Au Bénin, à quelques mois des élections législatives, l’opposition se mobilise sur les enjeux de la transparence du scrutin et fait le tour des institutions chargées de l’organisation, de la proclamation des résultats et du contentieux.
L’opposition veut un scrutin crédible et fiable. Après avoir rencontré la Commission électorale nationale autonome (Céna) lundi, elle s’est rendue à la Cour constitutionnelle mercredi.
Devant les deux institutions, l’opposition composée entre autres des délégués des partis de l’ancien président Boni Yayi et de l’homme d’affaires Sébastien Ajavon ont voulu avoir des clarifications et réponses sur plusieurs points de la nouvelle loi électorale et les règles du jeu.
Le mot fraude n’a pas été prononcé, mais il s’agissait bien de dissiper inquiétudes et suspicions. Pour la rencontre, Joël Ajavon, du parti de Sébastien Ajavon, avait préparé sa liste de questions : « Quels sont les documents dont il faut se munir en cas de contestations ou de réclamations des résultats ? En quoi consistent les redressements ou annulation des suffrages ? »
« Nous n’allons pas dégrader la qualité de la démocratie béninoise »
Réponse du président de la Cour, Joseph Djogbénou : « Qu’il y ait des craintes, c’est nécessaire, mais les institutions dépassent les personnes. Nous n’allons pas dégrader la qualité de la démocratie béninoise. Il n’appartient pas à la Cour constitutionnelle de vous convaincre. Il vous appartient de convaincre la Cour en cas de contestation. »
Djogbénou et le président de la Céna ont parlé et rassuré, l’opposition reste intrépide face à la fiabilité des résultats. Alassane Tigri, membre du parti de Boni Yayi. « A l’issue du scrutin, les résultats soient partagés afin que la paix qui est une denrée rare puisse perdurer dans notre pays ».
Il y a quelques jours, Patrice Talon avait fait la promesse suivante : « Chacune de nos institutions jouera sa partition afin que notre pays sorte, une fois encore, grandi d’un processus électoral. » Plus de 5 millions de Béninois sont convoqués aux urnes le 28 avril pour renouveler un Parlement de 83 députés.