Les deux hommes présentés comme les cerveaux de rocambolesque dossier de placement illégal d’argent (Icc-Service), Guy Akplogan et Emile Tégbénou retrouvent le box de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet) ce lundi 17 décembre 2018. Après plusieurs renvois au niveau des sessions d’assises de la Cour d’appel de Cotonou, la Criet prend lecontrôle du dossier. tiendra-t-elle le pari de trancher définitivement cette affaire et situer l’opinion?
A chaque présentation de ces deux éléments du Icc Gate, l’opinion retient toujours son souffle, mais dans bien de cas, c’est presque toujours un effet d’annonce. Le dossier termine toujours sur un goût d’inachevé avec des diatribes de prétoire qui débouchent sur un renvoi sans date. L’affaire Icc-Services, ce dossier qui fait battre de chagrin beaucoup de cœurs refait surface ce jour avec sans doute à la clé, des déballages des coaccusés. On se souvient encore comme si c’était hier de ce dernier procès. L’opinion assez agitée s’attendait à voir l’issue de ce procès à la Cour d’Appel de Cotonou. Annoncé pour 7 jours, ce dossier en tout ne durera que quelques jours. Plusieurs témoins, pas des moindres et des accusés de taille, n’ont pas pu effectuer le déplacement ; ce qui rendait les débats assez inachevés. Le Président de céans, à l’époque, a décidé du renvoi du dossier à une session ultérieure après une longue journée d’audition de témoins. Les pages de ce dossier se sont doucement refermées depuis deux ans reléguant dans l’oubli, ces deux hommes qui ont toujours clamé leur innocence. A l’époque, Guy Akplogan et Emile Tégbénou ont d’emblée rejeté les chefs d’accusation qui leur étaient opposés. De leur côté aussi, les déposants n’ont pas pu se constituer partie civile. Il n’y avait que dans la foulée Hermann Mèton qui s’est spontanément manifesté dans la salle d’audience, mais sans vraiment convaincre après son audition. Ce dossier s’ouvre ce jour avec de nombreuses interrogations. Les nombreuses convocations restées sans effet pendant les audiences successives de la Cour d’Assises seront-elles finalement honorées pour que les personnes toujours citées soient finalement présentes? Les nombreux déposants qui ne se sont pas constitués pour servir de preuve finiront-ils par renforcer le crédit? Ce dossier assez fumeux finira-t-il par lever ses zones d’ombre et permettre un verdict efficace? Autant de questions qui sont restées depuis des années sans réponse. Le procès qui s’ouvre ce jour sur un brin de lassitude au sein de l’opinion porte tout de même l’espoir d’un dénouement possible. C’est tout le mal qu’on peut souhaiter pour les coaccusés en prison depuis plusieurs années et qui attendent toujours de connaître leur sort. Il est reproché à ces derniers les crimes d’association de malfaiteurs, d’escroquerie avec appel public à l’épargne et exercice illégal des activités bancaires et de microfinance.
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COMMUNIQUÉ DU PROCUREUR SPÉCIAL DE LA CRIET*
Le 17 décembre s’ouvrira au siège de la juridiction, à Porto-novo, la première session criminelle de la Cour de Répression des Infractions Économiques et du Terrorisme (CRIET) au titre de l’année 2018.
Sont inscrits au rôle de cette session, plusieurs affaires relatives à des crimes à caractère économique dont en particulier celles dites ICC SERVICES.
En raison de la nature de l’affaire et de l’importance numérique des victimes, dont certaines n’ont pu être atteintes par les convocations, le Président de la CRIET a ordonné, en se conformant à la législation en vigueur, la retransmission en direct par radiodiffusion en vue d’assurer une meilleure publicité des débats.
J’en appelle par conséquent au civisme et à la discipline de tous afin de permettre la conduite desdits débats dans le calme et la sérénité que requièrent les circonstances.