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Extrait des déclarations de Léonce HOUNGBADJI, Président du Parti pour la Libération du Peuple (PLP), sur Africa N°1, dans le « Journal Des Auditeurs –JDA», ce mercredi 26 décembre 2018

Publié le jeudi 27 decembre 2018  |  aCotonou.com
Léonce
© aCotonou.com par Didier ASSOGBA
Léonce HOUNGBADJI, Président du Parti pour la Libération du Peuple (PLP) lors de la Conférence de presse du Front pour le Sursaut Patriotique FSP.
Cotonou, Codiam le 25 Août 2017. Le Front pour le Sursaut Patriotique invite le president Patrice Talon a un dialogue politique national pour réorienter la gouvernance du Bénin pour un développement harmonieux.
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« …Ce que vit le Bénin depuis le 6 avril 2016 est inacceptable.

Très tôt, le pouvoir s’est mis à nos trousses, aux trousses des opposants. Le président Patrice TALON avait prévenu, et je le cite : « Vous savez très bien que dans les petits pays comme les nôtres, ce qui permet à un président en exercice d’être réélu, c’est sa capacité à soumettre tout le monde. Quand tous les députés sont à sa solde, quand tous les maires sont à sa solde, quand tous les élus locaux sont à sa solde, quand tous les commerçants, le craignent, sont à sa solde, quand les partis politiques sont affaiblis, sont à sa solde, sa réélection est facile… Ne soyez pas sourds à ce que je dis : ce qui permet à un président d’être réélu avec assurance, ce qui assure la réélection d’un président, ce n’est pas son mandat, pas son résultat, c’est la manière dont il tient les grands électeurs, c’est la manière dont il tient tout le monde, c’est la manière dont personne n’est capable de lui tenir tête, d’être compétiteur contre lui. Quand vous n’avez pas de compétiteur, vous aurez beau être mauvais, vous serez réélu. » Fin de citation.

Voilà le programme d’actions qu’applique Patrice Talon, un programme de terreur d’Etat qui consiste à « soumettre les grands électeurs » pour « empêcher la compétition » électorale.

Et pour y arriver, le chef de l’Etat et son gouvernement ont méthodiquement vassalisé l’appareil judiciaire et créé une cour d’exception, une cour inique, dirigée contre les opposants. Il s’agit de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet). Le pouvoir judiciaire est muselé et déstabilisé.

Moi-même, Léonce Houngbadji, j’ai dû quitter le Bénin, mon pays, le 19 octobre dernier, pour m’exiler en France, le 20 octobre, afin d’éviter d’être enlevé par les « mercenaires et terroristes politiques » de Patrice Talon, après avoir été victime, à maintes reprises, de menaces d’arrestation, de mort, d’emprisonnement, de filature quotidienne, et autres méthodes de voyous pratiquées par le régime de Cotonou.

Actuellement, au Bénin, nous avons plusieurs de nos camarades en prison. Ils sont des détenus politiques, des otages politiques : Laurent Mètongnon, Sabi Sira Korogoné, Sanni Zakari et consorts arbitrairement emprisonnés pour leurs opinions politiques.

Pour ce qui est des exilés politiques, la plupart en exil en France, nous sommes aussi nombreux.

Le Ministre d’Etat Komi Koutché est persécuté dans le cadre d’audits sélectifs sans aucun respect du principe élémentaire du contradictoire. Son arrestation à Madrid, en Espagne, fait suite à un mandat d'arrêt international lancé contre lui par la justice béninoise, vassalisée, inique et aux ordres.

C’est une machination politique. C’est un acharnement politique de plus. Contrairement au gros mensonge que je viens d’entendre, il n’a jamais été arrêté avec un passeport diplomatique togolais. C’est de l’intox, de la désinformation organisée par les cabinets noirs du régime. Vous savez, le régime de Talon a des « mercenaires et terroristes politiques » qui le défendent dans les médias, notamment dans les réseaux sociaux. Ce sont ces « mercenaires et terroristes politiques » qui accusent les opposants de « corrompus ». Les avocats du Ministre d’Etat Komi Koutché apporteront en son temps les clarifications nécessaires.

L’Espagne est une grande nation de démocratie. Les Droits de l’Homme sont reconnus et respectés. Nous invitons les autorités Espagnoles à déchirer et bruler la demande d’extradition de la justice béninoise.

La vie du Ministre d’Etat Komi Koutché est en danger, sa tête mise à prix, ses proches persécutés et emprisonnés au Bénin. En cas d’extradition, il sera torturé et assassiné. Nous avons actuellement un cas patent à la prison civile de Cotonou : le député Atao Hinnouho, arrêté, molesté, « empoisonné » et emprisonné.

Aux Béninoises et Béninois, à tous les proches, parents, amis et militants ou partisans du Ministre d’Etat Komi Koutché, je leur dit ceci : Komi Koutché se porte très bien. Il est en bonne santé. Il a le moral très haut. Il demeure serein. Il porte toujours le Bénin dans son cœur et restera amoureux du Bénin. Ce qu’il vit actuellement à Madrid est une épreuve. Il s’en sortira sain et sauf, car l’Espagne est un pays de liberté et d’égalité et la justice espagnole saura donner une bonne raclée à la justice béninoise pour qu’elle cesse de persécuter les citoyens pour leurs opinions politiques. L’issue des procédures judiciaires en cours, ce sera inévitablement un désaveu pour le régime prédateur et terroriste de Talon. Que tous les Béninois restent debout pour le Bénin, résistent à la dictature autocratique, quel qu’en soit le prix à payer pour libérer la patrie aux mains des affairistes et vendeurs de poudre de perlimpinpin.

Il y a aussi le cas du président Sébastien Ajavon, président du patronat béninois et président d’honneur du parti Union sociale libérale (USL), parti d’opposition, persécuté comme ce n’est pas permis. Dans l’affaire de cocaïne montée de toutes pièces contre lui pour tenter de le « soumettre », il a été condamné à 20 ans de prison ferme par une cour déréglée, illégitime.

Dans le même registre, vous avez Valentin Djènontin, Fatouma Amadou Djibril, Simplice Codjo, Léhady Soglo, Francis Loko, Idrissou Bako et bien d’autres qui se retrouvent en exil, parce que persécutés pour leurs actions en faveur de la démocratie et de l’Etat de droit, et ils craignent de l’être davantage.

Le Président Boni Yayi, ancien président du Bénin et président d’honneur du parti FCBE, parti d’opposition, subit actuellement un acharnement maladif et aveugle de la part du régime de Patrice Talon, Patrice Talon qui avait tenté de le tuer. Boni Yayi fait face à une véritable fatwa politico-judiciaire sans précédent.

Le président Boni Yayi a servi le Bénin pendant dix ans avec amour. Il a tout donné à notre pays. Il mérite respect et considération. Il est victime aujourd’hui d’une infamie de nature politique dans le cadre du dossier « Icc Services ».

Un auditeur a dit tout à l’heure que le président Boni Yayi a institutionnalisé la corruption. C’est faux. Pur mensonge. Il ne sait pas de quoi il parle et je le pardonne. Le père fondateur de la corruption et du clientélisme au Bénin a nom : Patrice Talon. C’est un secret de polichinelle. Depuis qu’il est à la tête du Bénin, tout va très mal : un pays malade, déchiré, meurtri, divisé, corrompu… Son bilan est désastreux, sur tous les plans. Il a pris en otage tous les secteurs essentiels de l’économie nationale : le port, l’aéroport, le coton, partout où il y a de l’argent à prendre, il est là. Le budget de l’Etat exercice 2017 était de 2010 milliards de F CFA. Pas un seul centre de santé construit dans un village du Bénin. Le budget de 2018, plus de 1800 milliards de F CFA, nous n’avons encore rien vu de concret si ce n’est des maquettes. Où sont passés les fonds, ces milliards ?

En réalité, Patrice Talon et son gouvernement ont peur des élections législatives. Ils savent qu’ils vont sûrement perdre. L’opposition s’organise activement sur le terrain et fait peur. C’est pourquoi Patrice Talon et son gouvernement se cachent derrière la lutte contre la corruption et l’impunité pour traquer les opposants, notamment les figures majeures de l’opposition.

Le discours qui consiste à dire que le président Talon lutte contre la corruption et l’impunité et que cela fait peur aux opposants n’est pas crédible d’autant plus que la juridiction créée à cet effet, et même les tribunaux ordinaires, ne ciblent que les opposants. Les opposants ne refusent pas de rendre compte de quoi que ce soit. Ce qui est en cause, c’est l’iniquité de la justice, c’est la volonté du régime de persécuter les opposants pour « empêcher la compétition électorale ». Or, Patrice Talon et beaucoup de ses soutiens de premiers plans ont tous des cadavres dans les placards et même sous leurs lits. Je me demande même s’ils arrivent à dormir la nuit.

Un régime terroriste comme celui du Bénin qui terrorise et affame le peuple, il faut le mettre à nu. C’est ce que nous faisons. La justice au Bénin n’est pas équitable. Pourquoi on nous demande de rentrer ? Rentrer pour faire face à quelle justice ? Une justice aux ordres ? Il n’y a plus de démocratie au Bénin. Les institutions de la République sont vassalisées. Elles sont transformées en caisse de résonnance ou en chambre d’enregistrement. Nous craignons pour nos vies, pour nos libertés, nous craignons d’être torturés, empoisonnés et assassinés. Nous prenons le peuple béninois et la communauté internationale à témoin. »
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