Bénin/législatives 2019 : les bains de foule de boni YAYI, révélateurs du populisme, et de sa soif du pouvoir

Publié le dimanche 13 janvier 2019 | Les Pharaons

© aCotonou.com par Didier ASSOGBA
Boni Yayi rencontre le bureau Exécutif National du Pôle Unifié des Jeunes de l’Opposition (PUJO)
Cotonou le 12 janvier 2019. le bureau Exécutif National du Pôle Unifié des Jeunes de l’Opposition (PUJO) se rend chez Boni Yayi pour lui souhaiter les vœux de nouvelles an et lui présenter ses objectifs pour les législatives d`avril 2019

L’ancien Chef d’Etat Boni Yayi est dans la tourmente. Eclaboussé par les boules puantes de l’Affaire Icc Services, il se couche sur le terrain du populisme. Méprisant la justice, en violant impunément le nouveau code pénal qui interdit les regroupements non armés, de nature à troubler la tranquillité publique, l’ancien président pense mener une campagne pour les FCBE. Son agitation précoce est la preuve que l’homme traverse une crise, qui à la fin, risque définitivement de le sortir du jeu politique.

Depuis son départ du Palais de la Marina, en 2016, Boni Yayi ne s’est pas reposé. Quelques semaines seulement après, il était sur certains sites officiels, se comportant toujours comme un chef d’Etat en fonction. Il n’a donc jamais ôté ses habits de président, et n’a jamais pu enfiler la toge de pasteur qu’il convoitait tant.

Yayi a donc toujours soif du pouvoir. Ses descentes répétées à l’intérieur du pays, en violation du code pénal, sont la preuve qu’il veut dans un premier temps se donner une autre image au moment où les déballages continuent sur Icc Services. Il veut convaincre les béninois qu’il n’est au courant de cette affaire, mais tout même à lui. Au regard des informations dévoilées à la barre, Boni Yayi sera probablement poursuivi par la justice, dans l’affaire Icc services. Pour éviter la Haute Cour de Justice, il fait donc flèche de tout bois, pour obtenir une immunité et demande un nouveau mandat électif. Si pour beaucoup il sera candidat aux législatives, même une victoire , ne peut visiblement lui permettre d’offrir au Bénin, la possibilité de faire de nouveaux progrès.

A l’analyse, Boni Yayi est juste mû par la volonté de perturber avec son dernier carré de fidèles, les actions de Patrice Talon. Sinon, comment comprendre cet empressement à vouloir reprendre la gestion de la cité, alors que l’ensemble des agrégats macroéconomiques sont en constante amélioration depuis 2016, et que surtout la gouvernance est devenue plus saine? Pour le porte-parole des jeunes du mouvement JRPR, il faut sortir les anciens acteurs politiques du jeu actuel afin de permettre au Président Talon de construire le Bénin.

Environ trois ans après avoir quitté le pouvoir, les déplacements de Yayi révèlent une chose. Il n’a rien perdu de ces élans populistes. S’il est vrai qu’il a parcouru tout le pays avant la présidentielle de 2016, cela n’a pas empêché les Béninois de voter massivement contre son candidat, Lionel Zinsou. Les populations étaient convaincues de la mauvaise gestion qui a caractérisé son long règne et l’ont sanctionné. Deux ans plus tard elles risquent de rééditer l’exploit en chassant définitivement cette fois Boni Yayi de la scène politique. Avril 2019 sera probablement, à peu de choses près, un remake de Mars 2016.

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