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La Chine-Afrique : Revirement diplomatique

Publié le mercredi 28 novembre 2018  |  Matin libre
Tables
© Présidence de CI par DR
Tables rondes du 3e Sommet Chine - Afrique
Beijing, le mardi 04 septembre 2018. les chefs d`Etats Africains ont pris part à des tables rondes du 3e Sommet Chine - Afrique
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Ça a changé. La Chine a tourné dos à un pilier de sa politique diplomatique : la non-ingérence. En Afrique de l’Ouest et Centrale, Pékin bouge les lignes et s’intéresse aux échéances électorales dans ces régions de l’Afrique. Autres temps, autres mœurs. Les Chinois, hier, regardaient les occidentaux avec condescendance au sujet de ce qu’on a appelé « l’impérialisme occidental ». Désormais, la Chine s’engage à maintenir l’ordre en Afrique de l’Ouest et du centre (1) tout en créant la Chine-Afrique (2).

1. Maintenir l’ordre en Afrique

En 1955, la Chine a conçu les principes généraux de sa diplomatie. Au nombre de ceux-ci, il y a la non-ingérence dans les affaires extérieures à la Chine. Son plus grand stratège, Sun Tzu aura inspiré depuis l’au-delà, ses dirigeants actuels à réviser un principe qui l’éloignait des théâtres des opérations de maintien de la paix. L’Afrique, ce continent au potentiel inestimable ne saurait laisser indifférent la Chine populaire constamment à la recherche de quoi maintenir son flambeau de puissance. C’est dans le domaine des interventions militaires que la Chine voudrait bien se distinguer pour réaffirmer sa présence. Car les paradigmes de la paix sont essentiels pour développer et asseoir la stratégie de conquête en douceur de l’espace.

Le Président chinois a ainsi engagé l’Armée populaire de Libération (Apl) à combattre hors des frontières chinoises. Il s’agit d’un revirement depuis mars 1979, année où les troupes chinoises se retirèrent du Viêt Nam.

Xi Jiping s’est lancé dans le complexe militaro-industriel pour « prendre sa part » de l’Afrique.

Le complexe militaro-industriel (CMI) désigne l’ensemble constitué par l’industrie de l’armement, les forces armées et les décideurs publics d’un gouvernement et le jeu des relations complexes entre ces trois pôles en vue d’influencer les choix publics.

L’Armée populaire de libération (Apl) a un chiffre impressionnant : Depuis le 1er janvier 2016, l’Apl est composée de cinq services — l’armée, la marine, la force aérienne, la Force des Fusées, la Force du Soutien Stratégique.

Le commandant en Chef des armées, le Président Xi Jiping a engagé l’armée dans les opérations de maintien de la paix en Afrique sous la bannière de l’Onu. Quand on scrute le budget des opérations, on s’aperçoit que la Chine est le « deuxième contributeur au budget des opérations de maintien de la paix et le premier contributeur de troupes en Afrique avec 2 500 casques bleus déployés notamment au Soudan du Sud, au Darfour, au Mali et en République démocratique du Congo (RDC) ». C’est un choix stratégique qui ne manque pas d’intérêt particulier. Avec cette générosité banale en apparence, la Chine teste constamment ses capacités organisationnelles, et mesure l’efficacité de ses nouvelles armes comme les véhicules de combat d’infanterie et des fusils d’assaut de type 95-1. Au lieu d’aller provoquer inutilement ses voisins, la Chine préfère faire ses exercices loin de chez elle comme on observe sur sa base militaire de Djibouti depuis 2017 avec une vue holistique des terrains d’essai à savoir le désert, l’urbain et le maritime.

Cette option militaire ne saurait occulter la Chine- Afrique construite suivant le modèle néocolonial occidental

2. La Cellule Africaine de la Chine.

Tout a commencé en 2015 avec la loi qui autorise les militaires et les policiers chinois à opérer dans le cadre des missions d’intérêt général à l’Etranger. Les faits qui ont suscité de tel revirement sont entre autres, l’instabilité politique actuelle en Afrique, les vols et enlèvements, les manifestations violentes contre des Chinois en Ouganda, en Zambie et en RDC. Les querelles politiques d’alternance ont conduit à des guerres civiles qui ont pour conséquences, des pertes de profits pour les entreprises chinoises. Les guerres civiles ont entraîné de lourdes pertes pour les entreprises chinoises. Celles-ci réclament de plus en plus l’implication de Pékin dans l’avènement des régimes en vue de leur protection. Le Zimbabwe et la Zambie sont des cas illustratifs d’une cellule africaine de la Chine en marche. La Chine a emboîté le pas à la France, la Belgique et les Etats-Unis et l’Angleterre. La mise en œuvre de la politique africaine d’influence de la Chine se manifeste à travers des sociétés, comme ZTE ou Huawei dans les télécommunications qui répondent aux orientations du parti ou de l’Apl. On n’est pas le deuxième vendeur d’armes pour l’Afrique pour rien.



Par H-Tauyé ;

Juri-Journaliste
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