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Autonomisation des femmes, santé et éducation:Le Bénin intègre le projet Swedd

Publié le lundi 4 fevrier 2019  |  Le Matinal
Cérémonie
© Autre presse par DR
Cérémonie de lancement de l`opération d`identification et d`enrôlement des bénéficiaires du projet ARCH
Lancement dans l`après-midi de ce mardi 10 avril 2018 de l`opération d`identification et d`enrôlement des bénéficiaires du projet Assurance pour le Renforcement du Capital Humain (ARCH). La cérémonie présidée par le Ministre d`État, Abdoulaye BIO TCHANE, s`est déroulée en présence de sa collègue en charge des affaires sociales et de la microfinance, Mme Bintou Chabi Adam Taro, des Préfets, des équipes techniques du projet et des responsables de l`INSAE.
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Le Conseil d’administration de la Banque mondiale a approuvé le projet d’Autonomisation des femmes et dividende démographique au Sahel (Swedd) le vendredi 25 janvier 2019. Le coût global est de 50 milliards de francs Cfa. Son objectif est d’améliorer le niveau d’autonomisation des femmes, des adolescentes et des jeunes filles. Le ministre d’Etat, Abdoulaye Bio Tchané, en apporte les détails dans cet entretien.

Le Conseil d’administration de la Banque mondiale a approuvé le projet Swedd Bénin le 25 janvier2019. Quel est le processus qui a permis au Bénin de décrocher ce projet ?

Abdoulaye Bio Tchané : Le projet d’autonomisation des femmes et dividende démographique au Sahel (Swedd) est à l’initiative de la Banque mondiale et du Système des Nations-Unies, en particulier le Fnuap pour permettre aux pays, notamment 6 pays du Sahel (le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Mali, la Mauritanie, le Niger et le Tchad), de s’attaquer aux problèmes importants liés aux femmes et surtout au dividende démographique dans nos pays. Nous avons eu connaissance de ce projet ; et tout de suite, le Chef de l’Etat a souhaité que le Bénin puisse adhérer à l’initiative. Compte tenu des efforts qui étaient déjà entrepris par notre gouvernement dans cette direction, les Nations-Unies et la Banque Mondiale ont tout de suite accepté de nous intégrer.Le Chef de l’Etat m’a instruit pour travailler avec l’équipe du ministère du Plan, afin de nous permettre d’adhérer pleinement au projet. C’est ainsi que le Conseil d’Administration de la Banque mondiale a approuvé le financement de 90 millions de dollar US, c’est-à-dire un peu plus de 50 milliards de francs Cfa. Ils vont permettre d’appuyer des secteurs aussi importants que la Santé et l’Education des femmes dans les 12 départements de notre pays.

Le Gouvernement tient beaucoup au Swedd. Quel est l’intérêt de ce projet pour notre pays ?

Ce projet est important pour notre pays parce qu’il va nous permettre de nous attaquer à des problèmes majeurs de développement. D’abord, l’autonomisation des femmes ; ensuite et surtout le dividende démographique. La problématique, c’est comment permettre à notre population qui est relativement jeune, d’accéder à des besoins aussi importants que ceux de l’éducation, de la santé, en particulier la santé de reproduction et la santé maternelle dans tous nos départements. Ce sont des cibles primordiales pour notre gouvernement, (la jeunesse et les femmes) et deux secteurs cruciaux pour le développement de notre pays (l’éducation et la santé).

Concrètement, qu’est-ce que ce projet va changer aux conditions de vie des filles et femmes du Bénin?

Le projet démarre tout de suite. Nous avons commencé déjà un certain nombre de travaux. Il y a certaines personnalités de la société civile de nos communautés qui se sont déjà impliquées. Dans quelques jours, nous allons accélérer le processus avec la décision du Conseil d’administration de la Banque Mondiale qui met les ressources à notre disposition. Qu’est-ce que ce projet va changer dans la vie de nos populations ? C’est très important de le savoir. Les jeunes seront impactés pour l’éducation, les jeunes filles pour tout ce qui concerne la santé, la santé de reproduction, le planning familial, les mariages précoces. Pour les femmes, c’est leur autonomisation en plus des sujets que je viens d’aborder. Tous ces sujets affectent une grande partie de nos communautés. Nous n’avons pas toujours eu les moyens de trouver les solutions. Non seulement, avec les ressources financières, nous allons pouvoir nous y attaquer, mais dans le cadre de cette initiative qui est partagée avec d’autres pays, nous allons pouvoir tirer avantage de ce que les autres ont fait, et qui marche.

Votre mot de fin

Nous nous sommes investis pour rendre le projet « Swedd » possible sur les instructions du Chef de l’Etat. Désormais, la balle sera dans le camp des bénéficiaires et nous allons veiller à ce que les communautés et organisations dans nos villes et campagnes puissent en tirer le meilleur avantage. Il y a déjà un certain nombre d’associations qui sont en contact avec les équipes qui travaillent sur le projet et nous allons multiplier le nombre de ces associations dans quasiment tous les départements de notre pays. Je veux dire à ceux qui sont déjà intéressés et qui travaillent sur les domaines couverts par le projet que la porte leur est ouverte au ministère du Plan, pour discuter et voir comment elles peuvent contribuer à sa mise en œuvre.

Propos recueillis par Abdourhamane Touré

A propos du Swedd

Le Conseil d’Administration de la Banque Mondiale a approuvé le Projet « Swedd »Bénin, le vendredi 25 janvier 2019. Le coût global est de 90 millions de dollars US, autour de 50 milliards de francs Cfa. A l’origine, le projet d’Autonomisation des femmes et dividende démographique au Sahel (Swedd) est une initiative du partenariat entre les Nations Unies et le Groupe de la Banque mondiale, destinée à six pays de la région du Sahel : le Burkina-Faso, la Côte d’Ivoire, le Mali, la Mauritanie, le Niger et le Tchad.Le Bénin a formulé une requête pour rejoindre les six pays initialement cités. La crédibilité de notre pays, l’engagement du gouvernement et le leadership du président Patrice Talon ont convaincu le Comité Régional de Pilotage du Projet Swedd et la Banque mondiale, qui y ont répondu favorablement. Ce qui s’est traduit entre autres, par l’approbation du projet par le Conseil d’administration de la Banque mondiale. Son objectif est d’améliorer le niveau d’autonomisation des femmes, des adolescentes et des jeunes filles. D’une part, la finalité est d’accroitre leur accès aux produits et services de santé sexuelle et reproductive, maternelle, néonatale, infantile et nutritionnelle de qualité. De l’autre, il s’agit de renforcer leurs capacités à prendre des décisions qui contribueront de manière durable au développement harmonieux de leurs communautés. Le Swedd est un projet important pour notre gouvernement car il vient en appui aux nombreuses actions que nous menons en faveur de l’amélioration des conditions de vie des populations en l’occurrence celle de la gent féminine. Il trouve d’ailleurs pleinement son ancrage dans le Pag. Le projet vise à renforcer le niveau d’autonomisation des femmes et des adolescentes en vue d’accélérer la transition démographique. Le concept de Dividende démographique étant en cours d’appropriation dans notre pays.

Le projet démarre immédiatement. La prochaine étape, c’est le recrutement d’un point focal permanent pour l’assistance à l’Unfpa et, à la mise en place de l’Unité de gestion du projet (Ugp). Le projet Swedd s’étend aux 12 départements de notre pays. Il se décline en trois composantes principales :

– Générer de la demande pour les services de santé reproductive, maternelle, néonatale, infantile et nutritionnelle (Srmnin) en favorisant les changements sociaux et comportementaux et l’autonomisation des femmes et des filles ;

– Renforcer les capacités nationales pour la mise à disposition des produits de santé reproductive, maternelle, néonatale, infantile et nutritionnelle et de personnel sanitaire qualifié;

– Renforcer l’engagement politique et la capacité d’élaboration des politiques liées au dividende démographique et la mise en œuvre du projet;

Il prend en compte les secteurs de l’éducation, de la santé, de la planification familiale. Le Swedd est un projet assez participatif. Dans sa mise en œuvre, il accordera une place de choix aux Ong locales ou régionales qui ont fait leurs preuves dans les domaines que le projet couvre. De même, les leaders d’opinions et chefs religieux sont associés dans l’exécution des activités.

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