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Procès Icc-services à la Criet : Pasteur Alokpo révèle la proximité Zinzindohoué-Tegbenou…

Publié le lundi 7 janvier 2019  |  Matin libre
Michel
© aCotonou.com par DR
Michel Alokpo,Pasteur Politicien
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Des révélations se poursuivent dans l’affaire Icc-Services. Le procès sur le scandale financier s’est poursuivi, vendredi 04 janvier 2019, à la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet). Dans ses dépositions à la barre, le pasteur Michel Alokpo, ancien chargé de mission du ministre de l’intérieur, a donné sa part de vérité sur le dossier tout en révélant la proximité du ministre Armand Zinzindohoué avec Emile Tegbenou, promoteur de Icc-services…

Plusieurs personnes à savoir accusés, témoins et sachants ont défilé à la barre vendredi lors de l’audience sur le scandale financier Icc services. Mais les révélations du Pasteur Michel Alokpo ont retenu l’attention de tous. Déposant en qualité de sachant, ce dernier estimant vouloir aider la Cour à découvrir la vérité dans cette affaire, a déclaré suspecté alors qu’il était chargé de mission du ministre de l’Intérieur, une relation “bizarre“ entre le pasteur Guillaume Sogbossi, Emile Tégbénou et son ministre Armand Zinzindohoué. Ce qui l’aurait d’ailleurs amené à refuser d’accompagner le ministre à la cérémonie d’inauguration de château à Akassato. Le pasteur Alokpo affirme avoir connu Emile Tegbenou lors de l’inauguration de l’église de ce dernier à Malahoui. Il affirme y avoir été convié par le ministre Zinzindohoué. Le pasteur Sogbossi aurait également servi de relais dans la sensibilisation pour la structure Icc-Services. Plus loin, il jure qu’il y a eu une forte complicité entre le ministre Armand Zinzindohoué, le pasteur Sogbossi et Emile Tégbénou. De même, selon les propos du pasteur Alokpo, les sieurs Tegbenou et Sogbossi étaient fréquents au cabinet du ministre Zinzindohoué. L’autorité ministérielle aurait reçu également de la part du sieur Tégbénou des libéralités d’une somme de 52 millions de FCFA, renseigne un document de Michel Alokpo. Le pasteur apprend également qu’il a fait une demande de permis de port d’arme dans la même période que Emile Tégbénou ainsi que l’ex- maire de Sèmè-Podji, Mathias Gbèdan. Mais leur demande a été refusée. « J’ai été scandalisé d’apprendre qu’un entrepreneur ait reçu le permis de port d’armes et on se cache sous la bannière d’enquête de moralité qui s’achète aujourd’hui » a-t-il laissé entendre. Quant aux séances de prière au domicile du Chef de l’Etat, Michel Alokpo affirme n’avoir aperçu Emile Tegbenou qu’une seule fois. Répondant à la question de Me Gustave Kassa qui demande à savoir son rôle en tant que chargé de mission, il déclare « je m’occupais des églises et associations. Je suis là pour accompagner le ministre dans ce sens et étudier certains dossiers lorsqu’il me les affecte ». Dans l’exercice de sa mission, il soutient qu’il n’a pas eu connaissance de Icc-Services jusqu’au jour où, il a été interpellé par Yayi Boni avec son ministre. Le Pasteur Alokpo affirme être en mission à Abidjan quand la crise est survenue et interpellé par le Chef de l’Etat, il a assuré tout ignorer de l’affaire. Poursuivant dans sa déposition, il déclare que Tégbénou a beaucoup investi dans les regroupements des femmes chrétiennes. « Tégbénou ne donne pas moins de 10 millions », a-t-il déclaré tout en clarifiant qu’il n’en a jamais reçu. Tégbénou finançait régulièrement les activités politiques de la fille de Abou Salomon Yayi bien que le chef de l’Etat lui donnait de l’argent, confie le pasteur Alokpo. Chargé de la distribution des sous destinés aux confessions religieuses, Michel Alokpo révèle recevoir 125 millions chaque année du gouvernement Yayi qu’il retirait au trésor en espèce. Un acte qui enfreint la loi sur le blanchiment d’argent, notifie le procureur spécial près la Criet qui n’écarte pas la possibilité d’engager ultérieurement des poursuites judiciaires. « Je crois qu’avant que le président ne nous réunisse dans son cabinet, il y a eu toutes les informations sur tous ceux qui ont pris de l’argent auprès de Tégbénou. Le président a tellement fait pression sur moi, il ne fait que m’appeler chaque jour pour que je dise la vérité », a-t-il répondu à la question de savoir pourquoi il n’avait pas été envoyé à la Brigade économique et financière (Bef). Le pasteur Alokpo renseigne qu’il a ainsi demandé à faire ses déclarations à la commission d’enquête. « Personne ne pouvait imaginer que je ne sois dans ce dossier ICC-Services à voir ma proximité avec Zinzindohoué », a-t-il signalé. Par ailleurs, il refuse d’admettre que le Président Boni Yayi soit impliqué dans ce scandale tout en reconnaissant les efforts consentis par l’ancien Chef de l’Etat pour faire triompher la vérité. Selon Alokpo, l’ex président à ses défauts « mais son problème, c’est son entourage, (…) qui lui crée des difficultés ».


Louis Biaou, Grégoire Ahizimè, Emile Tegbenou, Guy Akplogant à la barre…



Invité à la barre, Grégoire Ahizimé, ex coordonnateur de la cellule de surveillance des structures financières décentralisées assure avoir joué convenablement son rôle tout en informant son ministre de tutelle. « Je crois avoir accompli toutes mes obligations dans ce dossier ICC- Services vis à vis de la République, vis à vis de mes supérieurs hiérarchiques, et vis à vis de la population », a-t-il martelé.

« Si les propositions que j’ai faites à mon supérieur en la personne de mon ministre étaient prises en compte, cela pourrait dissuader les promoteurs et les obliger à arrêter », a-t-il ajouté. Quant aux 8 millions de Fcfa qu’il aurait perçu, il explique que 3 millions revenaient au cabinet ayant construit le dossier d’agrément. Et les 5 millions de Fcfa restants, il reconnait les avoir gardé. Détenant des sous provenant d’une structure illégale, Grégoire Ahizimè ne reconnait pas avoir commis une infraction. « J’ai gardé 5 millions mais je ne savais pas que c’était une infraction », se défend l’ex coordonnateur. « Dans nos différentes fiches que nous avions adressées, on ne s’était pas adressé aux banques. Les banques sont gérées par, la BCEAO sous la tutelle du ministre des finances. Je crois que nous n’avions pas été complaisants. J’ai même osé jusqu’à signer une plainte en lieu et place du ministre des finances », a expliqué Grégoire Ahizimé. Il nie aussi avoir reçu une somme de 220 millions de Fcfa des mains d’Emile Tegbenou. Le promoteur de Icc-services, Emile Tegbenou révèle que ses transactions financières sont faites via des banques partenaires à savoir Société générale, Boa, Diamond Bank, Continental Bank. Il affirme se munir souvent des sacs de jute pour faire des retraits d’argent allant jusqu’à 200 millions de Fcfa dans les agences de Catchi. Il confie que ses déplacements à la Présidence étaient pour obtenir de l’aide au sujet de l’agrément de la structure. « Je dois dire honnêtement que le travail qui a été fait au niveau de la cellule bien sûr, sous la supervision de Monsieur Ahizimé a été un travail pénible mais bien fait notamment quand nous regardons les moyens mis à notre disposition », a reconnu Louis Biaou, l’actuel coordonnateur de la cellule de surveillance des structures financières décentralisées. La crise ICC-Services est survenue selon lui à cause d’une absence de synergie optimale entre les différentes structures. Ceci, en accusant le gouvernement. Le ministre de tutelle était informé chaque mois sur le cas de ICC-Services soit 18 fiches au total, renseigne-t-il. Quant à Guy Akplogan, il affirme avoir contracté un prêt de 30 millions à un membre de la cellule de surveillance des structures financières décentralisées. Déposant en qualité de sachant, le colonel à la retraite, Souleymane Chabi, ex directeur des renseignements affirme n’avoir jamais entendu parler de Icc-Services. Le procès se poursuit ce lundi, 07 janvier 2019…

Aziz BADAROU
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