Le programme d’alternance du français et d’une langue locale dans le système éducatif formel béninois entre dans sa phase opérationnelle. Le ministre de la Culture, Jean Michel Abimbola et celui de l’Enseignement maternel Eric N’Da ont officiellement lancé le processus vendredi 25 octobre 2013 à l’Ecole normale des instituteurs d’Abomey.
Laquelle des langues locales à savoir le Fongbé, le Adjagbé, le Yoruba, le Baatonu, le Dendi et le Ditamari sera enseignée en plus du français dans les écoles primaires du Bénin ? La réponse à cette interrogation sera trouvée au soir de la mise en œuvre de la phase pilote d’expérimentation de ces langues. Une phase pilote qui a démarré au niveau de trente classes des Cours d’initiation (Ci) réparties dans tout le Bénin. Pendant 6 mois, ces langues seront introduites dans ces différentes écoles et leur impact sera apprécié. L’objectif final de cette initiative dénommée ‘’école et langues nationales’’ est de promouvoir et réussir l’introduction progressive de l’enseignement bilingue au primaire à travers l’articulation d’une langue africaine avec la langue française. Pour le ministre de l’enseignement primaire, Eric N’Dah, tous les documents pédagogiques sont disponibles pour le démarrage de l’expérimentation. La langue maternelle à en croire le ministre de la culture Jean-Michel Abimbola, favorise le développement psychomoteur, cognitif et affectif de l’enfant. Son utilisation à l’école formelle est selon ses propos une exigence pédagogique. Les salles d’expérimentation retenues sont déjà apprêtées pour une opérationnalisation du programme.
L’anglais aussi
L’introduction d’une langue nationale dans le système éducatif est dictée par une exigence pédagogique qui ne fait pas de doute. A travers ce programme de promotion des langues locales, le ministère de l’Enseignement primaire et de la culture ont voulu satisfaire à une exigence tout aussi d’intérêt. Celle qui vise à bannir l’acculturation et instaurer une éducation orientée vers le développement des langues nationales. La vision en soit n’est pas mauvaise, mais elle devra aussi se focaliser sur comment intégrer à la longue un programme d’apprentissage de l’anglais au primaire. La promotion des langues locales est une nécessité, mais l’anglais dans le contexte mondial actuel n’est pas à négliger. Elle s’impose d’ailleurs comme une langue incontournable qui mérite attention. Réfléchir à une politique d’introduction progressive de cette langue au primaire avec des outils axés sur l’expression orale fera de ces apprenants (qui ont une capacité d’assimilation requise), des éléments déjà bien avertis qui pourront bien se défendre à l’avenir ont déjà le pré-requis dans le domaine.