Le président du Conseil des sages de la ville de Porto-Novo, Karim Urbain da Silva, craint que la décision de suspension du Parti du renouveau démocratique du processus de création du Bloc républicain ne propulse cette formation politique dans l’opposition avec toutes ses conséquences fâcheuses, notamment en terme de retard dans le
développement de la ville capitale du Bénin. Le patriarche était face à la presse ce mercredi 5 décembre, à Porto-Novo.
Le président du Conseil des sages de la ville de Porto-Novo, Karim Urbain da Silva, est très furieux contre le choix du Parti du renouveau démocratique (Prd) qui a suspendu sa participation au processus de création du Bloc républicain. A la faveur d’une conférence de presse qu’il a animée ce mercredi 5 décembre, à Porto-Novo, le patriarche condamne cette option du parti de Me Adrien Houngbédji. Comme un chat échaudé qui craint l’eau froide, Karim Urbain da Silva a peur que cette décision ne projette à nouveau le parti dans l’opposition avec toutes ses conséquences fâcheuses, notamment en termes de retard dans le développement de la ville capitale du Bénin. Le conférencier fonde sa crainte sur le bilan de la politique menée par Me Adrien Houngbédji depuis bientôt trente ans. Selon Karim Urbain da Silva, ce bilan n’a pas été des plus reluisants surtout pour Porto-Novo qui a été considérée pendant tout ce temps comme une ville de l’opposition. La position du Prd qui a fait l’opposition d’abord au régime de Nicéphore Soglo, ensuite à celui du général Mathieu Kérékou puis à Boni Yayi a pesé lourd dans le retard de développement de la ville. Raison pour laquelle le conférencier dit avoir accueilli avec beaucoup de joie l’option prise par le parti depuis 2016 de soutenir les actions du président Patrice Talon. Ce qui permettra ainsi à la ville de rattraper, un tant soit peu, son retard de développement. « Trente ans d’instabilité politique, ça suffit !», martèle Karim Urbain da Silva qui appelle la population de Porto-Novo à ouvrir les yeux et à savoir là où se trouvent ses intérêts. « Aujourd’hui, on a honte de Porto-Novo qui ne ressemble pas à la capitale d’un pays », apprécie le patriarche. « Je ne suis pas contre Adrien Houngbédji, mais je suis contre sa politique », ajoute-t-il. Pour lui, il faut qu’un vent nouveau souffle sur la ville de Porto-Novo après trente ans de traversée de désert. Ce vent nouveau qui a commencé avec Patrice Talon doit se poursuivre et rien au monde ne doit l’arrêter, insiste-t-il. Il invite la population de Porto-Novo à s’affranchir pour enfin tourner dos à la vision politique de Me Adrien Houngbédji. Il y est allé tantôt en français, tantôt en langue vernaculaire pour, dit-il, toucher le cœur des siens. Car, selon lui, il est inadmissible que pour une affaire de logo, le Prd puisse décider de se retirer du processus de création du Bloc républicain qui sera porté sur les fonts baptismaux, samedi prochain. Or, pour Karim Urbain da Silva, cette réforme du système partisan initiée par le chef de l’Etat est nécessaire pour assainir le paysage politique national composé de plus de 200 partis politiques. Mais l’on ne saurait réussir cette réforme de regroupement des partis politiques sans casser des œufs. Pour cela, le Prd devrait accepter de laisser aussi une partie du sien comme les autres formations politiques membres du Bloc républicain en gestation pour faciliter la concrétisation du projet, soutient le patriarche qui conclut avoir été très déçu de Me Adrien Houngbédji en qui il avait trop cru quand il était rentré d’exil à la veille de la Conférence nationale de février 1990.