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Procès Icc-services à la Criet : Quand la vérité se noie…

Publié le jeudi 3 janvier 2019  |  Matin libre
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© Autre presse par DR
Le symbole de la justice
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Perçu comme un procès inédit compte tenu des personnes supposées impliquées et des accusations portées contre l’ancien régime, le procès sur le scandale financier Icc services devant la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet) livre une facette plus ou moins inquiétante. Si la retransmission en direct du procès devrait permettre à la masse de tout savoir sur l’affaire, malheureusement le mensonge semble prendre le dessus sur la vérité dans les différentes dépositions. La vérité n’éclate toujours pas. Ce qui inquiète d’ailleurs le Président de la Criet qui n’a pas hésité à lancer un appel à ceux qui comparaissent…

Tout se dit et se dédit dans ce procès. Des versions varient d’un instant à l’autre et d’un accusé à l’autre, du sachant au témoin. Pendant que certains cherchent à s’innocenter, d’autres essaient de les plonger. Les accusés, sachants et témoins défilent devant juges et avocats depuis le début du procès sans laisser de la matière consistante pour cerner la vérité. Qui dit la vérité ? Qui ment ? Qui protège qui ? Qui récite une leçon ? La vérité se saura-t-elle sur cette affaire ? Difficile de répondre à ces interrogations pourtant indispensables pour ranger cette affaire qui a éclaté depuis 2010. Les anciens ministres du régime défunt ne livrent pas les mêmes informations et s’accusent mutuellement, les responsables de Icc-services ne s’arrêtent plus quand il faut citer des noms de personnes impliquées. Tout se dévoile et tout se dément. Des affirmations se font et ceux qui devront contredire sont déclarés morts. C’est bien curieux. On craint simplement que le procès ouvert par la nouvelle juridiction n’ait servi à rien et des moments douloureux auront été simplement et inutilement remémorés aux spoliés. Et d’ailleurs, lors de l’audience du 31 décembre 2018, le président de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet), Edouard Cyriaque Dossa, a attiré l’attention des accusés, sachants et témoins sur le sens d’un procès et la nécessité pour les différentes parties de dire la vérité et rien que la vérité afin de permettre au juge de dire le droit. Visiblement agacé par le comportement de ceux-ci qui semblent égarer la cour en faisant économie de vérité, il craint que le procès se consume définitivement dans la flamme du mensonge. Pour lui, le peuple béninois qui attend de savoir si le phénomène Icc-Services relève d’une déviance à réprimer ou d’une tolérance mal encadrée. « Plus celles-là (les parties) choisissent de cacher ce qu’elles ont fait, plus ceux-ci, les témoins et sachants, décident de ne pas restituer à la cour ce qu’ils savent réellement des faits en cause, plus le procès prendra du temps pour s’étaler dans le temps», avertit le président de la Criet. C’est donc clair que la vérité sur le scandale financier tarde à être dévoilée…



Aziz BADAROU
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