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Art et Culture

Retour des œuvres par la France : Grosse action de souveraineté

Publié le lundi 26 novembre 2018  |  Matin libre
Rencontre
© aCotonou.com par DR
Rencontre entre le président Patrice Talon et son homologue français Emmanuel Macron à l`Elysée
Rencontre entre le président Patrice Talon et son homologue français Emmanuel Macron à l`Elysée
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La restitution à l’Afrique de son patrimoine d’œuvres d‘art pillées par la France pendant la période coloniale sera une réalité dans les mois et années à venir. Vendredi 23 novembre dernier, le président français Emmanuel Macron a reçu le rapport de la Commission Savoy-Sarr qui propose un changement radical du code du patrimoine français pour permettre une restitution des œuvres d’art pillées par la France en Afrique pendant les conquêtes coloniales. Aussitôt après avoir reçu le rapport, et pour marquer son engagement à respecter la parole donnée notamment lors du discours de novembre 2017 à Ouagadougou, Emmanuel Macron a promis de restituer sans tarder 26 œuvres réclamées par le Bénin. Une décision bien accueillie en Afrique et particulièrement au Bénin dont le président est le premier à relancer le débat sur la restitution des œuvres d’art appartenant au continent noir qui se retrouvent dans les musées d’Europe et principalement au Musée du Quai-Branly en France. Joint par l’Afp, le ministre béninois des affaires étrangères Aurélien Agbénonci s’est réjoui de cette décision et salue le courage et la détermination du président français à tenir cette promesse faite lors de sa première visite en Afrique.
Mention spéciale à Patrice Talon



C’est lors de sa première visite à l’Elysée en juillet 2016 que le président béninois à formuler devant François Hollande sa demande de voir retourner en Afrique les œuvres d’art pillées ou mal acquises par l’ancienne puissance coloniale. Beaucoup n’y avaient pas cru, même dans le rang des autres chefs d’Etat africains. Le président François Hollande avait alors opposé une fin de non-recevoir à cette demande, estimant que les biens culturels dont il s’agit étaient “soumis aux principes d’inaliénabilité, d’imprescriptibilité et d’insaisissabilité” du droit français. Cette position avait fini par convaincre les plus sceptiques que Patrice Talon s’était engagé dans une voie sans issue. En mai 2017 arrive au pouvoir Emmanuel Macron. Un jeune président de 40 ans dont le discours et la perception sur l’Afrique tranchent radicalement avec l’ancienne politique française d’Afrique. Lors de sa première tournée sur le continent, il a, dans un discours prononcé à Ouagadougou, promis de travailler sur la question. En mars 2018, il fit installer une Commission présidée par deux universitaires français et sénégalais Bénédicte Savoy et Felwinn Sarr afin de travailler sur la question. C’est cette Commission qui vient de rendre son rapport. Un rapport qui propose une restitution en trois phases à partir de la date de la remise du rapport jusqu’à novembre 2022. Dans plusieurs capitales africaines, c’est la joie parce que cela vient mettre fin à un combat de longue date. Un combat qui n’aura pas connu aujourd’hui une issue favorable si en 2016 le président béninois Patrice Talon n’avait pas eu le courage de relancer le débat. Patrice Talon y a cru et aujourd’hui sa détermination a payé. Tout le mérite lui revient. Il faut rappeler que parmi ces richesses inestimables figure le trône du roi Glèlè. Il est l’une des pièces maîtresses des 70 000 objets d’art africains conservés au musée du Quai Branly-Jacques Chirac de Paris.



B.H
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