Djougou-Péhunco-Kérou-Banikoara soit 212 kilomètres linéaires. Un financement de 123,2 milliards de FCfa bouclé et l’horizon qui se dégage pour une route plus sûre en vue du transport de l’or blanc des bastions cotonniers jusqu’aux différentes usines d’égrenage. Ainsi, grâce à des dons et à des prêts notamment de la Banque Africaine de Développement (Bad) à hauteur de 78,7 milliards et du gouvernement chinois de l’ordre de 35,8 milliards sans oublier la contribution propre de 5 milliards du Bénin, un défi est très prochainement en passe d’être relevé. Du moins, à partir du deuxième semestre de l’année 2019, les travaux devraient, en principe, démarrer pour une durée de 30 mois. D’où, il faudra encore attendre quelques années avant que le rêve de la route cotonnière ne se matérialise.
Néanmoins, on est désormais rassuré qu’après le bouclage de son financement, un premier grand pas a été franchi. Incessamment donc, de Djougou à Banikoara en passant par Péhunco et Kérou, les premiers coups de pioches se feront entendre. Au bout, même si ce sera au-delà de 2022, la perspective d’un développement, de plus en plus accrue de cette région en particulier et du Bénin en général avec déjà, l’amélioration du réseau routier est à saluer. Evidemment, on ne construit pas un pays avec des incantations ni avec un coup de baguette magique. Alors, au rythme imposé par les ressources à mobiliser et les priorités du moment, les infrastructures de développement sortiront de terre. Et là, en ce qui concerne celle qui rallie les bastions cotonniers et facilitera, sans aucun doute, le transport de l’or blanc des champs vers les usines, c’est, sans fausse modestie, l’une des plus grandes opportunités à saisir par les acteurs de la filière pour booster l’économie nationale.
En effet, sur un axe Djougou-Péhunco-Kérou-Banikoara bitumé et adapté à la circulation, nous ne pouvons ne pas parler du premier produit de rente au Bénin et pourquoi pas des possibilités de développer d’autres activités connexes. Quoiqu’il en soit, dès la fin des travaux de construction de la route la plus attendue par les producteurs et les transporteurs, la moyenne des cas d’accident et de tonnes de coton partis en fumée au cours des campagnes cotonnière sera assurément revue à la baisse.
L’autre chose, c’est que la phase d’enlèvement des champs pour les usines d’égrenage gagnerait en célérité. De plus, la bonne santé des conducteurs et de leurs camions sera rallongée. D’ailleurs, on n’investit pas 123,2 milliards pour une route, si ce n’est pas pour la bonne cause. Maintenant, pourvu qu’effectivement, le délai des travaux tienne afin qu’au plus vite, les records de production de l’or blanc s’enchaînent et impactent le développement du Bénin.
A ce sujet, nous n’avons, pour l’instant, aucune raison de douter de l’engagement et de la détermination du ministre d’Etat Abdoulaye Bio Tchané. A cet effet, dans un récent communiqué de presse, il a assuré que toutes les dispositions sont prises pour le démarrage et l’achèvement des travaux dans les délais. De toute façon, c’est tout ce que ces populations majoritairement dans la filière coton souhaitent. Et comme il leur est annoncé que le financement de leur route est bouclé, elles piaffent déjà d’impatience. Evidemment, à raison puisque quand la route avance, le développement est souvent au rendez-vous. Alors, vivement la route à enjeu coton.
Angelo DOSSOUMOU