Le directeur de l’Ong enfants solidaires d’Afrique et du monde (Esam) et Coordonnateur du Comité de liaison des Organisations sociales de défense des droits de l’Enfant (Close), Norbert Fanou-Ako était face aux professionnels des médias vendredi, 18 janvier 2019 au Codiam pour se prononcer sur la situation des enfants au Bénin. L’occasion pour le réseau des Osc de dénoncer l’exploitation sexuelle des enfants à des fins commerciales…
Si la ratification des différentes conventions relatives aux droits de l’enfant par le Bénin constitue une avancée importante, le tableau reste pourtant sombre quant à la situation des enfants. Beaucoup reste à faire concernant les recommandations du protocole facultatif à la Convention des droits de l’enfant, la vente des enfants, la prostitution des enfants et la pornographie mettant en scène les enfants, selon Jonas Kindafodji. Selon un rapport de l’Union Africaine, 125 millions de femmes ont été mariées avant l’âge de 18 ans. Ce qui a motivé la campagne “End chlid mariage“ en 2014. Et l’Afrique de l’Ouest francophone détient le deuxième taux le plus élevé de mariage précoce dans le monde avec le Niger comme détenteur du fort taux dans la sous-région. Au Bénin, 32% des femmes mariées le sont avant l’âge de 18 ans. Si la campagne “Tolérance Zéro“ a fait son effet, le chemin est encore long. Jonas Kindafodji est revenu sur les orientations du Sommet des jeunes filles selon lesquelles, il faut œuvrer à la scolarisation et au maintien des filles à l’école pour retarder leur mariage et surtout garantir leur accès à éducation sexuelle et reproductive. Le Code de l’enfant devra être appliqué pour sauver cette couche, selon ce dernier. Quant au coordonnateur du Close, il s’est inquiété de la situation de l’enfant au Bénin notamment la vente d’enfants, la prostitution des enfants et la pornographie mettant en scène des enfants. « Au Bénin, les chiffres indiquent que 91% des enfants sont victimes de violence sous toutes ses formes. Ces chiffres très inquiétants doivent interroger nos dirigeants », a fait savoir Norbert Fanou Akpo. Le Bénin reste marqué par des gaps importants quant au respect et à la mise en œuvre effective des principaux instruments de protection des droits des enfants. En effet, l’article 21 de la loi 2006-04 portant, conditions de déplacement des mineurs et de répression de la traite d’enfants en République du Bénin, prévoit des peines allant de 10 à 20 ans d’emprisonnement pour les auteurs de la traite des enfants à des fins d’exploitation sexuelle. Des peines suffisamment sévères mais presque jamais appliquées malgré l’ampleur du phénomène dans le pays. Face au fait, les Osc recommandent de prendre toutes les mesures nécessaires pour appliquer pleinement et efficacement la législation relative au protocole facultatif.