Le Directeur Éric Hector Hounkpè s’est prononcé le samedi 24 novembre au terme de la 14e édition du Festival international de théâtre du Bénin édition 2018 (Fitheb 2018). Il retient que malgré les difficultés, le Fitheb 2018 ’’fut’’. L’agenda prévu a été entièrement exécuté. Cette édition qui s’achève, annonce aussi la fin d’une ère à la tête de l’institution. Éric-Hector Hounkpè parle des défis pour les prochains rendez-vous du Fitheb.
« Les grandes leçons, c’est qu’en difficulté, l’on devient plus lucide et plus modeste. En difficulté, on cherche à aller au bout, c’est l’endurance. Fitheb 2018, c’est l’endurance. En terme de leçons aussi, c’est que nous sommes capable... J’avais souhaité un cœur pour que le Fitheb commence à être visible sur d’autres manifestations, et Nous l’avons fait. Les difficultés vous fouettent, vous donnent de l’entrain. Il faut du courage pour continuer, savoir où on va, laisser les accessoires et aller à l’essentiel. Je crois que le Fitheb 2018 a beau été sobre, il est Fitheb. Nous avons programmé 8 spectacles étrangers, 9 spectacles professionnels béninois, une quinzaine de spectacles d’attraction, des lectures scéniques.... Nous avons eu une table ronde sur 2 jours autour du thème : ‘’Théâtre et engagement civique et social pour un développement durable au Bénin, en Afrique et dans le monde’’. Nous avons eu la rencontre des directeurs et programmateurs, la cérémonie de distinction et de baptême. En somme, tout ce qui a été prévu, est réalisé. Nous rendons grâce à Dieu, c’est le plus important. Vous parlez également de défis pour les prochaines éditions. Je dirai qu’il faut plus de mobilisation de ressources du public. Une médiation culturelle plus forte, plus étendue et donc une démarche à aller réellement vers le public. Nous ne pouvons pas continuer à célébrer le théâtre grandiloquent dans les salles. Nous devons démocratiser le théâtre. Nous devons aller vers les gens. Parce que si nous passons notre temps à dire que le public va venir, il ne viendra pas. Ce que les autres vivent est un travail de 300 ans. Il nous faut donc aller chercher le public et cela nécessite de l’investissement : noyauté les écoles, les clubs Fitheb, faire en sorte que les innovations s’installent, et que tous les compartiments du public s’approprient le Fitheb, et c’est le plus grand défi pour qu’en retour, qu’il y ait une rentabilité économique. Je sais que le Fitheb peut rapporter, non seulement en diplomatie culturelle, mais aussi en finance. Et ça signifie que nous avons le courage d’y investir et de le faire migrer vers les gens, qui en retour paieront. Quand l’État va décider, cela se fera. Prendre par exemple 10.000F/an chez les fonctionnaires pour la culture, pour le théâtre... On l’aurait libéré des carcans de financement. Si nous ne le faisons pas, d’autres viendront financer pour nous et exigeront des types de spectacles qui ne conviendront pas forcément pas avec notre culture. C’est de cela qu’il s’agit.