Le projet pour la protection et la réhabilitation des sols (Prosol) a célébré en différé ce 08 décembre à l’Université de Parakou la journée mondiale des sols. A en croire les responsables du projet Prosol, le diagnostic en terme de protection des sols au Bénin n’est pas reluisant.
Dans le cadre de la 18è édition de la Journée Mondiale des Sols, le projet pour la promotion et la diffusion des techniques de protection et de réhabilitation des sols (Prosol) n’est pas resté en marge de l’évènement. Samedi 08 décembre dernier, il a célébré à l’université de Parakou ladite journée en présence du Recteur de l’Université de Parakou, Prosper Gandaho, du Secrétaire Général de la Préfecture du Borgou, du représentant de la chargée du projet Prosol, du Vice-Doyen de la Faculté d’Agronomie de l’Université de Parakou, des enseignants ainsi que des étudiants. Cette rencontre vise à sensibiliser le grand public et attirer l’attention de la communauté universitaire sur l’importance d’un pour sur la santé et préconiser la gestion durable des ressources en sol. Le thème retenu de cette 6è édition est intitulé : ‘’La pollution des sols, soyez la solution’’. A l’entame, le Conseiller technique en gestion durable des terres a fait l’état des lieux de la situation au Bénin dans les quatre départements d’intervention du projet. « Au vu des résultats obtenus, nous avons constaté que dans les départements du Borgou, de l’Alibori et du Zou 90% des terres sont à très faible fertilité et 60% dans le département des collines », a-t-il indiqué. Les causes de ce tableau sombre ne sont pas à chercher loin. Il s’agit des activités humaines, principale source de pollution de nos sols. Les mauvaises pratiques agricoles avec l’utilisation massive des intrants chimiques, les déchets plastiques et électroniques et eaux usées non traitées sont autant de sources de pollution des sols. Cela ouvre ainsi la voie aux polluants qui entrent dans la chaîne alimentaire avec des conséquences graves pour la santé et le bien-être des personnes. Et à l’échelle planétaire, « environ 33% de tous les sols sont dégradés et leur état se détériore à un rythme alarmant », souligne la Sous-directrice Générale de l’organisation des nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture la FAO, Maria Helena Semedo au cours d’une cérémonie marquant la Journée Mondiale des Sols au siège de l’organisation à Rome. Les conséquences sur l’environnement sont donc incommensurables et des mesures urgentes ont été définies par Prosol pour réduire l’utilisation des polluants notamment les intrants chimiques : « On a défini six catégories de techniques pour promouvoir la gestion durable des terres […] Mais à travers ces six catégories, nous avons plus de quarante mesures à la disposition des producteurs », a confié le conseiller technique en Gestion Durable des Terres Joachim Iwikotan.
Les universitaires promettent eux aussi prendre leurs responsabilité dans cette lutte : « Nous universitaires, nous avons le devoir d’éclairer l’opinion publique, locale, régionale et internationale pour l’amener à lutter contre toute forme de pollution (…) » a laissé entendre le Recteur Prosper Gandaho. Le Vice-doyen de la Faculté d’Agronomie de l’Université de Parakou a, quant à lui, rappelé que la pollution des sols devient de plus en plus une préoccupation majeure et a exhorté tous les acteurs à jouer leur partition. De son côté, le Secrétaire Général de la Préfecture du Borgou représentant le Préfet Djibril Mama Cissé, tout en déplorant la situation actuelle, a promis œuvrer dans le sens de la protection des sols dans son département et a appelé les autres responsables politico administratives à faire de même. Un film a été projeté et des sketchs réalisés par les étudiants pour sensibiliser sur les mesures à prendre en vue de protéger les sols. La journée s’est poursuivie avec des communications en plénière comme en ateliers sur plusieurs thématiques données par les enseignants de la Faculté d’Agronomie et les responsables du Comité d’Organisation. La célébration a pris fin par une danse traditionnelle et un jeu concours au profit des participants qui doivent désormais œuvrer dans le sens de la protection des sols.
Jacques DEGBEY