Le changement climatique sévit avec son lot de menaces sur la communauté si vulnérable à ses effets néfastes. Si le secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies plaide pour une attention soutenue des dirigeants mondiaux à ce phénomène, selon certains responsables d’Organisations non gouvernementales spécialisées, l’urgence est d’impliquer les communautés.
Le défi climatique appelle à l’action. Telle est la conviction du secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies (Onu), Antonio Guterres. C’était lors du forum de Paris sur la paix tenu du 11 au 13 novembre dernier en présence de plusieurs chefs d’Etat. «L’horloge tourne déjà. Si nous ne changeons pas de cap dans le futur immédiat, nous perdrons le contrôle de la situation », a indiqué le secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres. Il ne sert à rien de construire des châteaux de sable avant une grande marée en prétendant être des ingénieurs, a-t-il poursuivi.
Selon ses propos, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) a produit un récent rapport sur l’évolution du climat. Ce document devrait alerter la communauté internationale, car les réalités sur le terrain dépassent aujourd’hui les prévisions les plus pessimistes, selon les propos du secrétaire général des Nations Unies. « Le changement climatique va malheureusement bien plus vite que nous-mêmes. Les désastres naturels deviennent plus fréquents, plus intenses, plus destructeurs. La désertification progresse (…), dans un contexte de réchauffement climatique, d’inégalité et de conflit », a indiqué Antonio Guterres.
Promouvoir des pratiques endogênes
Des Organisations non gouvernementales, spécialisées sur les thématiques de l’environnement estiment que les menaces du dérèglement climatique s’intensifient avec ses corollaires. Les inondations qui continuent de sévir et qui causent des dégâts au sein des populations, la sécheresse, la chaleur qui est très forte, les conséquences sur l’agriculture qui doit beaucoup plus s’adapter aux différents changements climatiques. C’est sur ces différents paramètres qu’il faut agir, et cela ne peut se faire sans impliquer les communautés, conseillent certains spécialistes de l’environnement. Ils recommandent de rechercher les moyens de s’adapter pour atténuer les effets des changements climatiques sur les populations.
Selon Carin Karl Atondé, chef de projet à l’Ong Jeune volontaire pour l’environnement (Jve), la résilience des communautés face aux changements climatiques appelle à la promotion des pratiques endogènes. D’après lui, il faut impliquer les communautés, puisque cette résilience les concerne intrinsèquement et elles ont à leur niveau un certain nombre de pratiques et d’actions qui peuvent être modernisées, améliorées, actualisées et remises au goût du jour pour avoir gain de cause. « L’Etat béninois, en terme de dispositif réglementaire de cadrage politique, fait un bon boulot en mettant à la disposition des organisations de développement et des Organisations de la société civile un arsenal de document qui permet d’orienter nos différentes actions, de nous arrimer effectivement à la politique et à la danse internationales qui sont enclenchées sur les thématiques », détaille Carin K. Atondé.
Toutefois, il estime que la résilience est très difficile à atteindre. Jve Ong procède à la sensibilisation des populations, passe l’information et fait du lobbying auprès des politiques et des autorités administratives du pays. Elle participe également aux réunions internationales afin de suivre les avancées en terme de négociation et aussi pour partager les positions des Osc sur les questions climatiques. A travers l’un des projets qu’elle met en œuvre, elle renforce l’autonomisation des femmes fumeuses de poissons sur le littoral au Bénin mais également participe à la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Dénommé projet de renforcement de l’autonomisation des femmes fumeuses de poissons sur le littoral au Bénin, ce projet comporte plusieurs volets. L’un a trait à une technologie de construction de fours améliorés adaptés aux besoins exprimés par les femmes. L’autre concerne la formation d’une main d’œuvre locale. Dans ce centre, une trentaine d’artisans sont déjà formés à la construction des fours améliorés. Lesquels fours contribueront, selon les explications, non seulement à améliorer la qualité des poissons fumés, mais aussi à réduire l’émission des gaz à effet de serre, afin de préserver l’environnement.