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Précampagne électorale précoce, liberté d’expression, souffrances des populations: Le Clergé catholique s’inquiète et exhorte

Publié le lundi 21 janvier 2019  |  L`événement Précis
Victor
© aCotonou.com par DR
Victor Agbanou, président de la Conférence
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La Conférence épiscopale du Bénin (Ceb) a tenu du 16 au 18 janvier 2019 à son siège à Cotonou, sa deuxième session plénière ordinaire. L’occasion était propice, et comme à son habitude, elle s’est prononcée sur la situation socio-politique du pays. Les élections d’avril 2019, le climat délétère qui règne dans le pays et les mesures sociales contenues dans le budget de l’Etat exercice 2019 constituent le plat de résistance du communiqué final de la Ceb.

La réforme du système partisan a conduit à la formation de grands blocs politiques au Bénin. Ce qui entraine un regain d’activités politiques dans les villes et campagnes du pays. Toutefois, cela ne devrait pas donner l’impression qu’on se trouve déjà dans une période de précampagne électorale. C’est ce qui explique l’appel de la Ceb à l’issue de sa deuxième session plénière ordinaire tenue à son siège à Cotonou du mercredi 16 au vendredi 18 Janvier. La Ceb a exhorté les acteurs politiques au calme et au respect des textes de la République. Parlant des élections législatives du 28 avril 2019, elle a formulé le vœu qu’elles se déroulent dans la transparence, la paix et la concorde. Le clergé catholique a souhaité qu’à travers ces élections, le Bénin révèle une fois encore à la face du monde, le signe de la maturité de son modèle démocratique par l’expression libre de la pluralité des opinions et des projets de société. Dans la même veine, la Ceb a mis en garde contre le pouvoir corrupteur de l’argent dans la vie politique. Elle a invité tous les acteurs politiques à s’abstenir de toute forme de corruption pour que chaque citoyen puisse réellement et librement voter selon sa conscience. Elle n’a pas manqué de s’adresser à l’institution organisatrice des élections au Bénin. « Que la Commission électorale nationale autonome et toutes les institutions impliquées à quelque niveau dans l’organisation desdites élections, remplissent loyalement leur mission dans la crainte de Dieu pour que les résultats soient conformes à la vérité des urnes et ne fassent l’objet d’aucun soupçon préjudiciable à la paix sociale » a-t-elle déclaré. Au-delà, la Ceb ne semble pas rassurée au regard du climat délétère qui règne dans le pays.

Le climat de peur inquiète

Pour les évêques du Bénin, il y a « l’installation progressive d’un climat de peur susceptible de paralyser bon nombre de nos concitoyens et d’hypothéquer, au passage, la liberté d’expression. » A quoi font-ils allusions ? Difficile de le dire. Il n’est pas inutile de rappeler que plusieurs acteurs politiques qui n’épousent pas la politique du gouvernement en place sont contraints à l’exil pour un dossier ou l’autre. C’est le cas de Sébastien Ajavon qui a pris la poudre d’escampette lorsque le dossier « 18 kg de cocaïne » a été ressuscité par la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme. L’ancien maire de la ville de Cotonou et président de la Renaissance du Bénin, Léhady Vinagnon Soglo, le secrétaire exécutif national du parti Force cauris pour un Bénin émergent (Fcbe), Valentin Djènontin Agossou, l’ancien ministre de l’Economie et des finances, Komi Koutché sont tous recherchés par la justice béninoise pour des affaires les concernant. Ce que d’aucuns ont tôt fait de taxer de lutte sélective contre la corruption. En outre, on ne peut passer sous silence le retrait du droit de grève à certaines catégories socio-professionnelles, à savoir les travailleurs des secteurs de la sécurité, de la défense, de la justice et de la santé. Ces faits peuvent, à n’en point douter, rendre le climat social délétère. Toutefois, la Ceb rassure. Pour elle, il y a une lueur d’espoir. Le communiqué final de la Ceb a également fait mention des mesures sociales contenues dans la loi des finances 2019.

Mesures sociales en 2019

La Ceb accueille avec beaucoup de satisfaction les mesures sociales déclinées dans le budget de l’Etat exercice 2019. Elle a par ailleurs encouragé le gouvernement à la mise en œuvre effective de ces mesures. Au nombre desdites mesures, on peut rappeler la construction de modules de salles de classe à hauteur de 10 milliards 432 millions 567 mille en 2019 ; l’application des statuts des enseignants du primaire et du secondaire ; le recrutement d’un effectif de 5154 jeunes dans la fonction publique ; le doublement, dès la rentrée 2018-2019, des allocations universitaires pour les non boursiers et non secourus pour en faire bénéficier à 29.977 allocataires ; l’opérationnalisation de la phase expérimentale du volet « assurance maladie » du projet Arch pour une population cible de 350 mille personnes, etc. La conférence épiscopale croit que la mise en œuvre de ces mesures contribuera au soulagement des souffrances grandissantes des couches les plus défavorisées.

Fidèle KENOU
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