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Les défis et perspectives d’une Union africaine en quête de réformes

Publié le vendredi 4 janvier 2019  |  RFI
Cérémonie
© Présidence de CI par DR
Cérémonie d`ouverture du 11e Sommet extraordinaire de l`Union Africaine
Cérémonie d`ouverture du 11e Sommet extraordinaire de l`Union Africaine - Présidence de CI  Samedi 17 novembre 2018, à Addis-Abeba (Éthiopie). La cérémonie d`ouverture du 11e Sommet extraordinaire de l`Union Africaine, ce samedi, à Addis-Abeba (Éthiopie), en présence des Président de plusieurs chefs d’États. Photo: Paul Kagame, chef de l` État rwandais, Président en exercice de l`union Africaine
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Quels chantiers pour l’Union africaine cette année ? Quelles perspectives pour l’organisation continentale ? Sous l’impulsion du chef de l’État rwandais, Paul Kagame, l’institution adopte depuis juillet 2016 des réformes pour gagner en autonomie et en efficacité.
Parmi les réformes de l'UA, il y a plusieurs mesures visant à éviter les doublons. Le nombre de commissions passera progressivement de 10 à 8 : la commission paix et sécurité fusionne avec les affaires politiques et le commerce, l’industrie sera regroupée avec les affaires économiques.

A partir de janvier 2021, il devrait également y avoir changement dans le mode d’élection du président de la Commission. Les candidats seront soumis à une présélection plus rigoureuse et devront se plier au jeu d’un débat public diffusé sur tout le continent.

Mais le cœur des réformes reste le financement de l’UA. Jusque-là, plus de 80% du budget de cette institution dépendait de partenaires étrangers, comme l’Union européenne. D’où l’idée d’instaurer une taxe de 0,2 % sur les produits importés. A ce jour, 24 pays ont accepté de l’adopter.

« L’Union africaine est en train de faire des efforts remarquables », note Pierre Moukoko Mbonjo, le chef de l’unité de mise en œuvre de la réforme institutionnelle de l’UA. « En deux ans, constate-t-il, la dépendance vis-à-vis des partenaires est passée de 60% à 30% ». Seul bémol : « le non-paiement à date des contributions des États membres », reconnait ce responsable. « On sait très bien que l’argent est le nerf de la guerre. »

Ce mode de financement est appliqué progressivement. Le tout avec un système de sanction plus lourd contre les Etats qui ne parviennent pas à s’acquitter de leurs cotisations.

Des réformes à minima ?

Mais plusieurs observateurs estiment qu’il s’agit d’avancées à minima, parce que certaines réformes institutionnelles majeures n’ont pas encore été adoptées. C’est notamment le cas de la proposition de renforcer l’autorité du président de la Commission, en lui permettant notamment, de nommer le vice-président et les six commissaires.

Ce projet a été rejeté en novembre dernier par la plupart des États membres. Un signe de frilosité ? « Il y a une peur de perdre la souveraineté qui est très importante », analyse Liesl Louw-Vaudran, chercheuse à l’Institut d’études et de sécurité (ISS). « Les chefs d’État, poursuit-elle, ne font pas confiance à la Commission à Addis Abeba pour, par exemple, mener des négociations avec l’Union européenne. Mais en même temps, si on ne renforce pas la Commission de l’Union africaine, ça ne va jamais devenir une vraie commission capable de faire tout ce que les citoyens africains attendent de la Commission. C’est un processus très très difficile, avec 55 États membres », conclut cette chercheuse.
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