A la suite des 17 directeurs d'écoles, auteurs de détournements de vivres au niveau des cantines scolaires dont mention a été faite au cours du Conseil des ministres du 18 avril dernier, 61 autres fautifs ont été cités par le ministre en charge des Sports, lors du point de presse hebdomadaire de ce mercredi 12 décembre. Cette seconde vague de fautifs n’a pas non plus échappé à la sanction.
« Malgré des formations initiées à l'intention des gestionnaires des cantines scolaires et en dépit des sanctions infligées à la première vague de directeurs d'écoles mis en cause à la suite du contrôle d’octobre 2017, les missions d'investigations de janvier, février, mars et avril 2018 ont révélé de nombreux autres cas de détournements de vivres (riz, haricot, maïs, huile, pois jaune, sel) ». Le compte-rendu du Conseil des ministres du mercredi 12 décembre, présenté au cours d’un point de presse par le ministre Oswald Homeky, indique de nouveaux cas de détournements de vivres au niveau des cantines scolaires. Cette fois-ci, ils sont 61 responsables d’écoles incriminés. « A ces chefs d'établissements s'ajoutent quelques agents impliqués dans la gestion des stocks au niveau des écoles concernées. Les responsabilités sont à rechercher auprès des personnes mises en cause » et dont la liste figure dans le communiqué du Conseil des ministres.
De la présentation de la situation faite par le ministre, il ressort que « de façon générale, le mode opératoire des mis en cause consiste en une majoration frauduleuse des effectifs pour favoriser le prélèvement de quantités plus importantes de vivres ». Tenant compte de la détermination du gouvernement en matière de lutte contre l'impunité et l'abus des biens publics, poursuit-il, le ministre des Enseignements maternel et primaire a, à titre de mesures conservatoires, déchargé les directeurs concernés de leurs fonctions.
Sur l’ensemble des mis en cause, 17 directeurs d'écoles ont reconnu les faits de détournements, 13 ont reconnu les déficits constatés sans pour autant vouloir en porter la responsabilité, 31 responsables d'écoles se sont abstenus de répondre pour aider la commission à situer les responsabilités et un directeur d'école a vu sa responsabilité dégagée. « Le Conseil a pris acte de ce compte rendu et saisi cette occasion pour sensibiliser à nouveau les responsables d'écoles et les membres des comités de gestion à leur mission d'éducateurs », réaffirmant sa ferme volonté d’éradiquer l'impunité sous toutes ses formes.
Il y a quelques mois, à l’issue de la première phase de contrôle, le gouvernement avait « déploré un tel comportement de la part d’éducateurs » et appelé « au sens du devoir d’exemplarité vis-à-vis des apprenants, au sens de responsabilité qui leur incombe dans leurs communautés».