La deuxième assemblée générale de l’Internationale francophone du dialogue social (Ifds) s’est ouverte ce lundi 17 décembre à Cotonou. Prévue pour durer trois jours, elle vise à assainir l’environnement des relations professionnelles, gage de création des conditions favorables au développement économique et social.
Placée sous le thème « Dialogue social, politiques publiques, migration du travail et économie informelle », la 2e assemblée générale de l’Ifds a réuni plusieurs pays de l’Afrique francophone. L’objectif étant de renforcer la coopération internationale afin de répondre aux défis qui préoccupent le continent, particulièrement les jeunes, dans leur quête quotidienne d’opportunités.
Pour Guillaume Attigbé, président du Conseil national du dialogue social (Cnds), le dialogue social est indispensable pour l’instauration d’un Etat de droit au service du développement. Dans le cadre des politiques publiques visant le développement inclusif et durable, affirme-t-il, le dialogue social constitue un levier incontournable aux mains des pouvoirs publics et des partenaires sociaux en général, pour instaurer un climat social apaisé empreint de confiance réciproque.
Guillaume Attigbé explique que depuis des décennies, les relations professionnelles dans les pays d’Afrique francophone sont marquées par des perturbations du climat social dans les secteurs public et privé avec comme conséquences, la détérioration de la qualité du service public dans l’éducation, la santé et la justice ; et la contribution insuffisante de la productivité du travail et de la compétitivité des entreprises dans l’amplitude et la durabilité de la croissance économique. Innocence Ntap N’diaye, présidente de l’Ifds, indique que l’instabilité sociale et l’insuffisante implication des partenaires sociaux dans l’élaboration des politiques publiques compromettent la création optimale et la redistribution équitable des richesses au niveau des pays. « Les économies ne générant pas suffisamment d’emplois, les sociétés sont exposées de manière structurelle à des migrations de travail qui affectent beaucoup plus les jeunes dans un contexte pourtant propice à la capitalisation du dividende démographique », précise-t-elle. Pour que le dialogue social ait un impact réel sur le développement, soutient Adidjatou Mathys, ministre du Travail et de la Fonction publique (Mtfp), celui-ci doit s’appuyer sur une approche globale qui transcende les préoccupations traditionnelles du monde du travail liées aux salaires et à l’amélioration des conditions de travail, pour englober d’autres enjeux relevant de nouvelles thématiques sociales. Entre autres enjeux, figurent la protection, l’éducation nationale, les soins de santé, le travail, la négociation collective, la dématérialisation des fonctions publiques africaines, etc. Selon la ministre Adidjatou Mathys, de nombreuses communautés étrangères résident et travaillent au Bénin. Le phénomène inverse est observé dans les pays comme le Togo, le Niger, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire ainsi que le Sénégal.
La mise en place d’un dispositif en vue de garantir les droits de sécurité sociale de cette catégorie de travailleurs vulnérables et d’un meilleur encadrement des migrations de travail, paraît nécessaire, selon elle. En ce qui concerne le Bénin, le gouvernement a déjà tenu compte de la dimension de ce phénomène en instituant le projet Assurance pour le renforcement du capital humain (Arch) dont la mise en œuvre est pour bientôt.