Suspendu depuis vendredi dernier, le procès sur l’affaire Icc-services a repris ce mercredi, 26 décembre 2018 à la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet). L’audience s’est ouverte avec un nouvel accusé, Justin Dimon, absent depuis le début du procès. Le ministère public a, de ce fait, souhaité, que la Cour joigne le cas de ce dernier qui avait été dissocié de l’ensemble du dossier. Une réquisition à laquelle accède la Cour. A l’ancien Dgpn, Anki-Dosso Maïga de comparaitre à nouveau. A l’en croire, le ministre Zinzindohoué était bien informé de l’existence de Icc-services avant mai 2010. Car, estime-t-il, des fiches attestant que la structure exerçait dans l’illégalité parvenaient au ministre. Un rapport fourni par ce dernier à la Cour révèle que Emile Tegbenou a sollicité le permis de port d’arme en qualité de responsable de structure Icc-services. La procédure normale n’aurait pas été suivie selon l’ex Dgpn qui déclare que le dossier lui a été remis main à main. Quant aux 27 milliards que les flics auraient enlevés au domicile de Emile Tegbenou lors des perquisitions, Anki-Dosso explique que seulement 3 millions ont été retrouvés dans son coffre-fort et qu’il n’y a pas été conduit, cagoulé. Déposant à la barre, le ministre Armand Zinzindohoué nie avoir connaissance de la structure Icc-services avant mai 2010 en déclarant qu’il n’est pas tenu de connaitre le contenu de tout dossier et qu’il affecte chaque dossier au service compétent. Quant au permis de port et d’importation d’armes, il reconnait avoir apposé sa signature. Le président dévoile une irrégularité dans l’attestation étant donné que la demande a été faite par Emile Tegbenou en qualité d’employé à Icc-services alors que l’autorisation lui a été délivrée en qualité de gestionnaire d’entreprise. Le ministre et l’ex Dgpn s’accusent mutuellement sans vouloir porter la responsabilité. Appelé à la barre, Lissagbé Dieudonné, policier à la retraite, apprend qu’au total, cinq perquisitions ont été effectuées au domicile de Emile Tegbenou en présence de ce dernier. Intervenant en qualité de sachant, le ministre Grégoire Akofodji déclare n’avoir jamais vu Tegbenou alors qu’il affirmait avoir rendu visite au ministre. Mais Tegbenou maintient qu’il s’est rendu au domicile de l’autorité ministérielle en compagnie de l’ancien régisseur de la prison civile de Cotonou, Gbèdan. Le ministre affirme par ailleurs, avoir reçu Guy Akplogan, l’autre promoteur de Icc-services sur demande de son avocat, Me Kato Attita qui estimait que ce dernier, une fois libéré, disposait de moyens pour rembourser les spoliés. Mais Guy Akplogan nie avoir échangé avec le ministre Akofodji. « J’avais introduit un plan de remboursement à l’Agence judiciaire du trésor. J’avais souhaité une audience auprès du Président de la République. Lors de la rencontre, il m’a dit que le Chef de l’Etat lui avait demandé de me recevoir afin de lui rendre compte. Je lui ai répondu que je ne voulais pas lui parler » a déclaré Guy Akplogan. La Cour reproche au ministre d’avoir reçu un détenu à son domicile sans que le gouvernement lui demande des comptes. Le ministre déclare avoir agi ainsi dans l’intérieur supérieur de la nation. Le procès se poursuit ce jeudi, 27 décembre 2018.