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Fin du procès ICC-SERVICES

Publié le vendredi 8 fevrier 2019  |  aCotonou.com
Affaire
© aCotonou.com par DR
Affaire ICC service
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Les leçons d'un verdict

Le verdict est tombé. Après 32 audiences, le juge Édouard Cyriaque Dossa, Président de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET) a mis un terme au calvaire des uns et des autres.

La Cour qu'il préside condamne Guy AKPLOGAN, Émile TEGBENOU, Pamphile DOHOU, Clément SOHOUNOU à 10 ans d'emprisonnement ferme et à 12 millions d'amende chacun. Étienne TIHOUNDRO quant à lui, est condamné à 8 ans d'emprisonnement ferme et à 12 millions d'amende.
La Cour condamne par ailleurs Grégoire AHIZIME à 3 ans d'emprisonnement ferme et à 8 millions d'amende.
Elle acquitte purement et simplement le pasteur Justin DIMON et ordonne la restitution des 8 millions qu'il a versés comme caution.
Enfin, la Cour ordonne le dégel des 252 millions consignés au greffe, des 275 millions consignés au trésor public, la vente de plus de 150 immeubles appartenant aux promoteurs. Les frais issus de la vente des plus de 150 immeubles en plus des 822 millions vont servir à rembourser les victimes de Icc services.
Au total, quatre accusés rentrent chez eux. Quatre restent encore en prison jusqu'en juin 2020.

Voilà de façon globale ce qui est à retenir. On retiendra également qu'en dehors de tout ce qu'on peut dire, le Bénin n'est pas un désert de compétences. La preuve est que les 32 jours d'audience ont révélé qu'on peut encore compter sur de jeunes talents dans le rang des hommes en noir chargés de défendre la veuve et l'orphelin. Oui ! Hugo Koukpolou fait partie de cette crème. Je ne jette pas bien évidemment la prière aux autres. Ils n'ont pas démérités. C'est le lieu de leur tirer un grand coup de chapeau car ce n'est pas facile d'abandonner son cabinet pendant 32 jours sans compter les nuits blanches passées à fouiller dans tout ce qui est livre de droit dans le but tirer son client d'affaires.

Le Président Édouard Cyriaque Dossa m'a séduit sur tous les plans. Le calme olympien et l'autorité avec lesquels il a dirigé doivent faire école. Chapeau à lui pour avoir conduit à son terme et sans casse ce procès hautement pédagogique.

On peut tout dire de lui. Mais hélas ! Reconnaissons que le Procureur Spécial Ulrich Togbonon n'avait pas dans ce procès le rôle le plus facile. C'est lui qui, sur la base des éléments qu'il avait devrait prendre les réquisitions sans s'éloigner des fondamentaux du droit. Il l'a fait. Il ne s'est pas trompé. La preuve est que la Cour l'a suivi à 90% dans ses réquisitions. Il faut souligner cela d'un trait gras.

Pour le moins qu'on puisse dire, ce procès est aussi celui des grosses déceptions. Certains spoliés qui ont été écoutés ne l'ont pas caché. Beaucoup d'entre eux avaient espérer entrer en possession de leurs sous. Mais hélas ! Ils devront attendre encore longtemps. C'est-à-dire le temps de la mobilisation des ressources qui seront issues de la vente des biens saisis auprès des principaux accusés. Même si on réussissait à le faire en un temps record, cela ne suffirait pas à payer les dus qui s'élèvent à plusieurs milliards de F CFA. Et là-dessus, celui qui a dit que c'est le faux billet qui a acheté la drogue a totalement raison. On peut en tout cas se réjouir de ce qu'un seul kopeck du contribuable béninois ne servira à payer les spoliés.

Ce procès à forte dose de médiatisation a laissé beaucoup sur leur faim. Y compris moi. La preuve est qu'on ne connaitra jamais où sont passés les 27 milliards de F CFA que Emile Tegbenou a dit avoir caché dans des coffres-forts chez lui à Malanhoui et qui ont été ramassés par les membres de la commission d'enquête judiciaire mise en place à l'époque par le Président Thomas Boni Yayi.

Ce procès est par ailleurs celui de la honte. Il a révélé à quel point la société béninoise est pourrie. Il a révélé à quel point les Béninois aiment le gain facile. Il a révélé le niveau de pourriture atteint par la collusion de l'État avec les milieux mafieux politicien élogieux. Il a révélé la légèreté dont ont fait preuve certains hauts commis de l'État. Il a révélé l'inconscience professionnelle constamment affichée par certains d'entre qui du reste, n'ont pas résisté devant l'argent... Il a révélé.......... Il a révélé au grand jour que l'État au Bénin n'a pas existé à un moment donné. Malheureusement, ce n'est pas demain la fin.

El-Hadj Affissou
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