, Felwine Sarr, de
l'université de Saint-Louis (Sénégal) et Bénédicte Savoy, du Collège de
France, un rapport sur la question.
Ce "travail de réflexion mémorielle sur la colonisation offre un nouvel
éclairage sur les circonstances des 'captations patrimoniales' et la
spécificité du patrimoine africain", ajoute l'Elysée.
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