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Procès Icc-services : Des perquisitions entachées d’anomalies, le parquet menace

Publié le vendredi 4 janvier 2019  |  Fraternité
Guy
© aCotonou.com par DR
Guy Akplogan, représentant Icc-Services
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A la barre hier, le Ddpn Pépin Adjovi et le Commandant Bef Lissagbé ont été invités à s’expliquer sur les contradictions notées entre leurs dépositions et le contenu des PV de perquisitions. Juste après la pause, le témoin Ahizimè a été appelé à la barre. Il nie avoir reçu 227 millions des mains de Tégbénou.

Commissaire Dieudonné Lissagbé, qu’est-ce qui vous a amené au domicile de Tégbénou dans le cadre de l’enquête ?
C’était pour des perquisitions

Ces perquisitions ont révélé quoi ?
Nous avons découvert deux petits pistolets, un fusil à eau et trois millions francs CFA. C’est tout en ce qui concerne les objets spéciaux. Il y avait des documents économiques et tout ça.

Il y avait une bande passante sur la télévision nationale qui a annoncé trois milliards. Qui a ajouté les trois zéros ?
Je ne sais pas. Nous avons trouvé trois millions de francs CFA, et puis Tégbénou était présent lors des perquisitions.

Parfois, les procès-verbaux été signés par vous seul. Pourquoi cette négligence professionnelle ?
Moi j’étais déjà à la commission. Maintenant, les PV ont été signés par mon adjoint et un inspecteur divisionnaire de police qui faisait bien le travail. Il s’appelle Hounkpè Isaac, quant au commissaire il a nom Assani Latifou. Donc je pensais que c’était fait et bien fait. Je ne sais pas si les PV envoyés au tribunal ont été signés ou pas.

Qui devait valider les PV avant qu’ils ne soient envoyés au tribunal ?
Mon adjoint en mon absence. Le 11, j’étais au petit palais avec beaucoup de fichiers. C’est le 12 que les travaux ont commencé à la commission.

Votre adjoint était sur les lieux de perquisitions ?
Oui il était là en perquisition.

Il vous assistait
Oui

Pourquoi n’a-t-il pas signé ?
Non je ne sais pas pourquoi. Mais C’était l’inspecteur divisionnaire devenu commissaire qui avait signé les PV.

Qui est ce ?
Hounkpè Isaac

C’est maintenant que vous constatez que toutes les parties présentes lors des perquisitions n’ont pas signé les PV ?
Non, je l’ai su en fouillant les PV.

Depuis quand ?
Depuis quelques jours

Qui n’a pas été professionnel parmi vous ?
Disons que c’est moi

Voilà que Tégbénou dit qu’il n’était pas présent sur les lieux pour toutes les perquisitions. Pour le confondre, il aurait fallu faire foi à votre procès-verbal à chaque instant. Que faire ?
Je voudrais vous demander si les PV envoyés au tribunal n’ont pas été signés par Tégbénou. Parce que cela m’étonnerait. Même si je n’étais pas surplace, mon adjoint et l’inspecteur divisionnaire Hounkpè Isaac devraient faire signer tout le monde. Evidemment, les PV qui sont gardés peuvent ne pas être signés. Mais les PV transmis au tribunal, je me demande s’ils n’ont pas été signés.

Monsieur le commissaire Lissagbé Dieudonné, c’est vous qui avez produit ces pièces que nous utilisons. Donc vous devrez savoir quelles sont les pièces fournies à la cour. Cette pièce fait état de ce que c’est vous seul qui avez signé les divers procès-verbaux.
Je n’ai pas signé les PV.

Qui les a signés ?
C’est mon adjoint et le commissaire Hounkpè, parce que je n’ai pas signé les PV

Monsieur le commissaire Lissagbé Dieudonné, à la première page des PV, vous dites : « nous, Lissagbé Dadjo Dieudonné, commissaire de police de première classe chargé de la Brigade Economique et Financière, officier agissant en enquête préliminaire reconnaissons… ». Qui doit alors signer le premier les procès-verbaux ?
En principe, c’est moi. Mais je n’ai pas eu le temps de pouvoir signer parce que je sais que mon adjoint et le commissaire Hounkpè étaient là.

Vous avez déchargé les trois millions dans quel cadre ?
Les trois millions découverts chez Tégbénou. On nous a dit d’amener ça pour qu’ils soient versés dans le compte ouvert à la BOA.

Vous n’avez signé aucun procès-verbal ?
Je n’ai signé aucun procès-verbal

Lissagbé Dieudonné, j’ai regardé les PV et j’ai quand même le sentiment que ça ressemble étrangement à celui de l’Opj. La signature ressemble étrangement. C’est votre document. Est- ce que le document que vous avez versé au dossier a été signé par Tégbénou ?
Non c’est des PV que j’ai pris à la BEF. Tous les PV ne sont pas signés.

Je vous permets de regarder le document et répondez ensuite.
Ce ne sont pas mes signatures

J’ai regardé les documents qui ont été versés au débat par Mr Dieudonné Lissagbé Dadjo. J’ai le sentiment que ce qui a été fait sous l’Opj est une signature qui ressemble étrangement à ce qui apparaît en filigramme et qu’on impute à Tégbénou. Est-ce Tégbénou qui a fait cette signature ?
Le document est signé, l’Opj a signé. Les assistants ont signé. Je demande si les PV qui sont transmis au tribunal n’ont pas été signés par Tégbénou ?

Qui a signé les documents que vous nous avez versés au débat ?
Mais Il y a les assistants, les OPJ

Qu’acte me soit donné que seuls les OPJ et les assistants ont signé les procès-verbaux qui ont été versés au dossier par Mr Dieudonné Lissagbé. J’attire cependant l’attention que les documents comptent trois signatures, une au bas du nom de l’intéressé, une sous les assistants, une signature sous l’Opj.
Mr le président j’ai dit que cela m’étonnerait que les PV transmis au tribunal ne soient pas signés. Les PV que j’ai exploités peuvent ne pas être signés. Mais les PV transmis au tribunal ont été signés par toutes les parties

Comment dénommez-vous les pièces données à la cour ?
Si les PV ont été tous signés d’accord. S’ils n’ont pas été signés, on va s’en prendre à moi, à mes adjoints qui ont transmis le dossier.

C’est votre adjoint qui a transmis le dossier-là ?
C’est lui qui a transmis tout le dossier avec les signatures des autres.

C’est votre adjoint qui a fourni ces pièces à la cour ici ?
Oui

C’est votre adjoint qui les a fournis ici ?
C’est lui qui a signé la transmission.

Qui a fourni ces pièces-là à la cour ?
Mais c’est moi.

Comment on dénomme alors ces pièces-là ?
Je ne sais pas.

Comment est-ce que vous avez titré ces pièces ?
C’est des PV.

Pourquoi vous ne voulez pas que les avocats analysent autant bien dans le fonds que dans la forme ?
Ils ont le droit de les analyser.

Est-ce que vous avouez que vous avez confectionné ces documents versés au dossier ?
Non madame.

Pourquoi vous nous renvoyez aux PV qui ont été transmis au tribunal ? Dites-moi est-ce que Tégbénou a signé ou pas les PV ?
Je ne sais pas s’il a signé les PV envoyés au tribunal.

Je parle de ceux que vous nous avez laissés ?
Non, c’étaient des PV que j’ai faits tout juste pour prendre des renseignements.

Pourquoi les PV n’ont pas été paraphés ?
Vous avez raison, vous avez entièrement raison parce que en son temps le procureur de la République a demandé d’envoyer les PV en l’état.

Ça suppose qu’on est…
Je demande si les PV envoyés au tribunal-là ne sont pas signés ?

Pourquoi n’êtes-vous pas allés chercher les PV envoyés au tribunal et maintenant vous nous envoyez au tribunal ?
Je ne peux pas aller chercher les PV au tribunal. Je peux aller chercher les PV à la BEF, prendre les renseignements qu’il faut. C’est vous qui avez demandé à ce que les PV vous soient donnés.

C’est vous qui avez offert spontanément de donner les noms.
Mr le président je ne sais quel sort est réservé au PV. Moi je sais que j’ai découvert 3.000.000f Cfa.

On n’en est pas là. Le problème que pose Me Anassidé Olga est que c’est vous-même qui avez produit les pièces. Alors dans quel objectif vous avez partagé ces documents ?
J’ai partagé ces documents pour qu’ils puissent y retirer les insuffisances. (…).
Je vous jure la main sur le cœur. Tégbénou est resté durant toutes les perquisitions. Il a été entendu.

Maintenant qu’il est établi que les PV ne peuvent pas servir et qu’on entre en scène que quand l’oiseau est dans la cage, où sont passés les 27 milliards ?
Monsieur le président on n’a découvert que trois millions de francs chez Tégbénou. Le coffre-fort dans lequel se trouvent les sous, c’est lui-même qui l’a ouvert.

Procureur Spécial : Commissaire Lissagbé, techniquement pour soutenir cela, il aurait fallu que les actes de perquisitions soient établis dans les règles de l’art tel que prévu par le code de procédure pénal. Voilà que la BEF sous votre temps a raté la procédure. Qu’allons-nous faire ? La version de Tégbénou peut primer ou la vôtre aussi. Nous n’avons plus la vérité en ce qui concerne les 27 milliards 50 millions.
Monsieur le président, sa version ne peut pas primer.

Pour qu’il en soit ainsi, vous devez faire correctement votre travail
Il était là et on n’a trouvé que 3 millions. A l’interrogatoire, il a dit qu’il ne connaît pas le nombre de déposant et même qu’il n’a pas d’argent et que l’Etat s’en occupe pour que les déposants puissent être payés.

Monsieur Lissagbé, nous avons deux paroles. Celle de Tégbénou et la vôtre. Pour que votre version prenne de l’ascendance sur celle de Tégbénou, il faut que vous dressiez convenablement le procès-verbal de la perquisition où les 3 millions ont été découverts. Si les PV ont été établis dans les règles de l’art et que Tégbénou y a apposé sa signature, vous n’avez plus besoin de discourir pour que la cour vous croie. Ce n’est malheureusement pas le cas. Nous avons deux versions théoriques. Vous n’êtes pas fondé à dire que ce que Tégbénou dit n’est pas vrai et que c’est votre déclaration qui tient alors que vous n’avez pas appuyé de documents rédigés selon les normes.
Monsieur le président je laisse la cour en juger c’est tout

Pourquoi n’avez-vous pas fait venir l’huissier lors de la première perquisition ?
Je ne sais pas

C’est sous votre responsabilité que les perquisitions étaient faites
Ce n’était pas moi

C’était qui alors ?
Le Général Anki-Dosso

Est-ce que c’est le Général Anki-Dosso qui conduisait les perquisitions ?
C’est lui qui a réquisitionné l’huissier

Pourquoi ne l’avait-il pas fait lors de la première perquisition ?
Je ne sais pas

Qui était responsable des actes de procédures dans le cadre de la perquisition ?
C’était moi (…)

C’est dans votre bureau que les PV ont été rédigés ?
Non, c’est au bureau de la BEF

Mais votre bureau
Oui

En ce moment-là, comment pouvez-vous recueillir la signature de Tégbénou si tant est que vous n’avez pas pris la précaution de rédiger un PV de perquisition manuscrit ?
Il (Tégbénou) n’a pas signé les PV maintenant qu’est que vous voulez que je dise

Sur le terrain, est que vous n’aurez pas dû rédiger un procès-verbal manuscrit et le faire signer à ceux qui étaient présents ?
Oui, je devrais le faire comme cela

Pour en finir, lors de la première perquisition, la famille de Tégbénou habitait-elle encore la maison ?
Non

Monsieur Dieudonné Lissagbé, qui sont ceux qui composaient l’équipe de perquisition ?
Il y a le Dgpn, un capitaine, l’inspecteur Hounkpè mon adjoint et des agents. (…)

Commissaire Lissagbé : « si les PV qui sont envoyés au tribunal n’ont pas été signés, je trouve qu’il y a problème »
C’est logique mais la main sur le cœur….

Il n’y a pas de cœur ici
Non, nous avons de cœur. Tégbénou a assisté à toutes les perquisitions. Maintenant si les PV qui sont envoyés au tribunal n’ont pas été signés, je trouve qu’il y a problème

Au niveau de qui ?
A mon niveau d’abord et au niveau de la BEF.

Ne pensez-vous pas que c’est une faute disciplinaire ?
Cette une faute disciplinaire. Si mon adjoint et l’inspecteur divisionnaire avaient signé les PV de perquisitions, on ne parlerait pas de cette affaire.

Lorsqu’on examine en profondeur les PV que vous nous avez montrés à la cour, nous avons constaté que celui qui a signé le procès-verbal en tant que assistant n’est pas du tout signalé en tête du PV. Est-ce que ça ne frise pas du faux ?
Le commissaire Houngbè devrait mettre la signature ou on a mis Opj ou le commissaire.

Si votre adjoint avait été là, vous devez mettre assisté de ce n’est pas régulier. Est-ce que ce n’est pas du faux ?
Non monsieur le président

C’est quoi alors ?
La signature qui est sur le PV n’est pas ma signature

C’est votre nom qui est sur le procès-verbal. Mais le PV a été signé par une autre personne dont le nom ne figure pas sur le PV. Vous aviez dit que c’est votre assistant qui a signé les PV de perquisitions. Vous avez combien d’adjoint ?
J’ai un seul assistant et plusieurs agents inspecteurs qui font les PV.

Vous avez un seul adjoint, sous le contrôle du président de la cour, voilà deux PV qui portent des signatures différentes.
Mon adjoint peut signer. L’inspecteur peut signer également, reste à savoir si c’est effectivement leurs signatures.

Qui a donc signé les PV parce que vous mettez en doute la signature de votre adjoint ?
J’ai dit que c’est mon adjoint qui a signé le dossier de transmission.

Les procès-verbaux que vous aviez transmis à la cour sont signés par plusieurs agents. Or, à la question est de savoir combien d’adjoints vous aviez, vous avez répondu un seul. C’est lui qui est visiblement habileté à signer les PV en votre place. La signature de votre adjoint est-elle diversifiée ?
Non, sa signature n’est pas diversifiée à ce que je sache.

Combien de signature émane de votre assistant ?
Ça c’est le commissaire Hounkpè qui a signé. Il était inspecteur divisionnaire.

Finalement, les PV ont-ils été signés par des agents qui n’étaient pas sur les lieux de la perquisition ?
Ils étaient tous là.

Pourtant, l’huissier n’a pas cru devoir mentionner leurs noms. Vous étiez au nombre de combien à avoir perquisitionné le domicile de Tégbénou, en fermant le portail derrière vous ?
Monsieur le président, à la perquisition, il y avait certaines autorités comme le Dgpn, le Ddpn, l’adjoint, le capitaine ainsi de suite qui étaient dans une paillote au dehors dans la cour. Nous tous de la Bef qui sommes arrivés, avions commencé à faire la perquisition avec Tégbénou.

Répondez à la question.
Le portail était fermé.

Pourquoi était-il fermé ?
Je ne sais pas.

Qui est-ce qui l’avait fermé ?
Le capitaine n’était pas venu au moment où nous étions en train de faire la perquisition.

Vous aviez dit tout à l’heure qu’il y a des agents de la Bef qui y étaient alors que l’huissier a fait mention des agents de la BAC
Oui, ils étaient là. Ils gardaient la maison. C’est tout.

Ont-ils aussi participé à la perquisition ?
Non, monsieur le président.

Et pourquoi l’huissier a fait mention de leur présence ?
Il a vu qu’ils étaient là.

Vous disiez que vous aviez signé les décharges et que vous aviez prélevé les 3 millions. D’où est-ce que vous les aviez prélevés ?
Les 3 millions sont les sommes retrouvées lors d’une double perquisition quand Tégbénou avait ouvert le coffre-fort. Donc avant de partir pour la commission le 12, j’ai pris les 3 millions chez le commissaire Hounkpè et je lui ai fait une décharge pour que ça puisse figurer dans les PV.

Pensez-vous qu’on peut prélever une somme ?
On peut prendre une seule et même chose.

Mais dans combien de choses prélève-t-on ?
Je ne sais pas.

Monsieur Lissagbé, c’est le verbe que vous aviez utilisé qui fait qu’on ne se comprend pas. Vous aviez dit que pour faire la décharge des 3 millions, vous aviez prélevé. L’avocat est revenu sur le verbe que vous aviez employé visiblement contre vous. ‘’Prendre’’ est différent de ‘’prélever’’.
J’ai pris les 3 millions.

Où sont passés les 27,5 milliards ?
Qui a prouvé les 27 milliards ? Moi, je n’ai pas trouvé les 27 milliards. J’ai trouvé 3 millions de francs. Tégbénou était là. Il n’a jamais dit qu’il a une telle somme.

Monsieur Lissagbé, vous aviez fait une perquisition et vous aviez trouvé 3 millions. Est-ce que vous l’aviez déposé au greffe ?
Le procureur a demandé à ce que nous déposions les sous à la commission d’enquête. J’ai pris les sous que j’ai déposés à la commission contre une décharge.

Au déferlement, le PV et la décharge sont partis au paquet ?
Oui...oui, les PV et la décharge sont partis.

Je n’ai pas retrouvé la décharge. Raison pour laquelle j’ai posé la question. Je devrais trouver le scellé, la consignation, la pièce que nous donnons, je devrais trouver ça au dossier. A défaut, je devrais trouver la décharge attestant que les 3 millions ont été avec le PV de perquisition présentés au procureur et la décharge devrait être annexée aux PV de la perquisition.
S’il vous plaît, monsieur le président, j’ai la décharge avec moi, ici.

L’original est donc avec vous ?
Non, c’est la photocopie que j’ai pu prendre.

Monsieur Lissagbé, est-ce que vous saviez qu’au temps de la perquisition, pour les personnes qui participent, il doit être mentionné qu’ils ont refusé de signer. Est-ce que vous le saviez ?
Oui, je le sais, monsieur le président.

Pourquoi n’avoir pas mentionné que toutes ces personnes que vous aviez citées, qui sont au nombre de 10 ont refusé de signer ?
Monsieur le président, je n’étais pas présent mais monsieur Tégbénou n’a jamais refusé de signer.

Et pourquoi n’a-t-il pas signé ?
Ça, je crois que c’est la faute de mon adjoint et de l’inspecteur.

N’étiez-vous pas sur les lieux de la perquisition ?
J’étais sur le lieu de la signature.

Où était le lieu de la signature ?
C’est la Bef.

N’allez-vous pas au bureau au moins chaque soir ?
Non...non, nous allons à la commission d’enquête très tôt les matins à 7h et puis nous revenons vers 00h.

Sans passer par le bureau ?
Je vais au bureau.

Ne pouvez-vous pas signer un PV au bureau ?
J’ai demandé aux adjoints si tout est fait, il a dit oui.

Pourquoi n’aviez-vous pas vérifié ?
Monsieur le président, c’est un commissaire de police.

Voilà ce qu’il a fabriqué et que vous aviez su 8 ans après. Est-ce que selon vous, ce sont des arguments tangibles à utiliser dans ce débat-là ?
Non, monsieur le président.

Et pourquoi vous le faites ?
Il faut quand même que je dise quelque chose.

Monsieur Lissagbé, vous venez de dire que vous aviez été présent sur les lieux de la perquisition constamment pour les 5 perquisitions qui ont eu lieu. Je veux savoir, comment les coffres-forts ont atterris dehors ?
Un seul coffre-fort était au dehors et ça a été cisaillé.

Dgpn Adjovi Pépin : « ça m’a paru bizarre qu’on retrouve un coffre-fort dehors à l’air libre ».
Monsieur Pépin Adjovi, vous, qui aviez supervisé, assisté votre Dgpn lors des perquisitions, vous aviez vu combien de coffre-fort sous aux intempéries dehors ?
Merci monsieur le président ! J’ai annoncé ici même qu’on a retrouvé 2 coffres-forts dehors.

Le contrôleur Adjovi soutient qu’il a vu deux coffres forts dehors. Vous l’aviez suivi. Vous souvenez-vous qu’il y avait deux coffres forts dehors ? Qui croire entre vous deux ?
Monsieur le président, je ne sais pas s’il a trouvé 2 coffres forts. Moi, je crois que ce jour-là, il y a un coffre-fort qui est à l’état neuf de marque "Tiger", dont nous avions demandé à Tégbénou, s’il a la clé et il a dit non. Nous avons demandé au serrurier de cisailler le coffre-fort. On n’a rien trouvé dedans.

Comment s’appelle le soudeur ?
Il s’appelle Amandjidjè...

Sur la réponse que le commissaire Lissagbé venait de donner, je voudrais que la cour demande au commissaire de réagir puisqu’il avait dit que coffre-fort paraissait délaissé. L’autre dit que c’est un coffre-fort neuf.
Dgpn Adjovi : Merci monsieur le président ! Je maintiens qu’un coffre-fort n’est pas fait pour rester dehors. Si je prends donc les deux hypothèses, cela veut dire que, certainement que monsieur Tégbénou ne s’en servait pas et il a dû l’abandonner dehors.

Un véhicule garé au dehors est-il abandonné ?
Un véhicule qu’on a acquis à grand frais, on ne peut pas l’abandonner dehors. Quand je l’ai vu dehors, cela m’a paru bizarre qu’on retrouve un coffre-fort dehors à l’air libre.

Ça me paraît également bizarre, si à la première perquisition vous avez trouvé les coffres forts dehors, ça veut dire que quelqu’un est venu avant la première perquisition pour sortir les coffres forts.
Monsieur le président, une perquisition nécessite des données. Nous avons cru que là où se trouvent les bâtiments, il pouvait y avoir de l’argent encore qu’on n’était pas sûrs parce que Tégbénou était allé voir le président le 06 ou je ne sais pas mais il faisait des tours à la maison chez lui.

Il n’était pas détenu en ce moment ?
Non. Il ne l’était pas.

Au moment de la perquisition ?
Quand on l’a pris à la présidence, le Directeur général m’a dit de le suivre pour aller à la présidence. Quand on est allé, le président a posé des questions par ci, par là et il a mis Tégbénou à notre disposition.

Tégbénou n’était-il pas en garde à vue quand vous avez fait les perquisitions ?
Il était arrivé une nuit quand le président de la République a appelé le Dgpn. Lui m’a appelé pour que je le suive pour aller avec lui. Donc après Tégbénou a été remis au Dgpn, il m’a ensuite dit, tu as ton gars.

Qu’est ce qui s’est passé à la présidence ?
Le président a posé beaucoup de questions. Il répondait en yoruba. Moi je ne comprends pas yoruba.

Vous étiez toujours en enquête préliminaire ?
On n’était pas en enquête préliminaire.

En résidence surveillée ?
Non. Parce-que les Akplogan étaient déjà partis au parquet. Donc, on a pris Tégbénou comme ça.

Voyez-vous les failles de la procédure ?
Tout à fait. On ne devait pas le remettre à la présidence.

Qu’est ce qui concerne le chef de l’État dans une procédure pénale ?
Je ne sais pas.

Au moment où Guy et les autres étaient au commissariat central, Tégbénou était hors du territoire national.
Lorsque le chef de l’État l’a rappelé et qu’il est rentré au pays, il a été conduit directement au palais de la présidence d’où il est parti rejoindre les autres au commissariat central.

Dieudonné Lissagbé : « Tégbénou a donné la clé. On a ouvert et on a trouvé trois millions »

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A aucun moment monsieur Tégbénou n’a eu le temps d’aller chez lui pour poser quel acte qu’il soit. Par conséquent, monsieur Lissagbé, c’est vous qui avez ramassé les trois millions mais au moment où l’on passait la bande passante pour dire 3 milliards, quelle a été votre réaction ?
Moi je n’ai pas vu cette annonce. même je l’avais vue, ça ne m’aurait absolument rien dit. Parce-que moi je sais que j’ai trouvé trois millions chez Tégbénou. Pourquoi on va mettre bande filante ? Non. C’est du m’as-tu vu ça.

Je voudrais faire mienne les observations du ministère public qui a noté qu’il y a faille dans la procédure et voudrais prier votre auguste cour de bien vouloir me faire consigner et demander à ceux qui ont pris les sous de bien vouloir remettre. Parce que cette procédure dans laquelle il y a tant de failles relevées par le ministère public mérite que l’on mette la procédure de côté et que l’on sorte les sous. Vous aviez entendu tout à l’heure monsieur Adjovi dire qu’à la première perquisition les coffres forts avaient été ouverts. Alors, est-ce que vous confirmez cela ?
Les coffres forts n’étaient pas ouverts. Tous les coffres forts n’étaient pas ouverts. Les PV sont là. S’il faut tirer ce qu’il faut tirer, il faut le faire. Mais la cinquième perquisition a été fructueuse parce que Tégbénou a donné la clé, on a ouvert, on a trouvé trois millions.

Pourquoi vous n’avez pas défoncé ce coffre-fort ?
Il y avait la clé. Il a ouvert ça lui-même et les trois millions il les a sortis et on a compté. C’est ça.

Dès la première perquisition, des coffres forts ont été ouvert.
Tous les coffres forts n’étaient pas ouverts.

Cela veut dire qu’à la première perquisition des coffres forts ont été ouverts. Pourquoi alors dans votre procès-verbal il n’y a pas de trace d’ouverture de coffres forts dès la première perquisition ?
Monsieur le président, je ne sais pas si à la première perquisition des coffres forts ont été ouvert.

Monsieur Lissagbé vient de nous dire, contrairement à ce qu’il avait déclaré à la cour, qu’il ne sait pas si à la première perquisition des coffres forts ont été ouverts. C’est une contradiction sans temps de repos. il a enchaîné deux déclarations contradictoires. Moi je voulais me faire donner acte.
Monsieur le président, ça fait 8 ans que cette affaire s’est passée. Et vous voulez que moi je me rappelle comme si j’étais encore à la Bef.

Vous avez une constance contrairement à monsieur Adjovi. Il n’y a pas de différence entre vous sur les conventions de vente, des objets retrouvés dans la maison. Il n’y a pas de différence sur le nombre de pistolets retrouvés dans la maison mais quand on vient au nombre des coffres forts retrouvés, il y a une divergence. Quand on vient à la manière dont on a ouvert les coffres forts, il y’a une divergence, quand on vient à la somme il y a une divergence. Vous êtes des hauts gradés. Pour nous qui n’avons pas participé à cette perquisition, qu’est-ce qu’on est en droit de croire à la hiérarchie policière sur ces variations ?
Monsieur le président je répète que nous avons trouvé les trois millions dans un coffre-fort ouvert par Tégbénou. Les armes, tout ça là mais c’est tout ce qu’on a retrouvé et il y avait les documents économiques, on a pris tout ça et envoyé au parquet. C’est tout.

Est ce qu’il y a des choses que vous avez oublié de nous dire ?
Monsieur le président, il n’y a plus absolument rien qu’on puisse dire. En dehors des trois millions, le pistolet et les coffres forts, plus rien.

Vous n’aviez pas parlé des rencontres parallèles, il a fallu une question pour vous rappeler cela.
En principe Tégbénou a été remis au Dgpn à la Présidence de la République qui me l’a confié. Il sonnait 00h. Avec mes agents, nous sommes allés le déposer au commissariat central.

Est-ce qu’il y a d’autres choses ?
Absolument rien monsieur le président.

Monsieur Adjovi, le 28 juillet 2010, le commissaire Lissagbé Dieudonné et le major de gendarmerie Zannou vous posaient de questions. L’une des questions est la suivante : « Tégbénou a déclaré vous avoir remis sous forme de libéralité directement deux millions de francs et par l’intermédiaire de son garde du corps Kora Prosper deux millions soit au total quatre millions de francs. Qu’en dites-vous ? Vous avez servi en réponse puisque vous aviez signé le procès-verbal je vous cite ’’ monsieur Tégbénou ne m’a jamais remis d’un coup deux millions de FCFA sous forme de don en mains propres mais les libéralités totales que j’ai citées peuvent atteindre le montant de deux millions. S’agissant des deux millions qui auraient été remis au garde du corps, je n’en sais rien". Avez-vous lu avant de signer ?
Monsieur le président ce n’était pas un procès-verbal.

C’était quoi ?
J’ai pris un papier, on m’a dit monsieur Tégbénou aurait déclaré m’avoir remis quatre millions de francs.

Est-ce que la bonne réponse était la vôtre ?
Monsieur le président, ce que j’ai répondu c’était plus étoffé que ça.

Grégoire Ahizimè : « En ma qualité de directeur, je ne peux pas les empêcher »

Quels sont vos nom, prénoms, filiation, profession, résidence ?
Je m’appelle Ahizimè Cocou Grégoire. Je suis né vers 1959 à Dékanmè. Je suis administrateur de Banque et finance à la retraite. Je suis domicilié au quartier Fignonhou, arrondissement de Godomey. Au lot 140, parcelle L depuis 26 ans.

Vous savez dans le cadre de ce procès, vous êtes poursuivi pour corruption et recel d’escroquerie avec appel au public. Vous le savez bien ?
Oui monsieur le président

Qui est votre conseil ?
C’est Me Hounyèmè, qui s’est substitué à Me Ahounou.

M. Grégoire Cocou Ahizimè, vous étiez nommé coordonnateur de la cellule de surveillance des structures financières décentralisées de quand à quand ?
J’ai été nommé coordonnateur de la cellule de surveillance des structures financières décentralisées à partir du mois de Mars 2008 et j’ai quitté les services le 09 juillet 2010 suite à mon arrestation à la Présidence de la République.

Pardon ?
J’ai quitté suite à mon arrestation à la Présidence de la République

La présidence de la république, c’est un lieu d’arrestation ?
Oui j’ai été arrêté là.

Sur l’ordre de qui ?
Du chef de l’Etat

Pourquoi ?
Dans le cadre de ce dossier certainement

Monsieur Grégoire Cocou Ahizimè, vous étiez nommé coordonnateur de la cellule de surveillance des structures financières décentralisées. Quelles sont les attributions de cette cellule en matière de surveillance ?
Cette cellule est chargée de recevoir les dossiers des structures de microfinance et les inscrit. Et quand le dossier semble bon, on l’envoie à la Bceao et ça amplifie également. Et quand les deux structures s’accordent sur la qualité du dossier, là, nous on fait de la convention d’autorisation que nous soumettons au niveau du Daf qui le signe. Deuxième activité, nous avons pour mission de contrôler thématiquement tous les ans, les institutions de microfinance qui sont autorisées. L’autorisation est une garantie que l’Etat donne au public pour dire que c’est une institution qui est crédible et que les citoyens peuvent y déposer des ressources. L’Etat vous donne une caution en signant l’autorisation à des structures qui ont demandé l’autorisation. Donc nous avons l’obligation de contrôler toutes ces structures-là, pour savoir si elles fonctionnent normalement. Le contrôle se fait tous les ans.

Mais lorsqu’on s’accroche à la surveillance, est-ce que ça ne vous oblige pas à être plus présent, plus actif sur le terrain pour détecter les structures financières décentralisées qui fonctionnent dans l’informel ?
La surveillance est une terminologie qui est apparue au cours d’une réforme. Sinon, les activités de microfinance ont pris du boom en 1990 quand les Banques au Bénin étaient en banqueroute. C’est en ce moment que la réflexion a mûri et les usagers ont commencé à mettre en place des activités de microcrédit. Donc c’est 7 ans après qu’une loi a été prise pour réglementer le secteur.

En quelle année ?
En 1997. Ça a commencé en 1990 et la même loi a été votée en 1997. Et dès lors, il y a beaucoup de structures qui sont nées comme ça. Et la structure s’appelait cellule de microfinance, c’était pour promouvoir le secteur. A partir de 2005, 2006, au niveau de l’Uemoa, on s’est rendu compte qu’il y a une atrophie. Les structures autorisées ont commencé par mourir et les structures non-autorisées ont commencé à proliférer. Donc des réformes ont commencé, il fallait alors réviser la loi parce que c’est beaucoup plus flexible. Il faut réviser cette loi et la corriger davantage. C’est dans ce cadre-là, que les attributions des structures de suivi ont connu des réformes. Donc nous avons la surveillance obligatoire. On a fait un contrôle général en 2006 pour se rendre compte qu’il y a beaucoup de structures qui ne sont pas autorisées. Il fallait donc être sur le réseau de surveillance pour voir s’ils sont déjà à un niveau de développement assez élevé et les surveiller de près. Dès que la structure est détectée, on commence la surveillance.

M. Grégoire Cocou Ahizimè, selon les dispositions de l’article 9 de la loi 97 -027 du 08 août 1997, portant réglementation des institutions mutualistes ou coopératives, d’épargnes ou de crédits, je cite « les institutions ou les organes financiers qui ont pour objet d’exercer des activités de collectes de l’épargne et d’octroi du crédit doivent être préalablement reconnus ou agrées dans les conditions prévues aux articles 13 et 46 ». Par ordre de conséquence, nous renseigne, les dispositions de l’article 10 de la même loi, je voudrais citer à nouveau « Nul ne peut se prévaloir dans sa dénomination sociale, ou sa raison sociale de l’une ou l’autre des appellations suivantes ou d’une combinaison de celle-ci coopérative d’épargne, de crédit, ou mutuel d’épargne et de crédit ou dans le cadre d’une union, d’une fédération, ou d’une confédération, selon le cas. Union, fédération ou confédération de telle coopérative, ou mutuelle, ni les utiliser pour ses activités, ni créer l’apparence d’une telle qualité sans avoir été préalablement reconnu ou agréé dans les conditions prévues aux articles 13 et 46 et quiconque contrevient à l’une des dispositions du premier alinéa du présent article est passible de sanction prévue à l’article 78 ». M. Grégoire Cocou Ahizimè est-ce que les dispositions de l’article 9 ne vous amènent pas à empêcher les institutions qui ne remplissent pas les conditions exigées aux articles 13 et 46 de cette loi 97-097 d’exercer ?
Les empêcher ? En ma qualité de directeur, je ne peux pas les empêcher. Mais dès lors que j’arrive à avoir l’information, j’informe l’autorité supérieure.

Comment avoir l’information ?
L’information, je l’ai par la presse ou lors de nos déplacements pour le contrôle sur le terrain. On peut avoir ça de plusieurs manières. Dès lors que c’est détecté, nous informons l’autorité et il nous donne les propositions de mesures qu’il faut appliquer.

A partir de quand vous avez eu connaissance de l’existence des activités d’épargnes menées par Icc-services et consorts ?
Je dirai que c’est vers les années 2008 que j’ai commencé par avoir les rumeurs. En 2008, nous avons fait un travail avec les institutions qui sont autorisées pour leur demander de nous informer par rapport aux structures concurrentielles sans autorisation. Parce que ces initiatives de crédits et d’épargnes naissent partout pratiquement. Nous avons commencé par avoir ces informations-là, qu’il y a des structures, en fait, les structures existaient et puis ce qui fait que, tous les ans on passait des communiqués. Quand j’ai eu l’information, j’ai cherché à savoir ce que c’est qu’Icc. J’ai appris que c’est une structure d’épargne. Ensuite, j’ai appris qu’ils appliquaient des taux d’intérêts assez élevés. J’ai donc pris la décision d’aller connaître la structure. En février 2009 lors du Salon international des Banques et assurances (Siba), j’ai vu que Icc était présent à ce salon. Pourtant je n’ai pas vu cette structure dans le répertoire des structures autorisées, encore moins après le recensement. En mars 2009, j’ai envoyé une équipe qui a retrouvé Icc. C’était le 20 mars. L’équipe n’a pu rencontrer aucun responsable de la maison. (…)
C’est l’une des raisons qui m’ont amené à formuler une plainte. J’ai voulu que les juges puissent m’aider à comprendre.

Vous avez la plainte avec vous ?
J’ai la plainte avec moi.

La structure était irrégulière. Pourquoi vous leur avez offert cette manche ? C’est pour les aider à rentrer dans l’ordre n’est-ce pas ?
C’est pour qu’ils puissent faire la procédure et avoir l’autorisation.

En déposant tout à l’heure, vous avez fait remarquer que depuis 2008, vous avez eu des rumeurs et avez tenu informé votre ministre Lawani, il n’a pas réagi. Le 30 septembre vous avez adressé un courrier. En votre qualité de cadre du ministère des finances, je peux dire que le ministère des finances depuis 2008 était informé de par votre personne. Les cadres du ministère des finances ont informé leur ministre de tutelle. Le gouvernement n’a pas pu réagir et Idrissou est venu. Malgré le temps mort le 30 septembre, le ministère des finances à travers votre plume a saisi Icc service. La réaction du ministère des Finances n’a commencé que le 19 mai 2010 en Conseil des ministres. Donc la réaction officielle du ministère des Finances ce n’est que le 19mai 2010. De 2008 jusqu’au 19 mai 2010 les cadres de ministère des finances étaient bien informés de l’existence du phénomène Icc service. Puis je résumer ça ainsi ? Est-ce que c’est vous seul qui êtes à la Direction de la cellule de surveillance ?
Non, j’ai informé mes supérieurs. J’ai envoyé 10 courriers au ministre des finances et il n’y a pas eu de réaction.

Depuis 2008 le ministère des finances, l’institution était informée. L’institution a porté l’information à travers son ministre le 19 mai 2010 en questions diverses en conseil des ministres. Avant de venir au détail qui vous concerne je suis d’abord dans le Macro. Nous constatons que notre structure, les cadres du ministère des finances de la République du Bénin qui émargent au budget national à travers vous et à travers toute la structure étaient informés de l’existence du phénomène Icc services. La réaction de ce ministère n’est venue au niveau national qu’à travers le ministre Idrissou Daouda le 19 mai 2010. Maintenant nous allons venir à ce qui vous concerne. Mr Grégoire est ce que vous avez porté l’information ?
Oui moi j’ai porté l’information. J’ai l’ai mentionné depuis 2009 dans la fiche.

Dans quelle fiche ?
Le 14 mai 2009 après que j’ai envoyé une mission pour vérifier l’information. Et dans cette fiche-là, j’ai dit qu’en raison de ce qui précède, il était urgent que des actions soient menées à savoir le communiqué radio diffusé, télévisé dont j’ai fait copie pour sensibiliser les populations sur les risques et la fermeture de force au cas où les responsables ne se plieraient pas à nos injonctions. Le courrier date du 14 mai 2009.

Je prie la cour de me donner acte de ce que de l’année 2008 la cellule de surveillance des micro finances du ministère des finances avait l’information de l’existence de Icc services de ses activités et du taux d’intérêt que cette structure pratique.

Mr le Président, Mr Ahizimè vous a dit en tant que chef de la cellule de surveillance des micros finances qu’il a eu connaissance du phénomène Icc.
Procureur Spécial : la position que le ministère public occupe est à la fois une constitution à charge et à décharge. C’est une position pour amener nos cadres à prendre leurs responsabilités, à tirer leçon de ce qui se passe. Nous sommes dans un ministère, un cadre à une information. Il a porté cette information à la connaissance de ses supérieurs hiérarchiques. Nous sommes en train de voir que le ministère des finances a réagi très lentement. On a réagi de façon lente. Il va falloir corriger. Certes, vous avez adressé une plainte. Vous avez fait des communiqués mais qu’en est-il ? Malgré le travail effectué à la BCEAO, pourquoi la réaction du ministère des finances, votre ministère a été si lente Mr, Ahizimè ?
J’ai eu des rumeurs en fin 2009. C’est en février 2009 que j’ai eu l’information qu’Icc assistait à un salon qui est normalement pour les structures qui sont officielles. J’ai vérifié l’information jusqu’à mars, avril. Nous sommes allés mais on nous a tournés en rond. C’est quand j’ai eu l’information que j’ai fait le point au ministre des Finances.

Grégoire Ahizimè : « J’ai fait des propositions sans avoir de réactions. L’autorité n’a réagi que lorsqu’elle l’a voulu »
Peut-on organiser ce salon sans l’aval du ministère des finances ?
Le ministère des finances est informé. Mais les banques et assurances sont des structures privées qui l’organisent entre elles pour faire connaitre ce qu’elles font.

Peut-on accepter que des gens qui ne remplissent pas les conditions, en d’autres termes des délinquants accèdent à un sommet national ou international dans un pays qui se dit démocratique avec des ministres de haut niveau ?
Je ne sais pas si je réponds au nom de l’Etat. Dans ma position de directeur, je crois avoir fait ce que je dois faire. J’ai fait des propositions sans avoir de réactions. L’autorité n’a réagi que lorsqu’elle l’a voulu.

A quand remonte votre première saisine de votre ministère de tutelle par rapport au phénomène Icc ?
Mai 2009.

Est-ce qu’avant cette date, le ministre n’était pas tenu informé ?
Je ne sais s’il a eu l’information et qu’il n’en a pas pris connaissance.

Lecture du courrier
M. Grégoire Kokou Ahizimè, la cour va vous donner lecture de deux communiqués radio datant du 19 janvier 2009 et vous nous direz qui a fait le projet d’orientation de ces communiqués à votre ministre de tutelle. Lecture des 1eret 2èmecommuniqués signés du ministre Soulé Mama Lawani le 19 janvier 2009. M. Grégoire, vous avez affirmé que votre 1ère fiche à l’endroit du ministre est de mai 2009.
C’est concernant Icc.

Icc ne faisait-elle pas partie de ce communiqué radio ?
Nous faisions ce communiqué tous les ans.

Mais vous avez dit que vous avez eu connaissance des activités d’Icc services fin 2008.
Oui, M. le président.

Voilà un communiqué radio visiblement anonyme du 19 janvier 2009. Est-ce qu’ainsi cela ne s’adresse pas entre autres à Icc ?
Tout à fait.

C’est donc dire que tout au moins le ministre de l’économie et des finances est au courant avant le 19 janvier 2009, date dudit communiqué, à travers une fiche que vous auriez faite, accompagnée de ce projet de communiqué radio signé par le ministre.
J’ai déclaré que lorsque nous avons fait le recensement, nous avons constaté qu’il y a beaucoup de structures illégales d’épargne et de crédit. Icc ne figurait pas dans le classement qui a été fait.

Et est-ce en janvier 2009 que vous faites ce communiqué ?
Je vous en prie. Je disais qu’en 2005-2006, il y a eu un recensement.

Et en 2008, vous avez eu l’existence d’Icc services qui est une structure irrégulière.
Le 1ercommuniqué de janvier 2009 visait à informer les populations de ce qu’il y a beaucoup de structures illégales qui exercent sur le territoire pour qu’elles les évitent. Le 2ème s’est adressé aux structures elles-mêmes afin de leur demander sur leurs enseignes les références de leurs autorisations et renseigner la population.

Est-ce que ce communiqué s’adresse à Icc services ?
En principe oui, à toutes les structures qui exerçaient sans autorisation. En fait, depuis le recensement susmentionné, nous faisions chaque année des communiqués en trois séries au moins, à savoir en début d’année, au milieu et à la fin de l’année. Icc a donc été une particularité que nous avons constatée. Et quand des rumeurs me sont parvenues, j’ai avant tout cherché à savoir si cette structure est différente des autres. Je me suis rendu compte que Icc est différente, raison pour laquelle j’ai conçu des fiches.

En fait, les présences presque permanentes des responsables de Icc services au palais de la République, sur les ondes audio ou visuels, votre censure n’étaient-elle pas appelées à constater tout cela et à savoir qu’il fallait quitter l’étape de rumeur pour la réalité ?
J’ai remarqué la présence de M. Akplogan aux côtés du maire de Calavi. Ce jour-là, il a parlé d’investissement en bâtiments et d’un partenaire qui est arrivé. C’est le salon de 2009 qui a attiré mon attention et je me suis demandé quelle est cette structure qui se met parmi les banques et assurances et qui ne se retrouve pas au nombre des structures autorisées et de celles non autorisées mais ayant fait objet de recensement.

Qui a organisé ce salon ?
Ce sont les banques elles-mêmes.

Ont-elles eu le courage d’inviter Icc services ?
Je ne sais pas. La participation était payante. Le courrier avait été envoyé par l’association nationale des banques au ministre des finances. Moi, j’avais écrit une note pour faire savoir à l’Etat que nous allions participer. Mais nous ne l’avions pu parce que notre participation s’élevait à 100.000 Fcfa et l’Etat n’avait pas débloqué les fonds. J’ai vu que Icc était à ce salon-là. C’est cela qui m’a poussé à envoyer une mission pour savoir ce que cela retourne réellement. Sur le terrain, le directeur technique a parlé de tontine à l’américaine et a déclaré que la structure ne fonctionne qu’au sein de leur église. Il a ajouté qu’ils ne font pas des placements mais juste les microcrédits pour aider les plus démunis. Cependant, ceux qui sont partis ont dit qu’ils ont parlé par la suite d’investissements en ligne. C’est brièvement le contenu du compte rendu fait par la mission. Je me suis alors dit qu’il faut continuer à surveiller de près. Sinon, nous n’envoyons pas de fiche dans les autres structures pour dire que nous les suivons de près. Nos investigations nous avaient permis d’avoir des informations contraires à celles qu’ils divulguaient. Nous n’avions eu non plus aucune plainte de la part de la population. En fait, la remarque est que, tant que les gens ne sont pas grugés, ils ne viennent rien dénoncer. C’est lorsqu’ils vont buter que l’information nous parvient. C’est pour toutes ces raisons que les deux communiqués concernant toutes les structures ont été diffusés en 2009 afin de prévenir celles qui existaient et celles qui naissaient. Nous avions affiché dans notre service les structures qui étaient autorisées. Nous avions aussi voulu faire injonction à celles qui l’étaient de mettre les références de leur autorisation sur leurs enseignes. (…)

Guy Akplogan, qui est Houngbèmè ?
C’est l’envoyé de Tégbénou.

Grégoire Kokou Ahizimè dit qu’il vous a fait la proposition de deux cabinets et que vous aviez choisi un. Maintenant vous dites que vous n’aviez jamais croisé le bénéficiaire des fonds. Où se trouve la vérité ?
Il a bien dit que c’est Houngbèmè qui a fait le choix du cabinet. Ce n’est pas moi.

Emile Tégbénou : « On me faisait des pressions et c’est en ce moment que j’ai remis les 220 millions »
Monsieur Tégbénou Emile, vous aviez suivi Grégoire Ahizimè. Veuillez expliquer à la cour cette histoire de 227 millions. Qu’est-ce qui s’est vraiment passé ?
Je n’étais pas au début de l’histoire de cabinet. Quand le dossier traînait, c’est Houngbèmè qui était venu me voir pour dire qu’il s’agit des questions de sous qu’on devrait payer.

Qui est Houngbèmè à vos côté ?
Il travaillait dans Icc-services. C’est donc à cause de cela que j’ai appelé le Pdg monsieur Guy Akplogan qui me disait que c’est vrai. Comme il ne m’avait pas encore donné le montant, Houngbèmè me disait qu’il faillait envoyer d’abord 3 millions. Et je le lui ai envoyé. C’est arrivé là-bas qu’il m’a appelé pour me passer Grégoire Ahizimè. On parlait quand Grégoire Ahizimè me disait que les sous sont pas terminés. Au début, je ne voulais pas donner les sous parce que j’attendais que ce soit le PDG, qui a discuté avec lui par rapport au cabinet choisi, qui le fasse. J’ai informé le DG avant de lui envoyer les sous. Le DG m’a dit de faird. Et je leur ai demandé si ce sont les 220 millions qui restent que je vais compléter et il m’a répondu oui. On me faisait des pressions et c’est en ce moment que j’ai remis les 220 millions.

A qui et où l’aviez-vous remis ?
Je l’ai remis à lui-même à Catchi (Porto-Novo).

Aviez-vous reçu la décharge ?
Oui, il m’avait fait une décharge.

La décharge est où ?
J’ai amené ça dans ma maison et cela est dans mes archives.

Où est-ce qu’on peut retrouver ça ?
C’est avec les dossiers à la maison.

Vous aviez récemment dit que vous allez envoyer votre fils fouiller et nous retrouver cela. Nous avions besoin de ces décharges pour situer la vérité.
Monsieur le président, depuis mon arrestation je n’ai plus mis pied dans ma maison. Je revenais de Lomé ce jour-là. Jusqu’à présent, toutes mes clés sont donc saisies au commissariat central de Porto-Novo. La maison a été gardée par les policiers. Mais comme vous ne m’aviez pas donné l’autorisation, je ne sais pas si ceux qui sont allés ramasser des documents l’ont pris. Je ne sais si on peut fouiller dans leur lot.

C’est une manière de dire à la cour que ce n’est pas certain que la décharge soit retrouvée ?
Non, monsieur le président.

Mais les 220 millions que vous aviez remis appartiennent à qui ?
C’est pour Icc-services.

Icc-services a cependant une comptabilité ?
Oui, Icc-services a une comptabilité.

Pourquoi n’aviez-vous pas fait passer l’écriture sur les 220 millions ?
J’ai informé le DG qui m’avait instruit de payer.

Vous devrez laisser la décharge à la compatibilité.
Comme c’est moi qui ai fait sorti les sous, je savais qu’à la réunion mensuelle, je vais le faire.

Aviez-vous laissé une décharge à la caisse d’Icc-services ?
Non, c’est moi-même qui ai fait sortir les sous.

Étiez-vous le caissier ?
Non, je n’étais pas le caissier mais je gardais les sous.

Êtes-vous le comptable ?
Non, monsieur le président, c’est moi qui établis les états de paiement. En laissant donc les sous à quelqu’un en qui on n’a pas confiance, on risque de perdre le tout un jour.

Monsieur Ahizimè, votre allégation a été remise en cause
Ils ne peuvent pas accepter.

Monsieur Dohou, vous avez dit dans un procès-verbal le 13 juillet 2010 que vous avez donné 10 millions pour qu’il accepte un dossier. C’est bien ça ?
Non, monsieur Ahizimè et moi n’avions jamais parlé d’une quelconque somme.

Monsieur Akplogan, votre collaborateur Emile Tégbénou a déclaré avoir remis une somme de 223 millions à Ahizimè Grégoire pour le dossier d’agrément.
Il y a eu beaucoup de choses qui ont été dites comme quoi c’est nous qui les aurions dit.
La rédaction

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