Il y a 18 ans, le boxeur béninois le plus titré, Aristide Sagbo alias "Sowéto" a tiré sa révérence à l’âge de 37 ans. Dans les esprits, sa mémoire reste encore vivace. D’ailleurs, pour le repos de son âme, une messe a été dite, à son intention, samedi 15 décembre dernier, à l’église catholique de Zogbo, à Cotonou. Quant au sort réservé aujourd’hui au noble art béninois, il doit certainement, de sa dernière demeure, nourrir de profonds regrets.
15 décembre 2000-15 décembre 2018. Déjà 18 ans, que le Bénin pleure l’enfant terrible de son noble art, Aristide Sagbo alias Sowéto. Ses supporters, ses amis et ses parents sont loin de l’avoir oublié. A l’église catholique de Zogbo, samedi 15 décembre dernier à Cotonou, ils ont, une nouvelle fois, prié pour le repos de son âme.
En effet, Aristide Sagbo restera le meilleur pugiliste béninois de tous les temps, une perle rare et un monstre des rings qui a marqué, grâce à ses hauts faits d’armes, le noble art béninois et africain. Avec son palmarès unique, il demeure un boxeur émérite. Confié par la force des choses par son feu père à Barthélémy Adoukonou, que de monde n’a-t-il pas fait soulever, au cours de ses sorties! Il avait pour lui l’art de gérer un combat, le coup d’œil, la précision, le dribble, la frappe et ses jeux de jambes. Son premier titre africain, il l’a obtenu le 15 février 1991 au Hall des arts, sports et loisirs de Cotonou, dans la catégorie des poids plumes. Un titre qu’il a défendu trois fois, avant de le perdre en 1993 face au Nigérian Joe Orèwa. Sous la houlette de son promoteur et manager, Barthélémy Adoukonou, avec qui il a fait chemin, Aristide Sagbo a été plusieurs fois champion d’Afrique. En 7 ans, de 1991 à 1998, il a disputé 9 combats, titre en jeu. Il en a remportés huit dont le dernier remonte au 15 août 1998.
Pour des problèmes de santé, il n’aura malheureusement pas la chance de disputer un titre mondial. En reconnaissance de ses mérites, la Confédération africaine de boxe lui décernera, le 1er avril 2000 au Palais des sports du stade de l’Amitié de Cotonou, le titre de champion d’Afrique à vie de la catégorie des Super plumes. Quel honneur à lui accordé sur le plan continental ! Une considération dont il ne bénéficie pas dans son pays, si ce n’est l’espace aménagé par la mairie de Cotonou pour les sports de mains à la descente du pont de Dédokpo, auquel son nom a été donné. Alors que, le Hall des arts, sports et loisirs et le Palais des sports où il a remporté de nombreuses victoires, méritent bien de porter son nom.
Avec la disparition du boxeur émérite qu’il a été avec son palmarès unique, le Bénin a également perdu l’habitude des grands combats de boxe. Aujourd’hui, la boxe béninoise peine à renouer avec les succès d’antan faute d’un appui conséquent. Les autorités ne réalisent pas encore que, pour avoir toujours été la discipline de consolation des nombreux échecs du sport béninois, le noble art béninois mérite une attention particulière.