(L’efficacité des stratégies de riposte et de prévention en cause ?)
La fièvre hémorragique à virus de Lassa sévit à nouveau au Bénin et ce, depuis le 07 décembre 2018, date de confirmation du premier cas dans le département du Borgou. Alors que les autorités du secteur de la santé rassurent des dispositions subséquentes prises pour circonscrire la mal, la fièvre hémorragique de Lassa fait davantage de victimes. Au total, cinq cas ont été confirmés dont un à Cotonou, capitale économique du Bénin. C’est ce qu’il convient de retenir de la sortie médiatique du ministre de la santé, Benjamin Hounkpation ce mercredi, 26 décembre 2018. Une Nième fois que l’épidémie resurgit et il importe de s’interroger sur l’efficacité des stratégies de prévention et de riposte…
Depuis la nouvelle épidémiologique, le nombre de victimes continue de s’accroitre. Outre les cas suspects, le ministre de la santé a confirmé l’enregistrement de cinq cas confirmés dont un à Cotonou, un jeune homme de 28 ans. Souffrant depuis environ une semaine, les analyses des prélèvements faits sur lui dans l’après-midi d’hier, ont confirmé ce matin qu’il s’agit d’un cas de fièvre hémorragique à virus lassa, selon les propos du ministre de la santé lors de sa conférence de presse. « Il est actuellement en isolement et sous traitement » indique le ministre. Et de poursuivre « Du début de l’épidémie, c’est-à-dire, du vendredi 7 décembre 2018 à ce jour, mercredi 26 décembre 2018, au total sept (07) malades ont été enregistrés dont 06 au centre de traitement des fièvres hémorragiques du Centre hospitalier universitaire départemental de Parakou et un (01) en isolement à Cotonou. Cinq (05) sur les sept (07) ont été confirmés positifs au virus lassa par le laboratoire. Ils vont tous bien, à ce jour.» a-t-il informé. Faut-il le souligner, des alertes ont été également données respectivement à Lokossa, à Aplahoué et à Allada. Mais après les résultats de laboratoire, ils ont été déclarés négatifs au virus lassa par le laboratoire. Rappelons déjà que le jeudi 06 décembre 2018, la Direction Départementale de la Santé du Borgou a notifié au Ministère de la Santé un cas suspect de Fièvre Hémorragique à Virus Lassa admis au Centre Hospitalier Universitaire Départemental de Parakou (CHUD). Il s’agit d’une patiente béninoise âgée de 22 ans environ, ménagère résidant à Tabérou au Nigeria. « Le début de ses malaises remonterait au 23 novembre 2018 au Nigeria, par une fièvre avec vomissement, fatigue et diarrhée. Face à la persistance de ces signes malgré les soins reçus, elle a décidé de rentrer au Bénin le 29 novembre 2018 où elle fut hospitalisée au Centre Hospitalier Universitaire Départemental à Parakou. Le diagnostic de Fièvre Hémorragique à Virus Lassa a été évoqué et des prélèvements sanguins et urinaires ont été réalisés. Le résultat de laboratoire confirme la Fièvre Hémorragique à Virus Lassa ce… vendredi 07 décembre 2018 » avait clarifié l’autorité ministérielle avant de rassurer des dispositions pratiques prises pour circonscrire le mal et prévenir la fièvre de Lassa au Bénin. Seulement que la maladie continue de gagner du terrain malgré lesdites mesures.
Quid de l’efficacité des stratégies de prévention et de riposte…
Le Bénin pourra-t-il bouter définitivement hors de ses frontières, la fièvre hémorragique à virus de Lassa ? Cela dépend bien de l’efficacité des stratégies de prévention et de riposte qui pour l’heure, semble révéler des limites, selon plusieurs observateurs. En effet, quelques mois après chaque déclaration de fin de l’épidémie, la fièvre resurgit malgré les mesures de prévention ou de précaution prises au niveau des frontières. Des campagnes de sensibilisation sur les comportements à adopter ont été organisées à l’intention des populations. Chose curieuse, après confirmation du premier cas de Lassa dans le septentrion, le ministre avait pourtant rassuré des dispositions prises pour contenir la maladie. «…La surveillance épidémiologique a été renforcée pour la détection rapide de tout autre cas suspect y compris au niveau communautaire ainsi que la recherche des personnes ayant eu des contacts avec la patiente. Le dispositif de riposte a été activé. Notre pays le Bénin fait face encore à une épidémie de la Fièvre Hémorragique à Virus Lassa » avait martelé le ministre Benjamin Hounkpatin. Les mesures de santé en cours devront permettre, selon ses propos, d’endiguer rapidement cette flambée. « …l’Equipe d’Intervention Rapide formée est déjà à l’œuvre sur le terrain; des salles d’isolement et de traitement sont apprêtées pour la gestion des cas suspects et confirmés; la sensibilisation de la population en particulier des guérisseurs, des notables, leaders religieux et traditionnels est en cours; des équipements de protection individuelle, médicaments, consommables médicaux, matériel d’hygiène précédemment positionnés seront complétés au besoin » rassurait-il. Comment explique-t-on alors la propagation du virus de Lassa ? La question reste toute posée. De toute façon, à titre préventif, il est recommandé de « se laver régulièrement les mains à l’eau et au savon ; éviter tout contact avec les selles, le sperme, l’urine, la salive, les vomissures et objets contaminés d’une personne suspecte, malade ou morte de Lassa ; bien protéger ses aliments et les conserver en lieu sûr et hors de portée des rats».