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Commune de Sô-Ava/Mission de vérification : De graves soupçons de malversations à la charge du maire Hazoumè

Publié le mercredi 28 novembre 2018  |  Matin libre
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Sur initiative de la Commission nationale des finances locales (Conafil) et après plusieurs dénonciations, une commission d’enquête a été mandatée pour vérifier la gestion de la commune de Sô-Ava sous le maire Sergio Hazoumè. Il s’en dégage un rapport pas favorable à l’édile de cette cité lacustre, sur bien des points.

En attendant que la justice ne soit saisie et ne rende sa décision, il faut souligner que dans le rapport déposé par la commission lancée courant juin 2018 pour fouiller la gouvernance du maire Hazoumè, plusieurs marchés ont été relevés comme des contrats dont la procédure de passation n’a pas suivi la réglementation en vigueur. Il s’agit entre autres de la construction de la passerelle de 26 mètres à Houédo-Gbadji (phase 3), la réalisation de travaux complémentaires et confortatifs sur la passerelle de Vekky-Nouvi, l’acquisition d’un photocopieur au profit des services de la mairie de So- Ava et bien d’autres choses.
Construction d’une passerelle de 26 mètres à Houédo-Gbadji (phase 3)

Des résultats de la commission, il apparaît que ce marché serait un contrat arrangé, un simulacre de consultation ; car en réalité, la 3e phase de la passerelle n’est qu’une finition et l’achèvement des travaux de construction de la passerelle commencée les années antérieures. La commission retient que la construction de cette 3e phase de la passerelle de Houèdo-Gbadji est une supercherie initiée par le maire Sergio Hazounmè et le DST (Directeur des services techniques), Joseph Agossou. La commission observe par ailleurs que la longueur de la passerelle n’est pas conforme à celle contenue dans le DAO (Dossier d’appel d’offres).


Réalisation de travaux complémentaires et confortatifs sur la passerelle de Vekky-Nouvi

Le rapport révèle sur ce marché, un contrat arrangé entre les entreprises satellites que sont: GESMO Sarl, GLOBAL SERVICE AND BUSINESS Sarl…. et un flou autour de la passerelle dite de Vekky-Nouvi. En effet, cette passerelle aurait été réalisée en 2002 par l’Ong Aurore sur financement de l’Ambassade de l’Allemagne. Les enquêtes ont révélé que les déclarations des autorités communales sont truffées de contre-vérités car en réalité, ce projet a été inscrit au PAI et au budget pour rembourser l’entrepreneur qui a réalisé la passerelle de 15,92 mètres de long, sur 01,7 mètres de large dénommée ‘’Passerelle de l’intégration’’ située à Vekky entre le Ceg, l’école coranique et la mosquée. A en croire la commission, la dénomination ‘’Passerelle de l’intégration’’ ne figure nulle part dans les documents de la commune et les autorités et cadres interrogés n’arrivent pas à donner une réponse fiable sur sa situation géographique. Pis, cette passerelle dont les travaux n’ont pas été réalisés, n’a fait l’objet d’aucun paiement jusqu’à ce jour et tous les dossiers relatifs à son marché n’ont pas été produits à la commission en dépit de ses nombreuses demandes.


Le contrat d’acquisition d’un photocopieur

Selon les résultats de l’enquête, le contrat d’acquisition d’un photocopieur au profit des services de la mairie de So-Ava est un arrangement à travers un semblant de consultation entre les soumissionnaires que sont MMS, le GROUP ELIE CONSULTANTS et TROPIC ZONE. La commission émet de doute sur son état de matériel neuf, car il est déjà tombé plusieurs fois en panne. Il a été vendu au prix de 4 999 997 fCfa alors que le prix de vente d’un matériel similaire (SHARP MX-M362), dans le répertoire des prix de référence 9e édition 2016, est de 4 545 793 fCfa, prix médian et 3 409 345 fCfa prix de la borne inférieure. La commission de vérification conclut que l’entreprise Tropic ZONE SARL doit rembourser conjointement avec la PRMP (Personne responsable des marchés publique), le montant de la surfacturation évaluée à la somme de 1 590 652 fCfa.

La commission n’a pas eu le temps matériel d’investiguer sur le dossier relatif à l’entretien de pistes de la commune de Sô-Ava lot1 : Kpé-Kinto, Oudjra/Ahomey-Gblon-Gbéssou (8 092 440fCfa). Cependant, elle constate qu’une partie des fonds destinés à cette activité a été utilisée pour le curage du canal de Gbéssou. La commission, après inspection du travail fait sur ce canal, conclut que le canal a été mal curé et que sa profondeur ne permet pas une circulation aisée des barques motorisées. Il ressort également que le DC du maire s’est ingéré dans le dossier au mépris des dispositions du CDMPDSP. Le montant total de un million neuf cent soixante-et-un mille trois cent soixante (1961 360) fCfa injecté dans l’opération est mis à la charge du DC du maire, Léon O. Kouhodé. Par ailleurs, la commission n’a pas investigué sur le marché des travaux de construction de la passerelle de 20 mètres à Gbètingao et d’une passerelle de 9 mètres à Todo, dans l’arrondissement de Vekky (17 900 868), réalisé en 2015, suivant le contrat n°08/15/SG/CPMP/CCMP du 01/04/2015 car c’est parce que les inspecteurs cherchaient des informations sur la prétendue passerelle de Vekky-Nouvi, dont la réalisation des travaux confortatifs et complémentaires a été prévu pour la gestion 2018, que le DST aurait inséré ce marché dans l’échantillon de la commission, pour détourner son attention du vrai usage que la commune veut faire des fonds votés. La commission s’interroge sur la vraie destination de ces ressources alors que la passerelle de 09 mètres de Todo a été réalisée sur financement de la ville d’Orvault et de l’Ong ARCADE en même temps que celle de Gbétingao financée par le FADec. Quant aux travaux de la passerelle de Gbégodo, la hauteur de l’infrastructure ne respecte pas la norme, aucune pirogue ou barque ne peut circuler en dessous en temps de crue, dénoncent les populations.


Les travaux de réfection du centre des jeunes de Houédo-Aguékon

Le centre de jeunes de Houédo-Aguékon est une propriété de la collectivité « Adoto-Bossou, la famille Mondonou de Houédo-aguékon et Ayato Ganmènou », reconstruit en matériaux définitifs, en 2010, grâce à des cotisations émanant des descendants de la collectivité. Cependant, le 29 novembre 2017, le maire de la commune de Sô-Ava aurait conclu le marché n°022/17/SG/SPRMP/CCMP/DST aux fins de réfectionner ledit centre, sans en informer la collectivité propriétaire. La commission a donné raison à la collectivité qui s’offusque de ne pas être informée de l’initiative. La Conafil devra donc faire rembourser par la mairie de Sô-Ava, la somme de quatre millions neuf cent quatre-vingt-douze mille cinq cent quatre-vingts (4 992 580) fCfa dépensée sur un ouvrage réalisé par une collectivité sans l’accord de celle-ci.

Selon les conclusions du rapport, pour éviter la transparence dans la réalisation des infrastructures, l’équipe de gestion de la commune de Sô-Ava n’associe pas les élus locaux à la remise de sites, ni au suivi des travaux, encore moins aux réceptions des ouvrages. Il convient également de souligner, à en croire la commission, que les avis d’appel à concurrence lancés dans le cadre des marchés publics dans la commune ne sont pas transparents et ce sont les mêmes entreprises qui soumissionnent pour la plupart du temps. La commission de vérification a aussi constaté que la gestion du personnel au niveau de la commune de Sô-Ava est complaisante, laxiste et partisane. Les recrutements ne tiennent pas compte du besoin réel de l’administration mais plus de la volonté de satisfaire des parents, des amis, des courtisans et des partisans politiques. Par ailleurs, dans le même rapport, il est fait mention du versement sur le compte personnel et privé du maire de la commune de Sô-Ava, Sergio Léoné Hazoumè, des fonds collectés dans le cadre de la perception des recettes liées au droit de passage sur les cours d’eau de la commune, où après un moment, le maire délivre des chèques pour la rétrocession de ces fonds tirés sur son compte personnel. Des recettes recouvrées à hauteur de 7 000 334 fCfa, contre une prévision de 104 500 000 fCfa. Ce sont là quelques faits exposés dans le rapport que votre journal, Matin Libre, s’est fait le devoir de rapporter sans commentaire. A la justice de confirmer ou d’infirmer ces faits.



Mike MAHOUNA
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