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Libération de 1200 détenus par la rupture : pourquoi Talon doit penser aux exilés

Publié le lundi 24 decembre 2018  |  Matin libre
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© 24 heures au Bénin par DR
Prison civile de Cotonou : Les joies et peines des détenus
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1200 détenus bénéficient de la liberté conditionnelle depuis la semaine écoulée. Le geste est à applaudir. Mais Patrice Talon doit aller plus loin pour rester conforme aux propos tenus en début de mandat.

Le 20 décembre dernier, le Garde des Sceaux a annoncé la liberté conditionnelle de 1200 détenus dont les pharmaciens grossistes répartiteurs condamnés dans le dossier « faux médicaments». Une mesure humanitaire devant permettre à de milliers de personnes de recouvrer la liberté et de vivre les fêtes de fin d’année en famille. Seulement, le Chef de l’Etat qui a certainement entériné cette décision doit pouvoir aller loin. Patrice Talon doit rester conforme à la logique affichée en début de mandat. En effet, dans son premier discours sur l’état de la Nation prononcé devant les députés, le président de la République évoquait déjà l’union de tous les citoyens béninois. « La République n’est-elle pas toujours forte quand elle finit par réunir tous ses enfants au-delà de toutes les contradictions inhérentes à l’animation de la vie politique pour faire converger leurs forces vers les mêmes objectifs d’unité nationale et de développement économique et social ?», s’était-il interrogé. Et d’ajouter : « N’est-ce pas Honorables Députés, le rappel à ce devoir que nous renvoie notre célèbre symbole de la jarre trouée figurant sur l’une des façades intérieures de ce palais des gouverneurs qui nous accueille? C’est cette image que nous devons toujours garder à l’esprit afin de parvenir à la construction dans notre pays d’une Nation solidaire et prospère». Patrice Talon soulignait donc la nécessité de travailler avec tous les enfants de la République pour amorcer et accélérer le développement. Mais depuis plusieurs mois, son régime fait tout le contraire de sa pensée. Les opposants et autres voix discordantes sont traqués. Certains ont été obligés de s’exiler afin d’éviter de se faire broyer par une justice aux ordres. L’ancien ministre des Finances Komi Koutché, l’homme d’affaires et opposant Sébastien Ajavon ou encore le député Valentin Djènontin ont dû fuir le pays. Or si Patrice Talon doit rester collé à ses propos et travailler de façon cohérente, il doit pouvoir lancer un appel à ces vaillantes forces et les aider à revenir au bercail. Comme il l’a d’ailleurs reconnu, aucun développement durable n’est possible dans la désunion. Le Chef de l’Etat a donc intérêt à penser aux exilés pour montrer tout au moins sa bonne foi.

Mike MAHOUNA
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