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17e journée du procès Icc services: « J’ai subi beaucoup de pressions », selon Séverine Lawson

Publié le mercredi 16 janvier 2019  |  La Nation
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© Autre presse par DR
Le symbole de la justice
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La Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet) a poursuivi, ce mardi 15 janvier, l’audition de Séverine Lawson, ex-agent judiciaire du Trésor et présidente du comité de suivi mis sur pied en juin 2010 pour la gestion de l’affaire des structures illégales de collecte et de placement d’argent dite Icc Services en examen devant ladite juridiction.

Séverine Lawson, ex-agent judiciaire du Trésor et présidente du comité de suivi mis sur pied en juin 2010 pour la gestion de l’affaire des structures illégales de collecte et de placement d’argent dite Icc Services était à nouveau devant la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet). Elle a surtout fait part à la cour des pressions qu’elle a subies dans la gestion de cette crise où sa mission devrait être considérée comme celle d’un sapeur-pompier. Mais, il n’en a pas été question. Elle a connu beaucoup d’ennuis et de pressions. Les premières pressions venaient de l’opinion publique, ensuite des médias et même du gouvernement. Séverine Lawson dit avoir été considérée à un moment donné comme étant celle qui ne voulait pas rembourser les spoliés. Alors que le décret du 28 juin 2010 qui l’a nommée était clair sur sa mission, à savoir : assurer l’accompagnement des promoteurs des structures illégales de collecte et de placement dans le remboursement de leurs clients spoliés. Elle dit avoir accompli cette mission avec foi et détermination. En effet, le comité de suivi a pu aider les autres structures illégales mises en cause à désintéresser les victimes. Il n’a pu rien faire avec Icc Services qui n’avait pas de liquidité alors que cette structure avait le plus grand nombre de spoliés. « S’il n’y avait pas Icc Services, les populations allaient applaudir le comité de suivi. Le cas Icc Services a été le point noir de la crise », apprécie Séverine Lawson. Les promoteurs de cette structure n’étaient pas en mesure, non seulement de produire la liste fiable de leurs déposants, mais aussi n’avaient pas un plan de remboursement contrairement aux autres. En lieu et place d’un plan de remboursement que le comité de suivi a demandé, c’est un plan d’affaires d’activités agricoles étalé sur plusieurs années qu’ont produit Guy Akplogan et ses acolytes. Cette tergiversation sur fond de dilatoire des responsables d’Icc Services n’était pas sue surtout de l’opinion publique et des médias qui la traitaient de tous les noms d’oiseaux. Aujourd’hui, elle dit se réjouir de la retransmission en direct sur les ondes du procès Icc Services. Ce qui permettra aux uns et aux autres de comprendre qu’elle n’en était pour rien dans le non remboursement des spoliés d’Icc Services.

Pas de chiffres

La présidente du comité de crise est revenue sur quelques chiffres concernant notamment l’opération de recensement par l’Institut national de la Statistique et de l’Analyse économique (Insae) des victimes d’Icc Services et le montant total compromis. Les travaux de l’Insae ont fait l’objet d’apurement par un expert en informatique qui a donné d’autres chiffres. Séverine Lawson est revenue encore sur le point des biens meubles et immeubles saisis et vendus pour le compte d’Icc Services ainsi que les fonds retournés par ceux à qui les responsables ont fait certaines libéralités. Elle dit avoir passé, le 9 janvier 2017, l’ensemble du dossier Icc Services et consorts à son successeur à la tête de l’Ajt. Seulement, la plupart des chiffres avancés par la présidente du comité de crise n’étaient pas concordants avec ceux que détient l’avocat général, Gilbert Ulrich
Togbonon, procureur spécial près la Criet et assurant l’intérêt de la société. Face à l’inexactitude des chiffres, Séverine Lawson renvoie la cour vers la Commission autonome d’enquête judiciaire qui a procédé au recensement des biens meubles et immeubles. Lequel a été réalisé par deux commissaires-priseurs et l’ex-greffier en chef du Tribunal de première instance de première classe de Cotonou.
« Il va falloir faire venir ceux qui ont manipulé activement les fonds notamment la Commission autonome d’enquête judiciaire pour éclairer la situation des chiffres », observe le président de la Cour de céans, Edouard Cyriaque Dossa. Car, selon lui, l’évocation des chiffres provoque des ennuis dans la compréhension. Me Spéro Quenum, avocat de l’Etat béninois représenté par l’Ajt et partie civile à ce procès criminel, se dit déçu de la déposition de Séverine Lawson. Elle n’aurait pas apporté grand-chose pour faire avancer le procès alors que son audition était fortement attendue, pour avoir été au cœur du système et présidente d’une structure aussi importante que le comité de crise. En fait, Me Spéro Quenum trouve inconcevable que Séverine Lawson puisse diriger ce comité de suivi et ne pas être en mesure de donner des chiffres fiables tant sur le nombre des biens meubles et immeubles saisis que sur le montant total généré après la vente de ces biens, la liste exhaustive des spoliés tout au moins d’Icc services. Alors que tous les autres sachants et accusés renvoient la cour de céans vers le comité de suivi pour avoir toutes ces informations devant permettre de faire avancer le procès. L’audience se poursuit ce jour toujours avec l’audition de Séverine Lawson.

Thibaud C. NAGNONHOU, A/R Ouémé-Plateau
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