Hier, mercredi 19 décembre, le procès Icc-Services était à son 3e jour de débats. Et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il ne faut jamais prendre pour argent comptant les déclarations des uns et des autres. Ça va dans tous les sens. Un accusé peut dire quelque chose le jour d’avant et se dédire le lendemain. C’est le cas par exemple de l’un des principaux accusés Guy Aplogan. Ce dernier avait déclaré avoir remis au ministre de la justice d’alors Victor Topanou une somme de 2 millions FCFA. Cette information avait alimenté la polémique sur la toile lors de la première journée. Les défenseurs du régime avaient déjà cloué au pilori l’ancien Garde des sceaux devenu opposant, tandis que ceux de l’opposition trouvaient que Guy Aplogan était en mission. Mais il a fallu que l’ex ministre de la justice comparaisse hier en qualité de sachant pour confronter les accusations de Guy Aplogan pour que ce dernier change de version. « Le ministre d’Etat Koupaki ne m’a jamais demandé un quelconque rapport. S’il peut dire de quel compte rendu il s’agit et la date exacte, je pourrai répondre. Par rapport à la déclaration de Guy Aplogan qui dit m’avoir remis 2 millions, je demande à la Cour de lui exiger d’apporter les preuves. Sur insistance de mes parents qui m’informent de ce que Guy Aplogan voulait me voir, j’ai fini par accepter qu’ils viennent me voir au bureau. A cette rencontre, un de mes parents qui me l’ont amené a sorti une enveloppe qu’il m’a tendu en disant que c’est de la part de Guy Aplogan et j’ai automatiquement refusé. Ils sont repartis par la suite mais j’ai appris qu’il a remis une enveloppe de 200 milles à mes parents », déclaré Victor Topanou hier à la Criet. C’est alors à ce niveau que la déclaration de Guy Aplogan a varié. « J’ai remis à Vivien Kougnimon neveu du ministre une enveloppe contenant 2 millions à transmettre au ministre Victor Topanou. Je ne sais plus s’il a remis au ministre ou pas. Je n’ai pas eu de rapport particulier avec le ministre Victor Topanou », a fini par reconnaître Guy Aplogan. Qui pouvait imaginer lors de sa première déclaration que les deux millions avaient transité par les mains d’un neveu du ministre. Et pourquoi n’avait-il pas fait cas de cette précision importante lors de sa 1ere déclaration ?
L’autre dont les déclarations peuvent surprendre, c’est l’ancien ministre de l’Intérieur Armand Zinzindohoué. A la barre hier également en tant que sachant, ses propos ne sont pas les mêmes que ce qu’il aurait dit ou du moins les propos qu’on lui avait attribué au moment de l’éclatement de l’affaire. Le seul souci, c’est de me coller cette affaire pour brouiller las cartes, pour distraire l’opinion. Je n’ai jamais pris part à une activité de Icc-Services », a déclaré Armand Zinzindhoué. C’est dire ce procès promet en déclarations de tout genre, les unes aussi fracassantes que les autre. Le seul point commun, c’est de ne pas prendre pour parole d’évangile ce que vient dire chaque protagoniste sans une confrontation.