Pascal Irénée Koupaki ci-devant Premier ministre, a procédé au lancement ce samedi 2- octobre 2013, un opuscule intitulé " Ce que je crois, une nouvelle conscience ".
En un mot, l'ouvrage examine les maux qui minent le Bénin et propose quelques approches de solutions déclinés en fonction de l'expérience de son auteur en tant qu'acteur public, Cependant, la sortie du ministre le plus en vue du régime Yayi ne passe pas inaperçue pour bien des raisons. Non seulement le choix de la date, qui marque les 41 ans de la Révolution de 1972, mais aussi en raison du référent du discours de l'homme qui, au-delà des constats réalistes, veut partager son rêve d'une nouvelle révolution pacifique, intellectuelle et surtout morale.
" Remettre le Béninois débout ", Pascal Irénée Koupaki, contrairement aux rumeurs qui le voyaient dans une retraite politique précoce, s'y attèle toujours. D'ailleurs, l'homme qui a totalisé plus de sept ans d'expérience gouvernementale semble avoir choisi de servir autrement le Béninois qui selon lui a " besoin d'un souffle nouveau, pour guérir des maux ou tares qui l'assaillent ".
Décryptage
Rappelant les conditions dans lesquelles il a été appelé au gouvernement et ses grandes actions au cours de son séjour (sept ans et quatre mois), Pascal Irénée Koupaki, loin de l'action gouvernementale, a mesuré le chemin parcouru. Ce qui lui permet donc d'en faire une lecture et un décryptage réalistes : " Dans le feu de l'action, j'ai été confronté aux contraintes multiples, d'ordre anthropologique, structurel et social, qui pèsent sur la définition, la mise en œuvre et l'efficacité de l'action publique.
Timide est notre propension à prendre en charge des options nouvelles et novatrices pour nous sortir des sentiers battus et nous propulser vers le progrès économique et social. La grandeur de l'ambition du beau destin pour le Bénin, me donnait l'espoir que les résistances pouvaient être patiemment vaincues. A mon sens, la réussite pouvait être assurée grâce à la formation d'équipes compétentes, dévouées, disponibles partout ou à tout le moins dans les secteurs prioritaires, ainsi qu'à une organisation méthodique des tâches de production en particulier, dans la confiance mutuelle ".
Invitant les Béninois à être le changement qu'ils veulent dans le monde, l'ancien Premier ministre estime que les institutions de notre pays sont inefficaces pour faire surgir d'elles-mêmes l'Etre de l'individu citoyen. " Il apparaît donc que toute vertu incarnée par un Roi ou un Président reste et demeure son équation personnelle qui ne se répand pas à son entourage, au sens privé et au sens large. De même, toute action menée par ces mêmes responsables est frappée d'une pesanteur anthropologique et sociologique ".
Sortie historique
A y voir de près, la sortie de l'ancien premier ministre n'est pas innocente. Elle coïncide fort avec le 41è anniversaire d'un évènement historique qui a marqué le Bénin. En effet, le 26 octobre 1972 un groupe de jeunes militaires voyant le Bénin aller à vau-l'eau ont décidé d'opérer une rupture. Le Conseil présidentiel fut renversé dans un coup d'État par un groupe de jeunes militaires dirigé par le commandant de bataillon Mathieu Kérékou. Le Gouvernement Militaire Révolutionnaire (GMR) est formé et le 3à novembre 1972, un discours programme a tracé des voies susceptibles de sortir le Dahomey des sentiers de sous-développement…
D'où une révolution idéologiques et politiques dont l'aspiration était bien un Bénin nouveau où l'intérêt général prime. Mais 41 ans après la révolution où en sommes-nous ? Où allons-nous ? Qu'a-t-on fait et qu'est-ce qui reste à faire ? C'est semble-t-il, ce qui inspire la réflexion de Pascal Irénée Koupaki qui trouve qu'il ne nous reste encore qu'une seule étincelle.
L'homme qui renouvelle une fois de plus sa profession de foi en un Bénin nouveau, pense que s'il y a autant de problèmes non résolus d'une décennie à l'autre, c'est que les contraintes évoquées précédemment happent l'Homme travailleur, l'Homme volontaire. Pour mieux illustrer son argumentaire, il compare le Bénin à une " marmite qui n'arrive pas à cuisson, malgré le feu avivé " Et dans cette marmite, il ne manquerait pas vraiment les valeurs, mais bien plus. " Ce sont les vertus cardinales, notamment le Courage, la Justice, la Tempérance, la Prudence, la Politesse, la Discipline et l'Amour ".
Pour rattraper le retard à l'ébullition, Pascal Irénée Koupaki dont le retrait de la scène politique suscitait encore débats, est disposé à partager son rêve. Reste à savoir à quel prix et de quelle manière et avec qui.