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Le Matinal N° 4214 du 25/10/2013

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Lépi et élections locales : La grande confusion
Publié le lundi 28 octobre 2013   |  Le Matinal


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© Autre presse par DR
Le bureau du Conseil d’orientation et de supervision de Liste électorale permanente informatisée (Cos/Lépi) a donné une conférence de presse


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Au regard des derniers évènements, on se demande à quel jeu jouent le chef de l’Etat Yayi Boni et le président de l’Assemblée nationale, Mathurin Koffi Nago au sujet de la Correction de la Lépi et de l’organisation des élections locales.

Les Béninois dans leur grande majorité savent que les élections ne pourront être organisées avant 2014. Sans doute, on se donne rendez-vous l’année prochaine. Seulement, ils s’étonnent du discours que tiennent ces dernières semaines, le chef de l’Etat Yayi Boni et le président de l’Assemblée nationale Mathurin Koffi Nago. A l’occasion de la rencontre avec les membres du Cos-Lépi, le premier a tenu un discours très incisif, où il déplorait qu’on en soit à ce niveau, constatant lui aussi comme le grand public que rien n’a bougé. Il a saisi l’occasion pour dégager ses responsabilités au cas où la Lépi ne venait pas à être corrigée, et qui par conséquent, entraînera la non organisation des élections locales et communales. Yayi Boni pense avoir jeté la balle dans le camp des députés, et en premier le président de l’Assemblée nationale, Mathurin Koffi Nago. Mais alors, s’il doit être conséquent et objectif, il doit éviter de choisir cette ligne de défense pour se dédouaner, puisqu’il sait ce qui bloque le Cos-Lépi. D’abord, il sait que c’est la énième fois, que la publication de la liste à corriger a été repoussée à l’autre saison. Et chaque fois, ce préalable qui devrait être fait pour rassurer le grand public que la Lépi existe passe au dernier rang des préoccupations. Le président du Cos-Lépi, l’ancien ministre Sacca Lafia, qui doit tout à Yayi Boni a souvent tenu un discours rassurant à ce propos. Mais aujourd’hui, il ne s’aventure plus sur ce terrain. Cela est évocateur. Cela voudrait signifier tout simplement que, la Lépi reste un mystère. C’est un secret entre eux, les caciques du pouvoir, le chef de l’Etat et le ministre Nassirou Bako Arifari. Ensuite, Yayi Boni sait qu’il doit mettre les moyens à la disposition du Cos-Lépi afin de lui permettre de conduire cette opération. La question qu’on se pose, est de savoir s’il l’a effectivement fait. En tout cas, depuis que le président du Cos-Lépi a évoqué ses difficultés de trésorerie, il n’est plus revenu au devant du public pour changer de discours. Ou tout au plus, on sait que s’il avait eu l’argent, Yayi Boni et son gouvernement allaient emboucher leur trompette pour le chanter partout, histoire de montrer que c’est la manifestation de la bonne foi à corriger la Lépi. Ce qui se révèle plutôt et de plus en plus, c’est que le gouvernement n’est pas en mesure de financer cette opération et aucun partenaire ne s’est encore décidé à l’accompagner. Ce qui est aussi vrai, c’est que Yayi Boni est en train de surfer sur le temps espérant voir clair dans son projet de révision avant de mettre en friche le champ des élections locales. Et puis, il est aussi vrai que les maires toujours en poste alors que leur mandat est arrivé à expiration se complaisent dans cette situation et encouragent Yayi Boni à réviser la Constitution. Le fait de créer le creuset des maires de la majorité présidentielle qui soutient la révision de la Constitution en est l’illustration parfaite. Ils sont devenus les vecteurs. Cela montre tout clairement que la solidarité et le soutien affichés envers Yayi Boni compromettront l’organisation à bonne date des élections locales et communales.

Yayi-Nago : le jeu flou

Dans ce jeu, c’est l’opposition qui sait laisser une fois encore prendre au piège. Non seulement, Yayi Boni a réussi à l’ anesthésier en poussant Mathurin Nago à mettre en place le Cos-Lépi, mais aussi il est parvenu à détourner son attention des élections avec le débat sur la révision de la Constitution. Constant qu’il est sur le point de se planter sur cette question, il ressurgit avec la correction de la Lépi et l’organisation des élections locales. L’homme est rusé. Dans les semaines à venir, on parlera beaucoup plus de ces deux sujets. L’actualité est rythmée par les inconstances et les doubles-jeux du président de la République. Mathurin Nago, à son tour dégage aussi sa responsabilité. Sans doute après avoir été sommé par le président de la République, il compte mettre la pression sur le Cos-Lépi. A l’ouverture de la session mercredi dernier au Parlement, il a accentué son discours sur une sorte d’immobilisme de l’Organe, alors qu’il sait tout comme Yayi Boni qu’ils font tous le même jeu. Et même si on remettait les moyens, au Cos-Lépi, on peut se demander, si le Bénin est capable d’organiser les élections locales avant la fin de l’année. La réponse, c’est non. Sinon, ce sera la catastrophe. Yayi Boni n’a donc pas fini de plonger le pays dans l’incertitude à chaque échéance électorale. Les exemples de 2007, 2008, 2011 ne démentent pas ce sentiment. Cette image risque d’émousser la solidarité internationale avec le Bénin. Et, en ajoutant, les affaires dite de coup d’Etat et d’empoisonnement, tout cela risque de renforcer la crainte des citoyens et la méfiance de la communauté internationale envers le pays.

Fidèle Nanga

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