L’archevêque de Cotonou, Mgr Roger Houngbédji, a interdit de son territoire diocésain la communauté nouvelle nommée « Les enfants vivants du Sacré-Cœur de Jésus » ainsi que la pieuse union « Filles de la lumière et de Sainte Anne mère de Marie » qui lui est affiliée. Le communiqué portant notification de cette interdiction d’activité date du 18 décembre 2018.
Le groupe prière « Les enfants du Sacré de Jésus », une communauté nouvelle implantée au Bénin, n’a désormais plus le droit de mener ses activités dans le diocèse de Cotonou.
Dans le communiqué datant du 18 décembre dans lequel il notifie la suppression du groupe dans son territoire diocésain, Mgr Houngbédji indexe le manque d’orthodoxie dans ses pratiques et dévotions. Il n’en précise pas la nature, mais cette communauté exigerait de ses membres le versement de la dîme – le dixième du revenu – et percevrait des fonds à titre personnel pour des trentains ou neuvaines de messe.
La décision de l’archevêque implique aussi « l’interdiction de toute célébration liturgique et de toute dévotion dans le groupe ».
Pieuse union
Le décret supprime, en outre, la pieuse union « Filles de la lumière et de Sainte Anne mère de Marie » affiliée à la communauté et qui rassemblait des jeunes femmes. Dans l’Église catholique, les unions pieuses – plus connues sous le nom d’associations de fidèles – sont des groupes de catholiques, laïcs ou pas, qui s’allient pour promouvoir ou favoriser une cause spirituelle ou doctrinale approuvée par l’Église, que ce soit leur propre progrès spirituel ou le bien des autres, ou pour se consacrer à une œuvre apostolique ou caritative définie.
Selon le décret de suppression, la pieuse union indexée ne dispose d’aucune reconnaissance canonique. Elle s’est, en plus, implantée dans le diocèse de Cotonou sans que l’archevêque lui ait accordé l’autorisation de s’y installer. La note de l’évêché précise, par ailleurs, que cette pieuse union s’est illustrée par des pratiques blâmables, opposées à la doctrine et à la discipline de l’Église. Mgr Houngbédji exige, enfin, « le retour immédiat des filles en formation dans leurs familles respectives ».
Décret de suspension
Le 13 novembre, l’archevêque de Cotonou avait déjà signé un décret de suspension de 6 mois à l’encontre du groupe de prière « Cité de l’Immaculée « Awajijè kèdè » » après des esclandres provoqués par ses membres en pleine célébration eucharistique dans des églises du diocèse en octobre. La suppression du groupe « Les enfants vivants du Sacré-Cœur de Jésus », confirme donc la volonté de l’ordinaire de Cotonou d’assainir les pratiques des groupes de prières et communautés nouvelles. De nombreux observateurs s’alarment en effet de leurs dérives. « Certains pratiquent l’exorcisme sans le concours d’un prêtre et d’autres prétendent avoir le dont de détecter les personnes possédées par des démons », soupire un prêtre béninois.