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Lutte contre les grossesses en milieu scolaire: Le Cipb mobilise les investisseurs

Publié le mardi 4 decembre 2018  |  La Nation
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Les statistiques ne sont pas bonnes. Des dizaines de jeunes filles béninoises passent du statut d’élève à celui de mère, du jour au lendemain dans des conditions peu plaisantes avec une suite de conséquences plutôt fâcheuses pour leur santé, la société et la nation. Sensible à la situation, le Conseil des investisseurs privés au Bénin (Cipb) se lance dans la quête de financement, en collaboration avec les Femmes engagées pour des nominations et des élections paritaires (Fenep) pour sauver ces jeunes filles des mailles des grossesses précoces. Samedi 1er décembre à Cotonou, un gala caritatif a été organisé à cet effet.

Message de sensibilisation, témoignages de victime, explications d’acteurs intervenant sur le terrain… Tout était au rendez-vous, samedi 1er décembre à Cotonou, le temps d’un dîner caritatif, pour informer les investisseurs privés du Bénin de la réalité des grossesses en milieu scolaire. Chaque année au Bénin, des centaines de jeunes filles tournent le dos à l’école et arpentent les rues du désespoir, ventre ballonné pour allonger la liste des filles-mères sans issue. Un gâchis pour la société et un véritable fléau social. Presque un drame, dira-t-on, qui se joue au nez et à la barbe de la société mais auquel n'est pas insensible le Conseil des investisseurs privés au Bénin (Cipb). Il s’invite au chevet de la jeune fille en détresse. Une cause noble, dira son président, Roland Riboux, qui a mobilisé autour d’un gala caritatif une cinquantaine d’entreprises. Pour lui, le Cipb a toujours été à l’avant-garde de la réflexion sur les sujets touchant au développement du Bénin. Il y a un an, dans les mêmes conditions, des actions ont été engagées contre la malnutrition. La grossesse des jeunes filles en milieu scolaire eu égard à ses conséquences, interpelle a nouveau son organisation, souligne-t-il.
Roland Riboux rappelle aussi les conséquences du fléau. Outre le fait de voir ses futures dirigeantes du pays quitter précocement les bancs, il ajoute les accouchements difficiles et les conséquences psychologiques dramatiques. Il faut donc agir, plaident-ils, invitant ses pairs à mettre la main à la poche pour aller au chevet de l’adolescente en détresse. Si les entreprises sont prêtes à débourser pour freiner le mal, il faut aussi conscientiser les auteurs. Les filles, elles, ont besoin de repères et d’être à l'abri du besoin, de la pauvreté et de la faim pour mieux résister à l’appât des prédateurs sexuels qui parfois se trouvent être leurs camarades de classe, poursuit le président du Cipb.

Il est temps d’agir !

La voix de Virginie Kassa se fera aussi entendre au cours de ce gala. Cette jeune fille de la commune de Matéri, la plus touchée du pays par le phénomène des grossesses en milieu scolaire, le baccalauréat à peine décroché, raconte le calvaire de ses sœurs. Mimétisme, gain facile, pauvreté sont les trois mobiles du drame, explique émotive la jeune fille devant des patrons d’entreprise tout ouïs. Il faut sensibiliser «ses sœurs » et leur venir en aide pour les mettre à l’abri du besoin, lance-t-elle. « Cela nous freine, nous bloque et nous empêche d’évoluer», détaille-t-elle. Siaka Coulibaly, coordonnateur résident des agences du Système des Nations Unies, l’appuie. Face à cette problématique qui se pose partout au Bénin, il suggère que la contraception et les questions relevant de la sexualité, encore jugées intimes, soient abordées à l’école. Ces jeunes filles qui finissent par tout perdre du fait des grossesses constituent pourtant une aubaine pour l’atteinte des Objectifs de développement durable.
« Il est temps d’agir pour permettre aux jeunes filles de faire un choix responsable », suggère-t-il. Suggestion motivée par des chiffres presque intenables sur la grossesse des adolescentes. Une sur cinq accouche avant l’âge de 20 ans au Bénin. Les plus forts taux de naissance ont été enregistrés chez les 15-24 ans. Une jeune sur trois au Bénin donne naissance avant 18 ans. L’autre voix forte entendue au cours de ce gala caritatif est celle de la présidente de l’association Femmes engagées pour des nominations et des élections paritaires (Fenep), Gwladys Tawema, très active sur le terrain, contre cet ennemi du développement. Grâce à son gala caritatif, le Cipb a réussi à mobiliser un important financement pour soutenir la lutte pour zéro grossesse en milieu scolaire.

Josué F. MEHOUENOU
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