«Le peuple est déçu du régime Talon, mais n’est pas content de l’opposition aussi », a déclaré ce jeudi 29 novembre 2018, dans la rubrique phare, « Sous l’arbre à palabres » de l’Evènement Précis, l’honorable Guy Mitokpè, secrétaire général du parti Restaurer l’Espoir. Pour ce député membre de la minorité parlementaire, l’opposition béninoise se résume seulement aujourd’hui aux honorables députés membres de la minorité parlementaire. Un état de chose qu’il trouve « inadmissible » dans un pays démocratique. Même s’il rend un vibrant hommage à certains députés opposants, qui se retrouvent aujourd’hui en exil par « la force des choses », l’honorable Guy Mitokpè trouve que l’opposition n’existe que de fait. « L’opposition n’est pas à Paris ni sur les réseaux sociaux. Il faut venir faire le combat ici au Bénin », lance-t-il à leur endroit. Appréciant le comportement de ceux qui n’ont pas encore été interpelés et qui sont restés au pays, il les appelle à œuvrer pour le retour au bercail de tous ceux qui « sont victimes de la lutte sélective contre la corruption ».
Le jeune député, secrétaire général du parti Restaurer l’espoir de l’ancien ministre Candide Azannai a saisi l’occasion de son entretien à bâtons rompus pour également faire le bilan à mi-parcours de l’Assemblée nationale, l7ème législature dont il est membre. L’invité du journal a d’abord félicité ses collègues qui ont su tenir en dépit des «nombreuses tentatives de bousculades du gouvernement »,avant de déplorer ensuite le vote de certaines lois qui confondent le parlement dans ses prérogatives. « La 7ème législature a péché sur ses propres prérogatives. Il n’y a pas eu le contrôle de l’action gouvernementale », a-t-il regretté ajoutant enfin que « des lois ont été votées en quantité, mais la qualité n’y est pas. » Il en veut pour preuve la loi sur l’embauche qui, à le croire, ne donne aucune garantie aux employés. Pour Mitokpè, il en est de même du nouveau Code électoral et la nouvelle Charte des partis politiques. Très amer, le député de Restaurer l’espoir déclare sans ambages que « La théâtralisation des affaires publiques a atteint le parlement». La situation a atteint selon le député de l’opposition un niveau très inquiétant qui ne lui inspire même plus confiance : «On se demande si lors de l’examen de la loi des finances exercice 2019, les propositions de la minorité parlementaire seront prises en compte », s’est interrogé aussi Guy Mitokpè. A propos de la tentative de réconciliation entre son mentor Candide Azannai, président du Parti Restaurer l’Espoir et l’ancien président de la République Boni Yayi, l’invité de « Sous l’arbre à palabres » de l’Evènement Précis, a dit sa part de vérité à la suite de la déclaration faite à Azalai Hôtel. Toutefois, Guy Mitokpè rassure que sa formation politique ne sera pas « le maillon faible de l’opposition ».