Dans une interview qu’il a récemment accordé à la presse, le député Guy Mitokpè, déplore une quasi-absence de l’opposition sous le régime Talon. Il rend hommage à ses collègues qui ont pris le chemin de l'exil, mais reste convaincu que le combat contre les déviances du régime ne se mènera pas de l'extérieur.
Au Bénin, l’opposition est timide selon Guy Mitokpè. Le parlementaire n’accepte pas cet état de chose, surtout dans un pays démocratique. Aujourd’hui, regrette-t-il, la voix de l’opposition ne tonne qu’au Parlement et ce sont les députés membres de la minorité parlementaire qui se font entendre. Certains sont contraints à l’exil, déplore le parlementaire qui reste convaincu que le combat ne se mènera pas de l’extérieur.« L’opposition n’est pas à Paris ni sur les réseaux sociaux. Il faut venir faire le combat ici au Bénin » a t-il déclaré. Il invite les opposants restés au pays à militer pour le retour de toutes les « victimes de la lutte sélective contre la corruption ».
Théâtralisation des affaires publiques
Guy Mitokpè a par ailleurs critiqué le bilan provisoire de l’Assemblée nationale. A l’en croire « la 7ème législature a péché sur ses propres prérogatives. Il n’y a pas eu le contrôle de l’action gouvernementale ». Le député a également déploré le vote du code électoral, de la charte des partis politiques et de la loi sur l’embauche. Pour lui, ses collègues d’en face ont voté des lois en quantité mais pas en qualité. Il se demande même « si lors de l’examen de la loi des finances exercice 2019, les propositions de la minorité parlementaires seront prises en compte » .Le député justifie ses craintes par la « théâtralisation des affaires publiques (qui) a atteint le parlement ».