Le Conseil des administrateurs de la Banque mondiale a approuvé aujourd’hui un don de l’Association internationale de développement (IDA)* de 90 millions de dollars, afin d’assister le gouvernement du Bénin à améliorer le développement humain pour, à plus long terme, tirer profit d’un dividende démographique.
Avec une augmentation de son taux de fécondité déjà élevé, une mortalité en recul et une pyramide des âges où la part des jeunes est importante, le Bénin n’a pas encore amorcé sa transition démographique. En effet, à l’instar des pays du Sahel, le Bénin affiche une croissance rapide (2,6 %) en raison d’une baisse de la mortalité et d’une fécondité toujours élevée. Ce dynamisme démographique pourrait, s’il perdure, entraîner un doublement de la population en 30 ans avec, comme conséquences, une pression accrue sur les dépenses économiques et sociales et le risque de repousser encore la transition démographique et la réalisation des Objectifs de développement durable.
« Le Bénin doit impérativement investir dans l’autonomisation économique et sociale des adolescentes. En retardant l’âge du mariage et des grossesses et en améliorant l’accès des filles à l’enseignement secondaire et à l’acquisition de compétences fondamentales. Ce faisant, le pays parviendra à baisser les taux de dépendance et à améliorer la situation des jeunes femmes et de leurs futurs enfants sur le plan du développement humain, ainsi que leurs perspectives économiques sur le marché du travail. Cela contribuera à renforcer le capital humain du Bénin et à préparer la région à réaliser un dividende économique », explique Pierre
Laporte, directeur des opérations de la Banque mondiale pour le Bénin.
Ce financement additionnel en faveur du Projet régional sur l’autonomisation des femmes et le dividende démographique dans le Sahel, ou SWEDD selon son acronyme en anglais, représente un investissement important qui bénéficiera davantage aux communautés pauvres des zones rurales du Bénin. Il vise à soutenir la demande de services relatifs à la santé de la reproduction, de la mère, du nourrisson, de l’enfant et de l’adolescente et la nutrition. Il s’attachera pour cela à investir dans la scolarisation continue des filles âgées de 10 à 19 ans, tout en augmentant leurs connaissances fondamentales et leurs opportunités économiques. Ce financement servira également à renforcer les capacités et à augmenter le nombre de personnels de soins qualifiés et la mise à disposition de produits essentiels, comme les contraceptifs, dans les zones les plus isolées. Son objectif est aussi d’améliorer les capacités d’analyse démographique et socioéconomique, afin d’étayer la prise de décisions, et d’optimiser la production et le partage d’informations à l’échelle régionale en misant sur une coordination et des moyens renforcés.
Le nouveau projet est aligné sur le Programme d’actions du gouvernement (PAG), conçu pour stimuler le développement du pays grâce au renforcement de son capital humain. Il s’inscrit également dans le cadre du cadre de partenariat du Groupe de la Banque mondiale avec le Bénin pour la période 2018-23, qui vise à donner davantage de leviers économiques aux femmes, en intégrant des activités en leur faveur dans toutes ses opérations.
« Cet investissement important répond à la volonté du gouvernement béninois d’augmenter le nombre de bénéficiaires et d’enclencher un changement radical dans le pays. Nous nous réjouissons de l’engagement des plus hautes autorités nationales en faveur de ce nouveau projet, qui s’inscrit pleinement dans les priorités du pays », précise Katrina M. Sharkey, représentante résidente de la Banque mondiale au Benin.
Aux côtés du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire, de la Mauritanie, du Mali, du Niger et du Tchad, le Bénin est le septième pays participant au projet régional SWEDD.
* L’Association internationale de développement (IDA) est l’institution de la Banque mondiale qui aide les pays les plus pauvres de la planète. Fondée en 1960, elle accorde des dons et des prêts à faible taux d’intérêt ou sans intérêts en faveur de projets et de programmes de nature à stimuler la croissance économique, à réduire la pauvreté et à améliorer la vie des plus démunis. L’IDA figure parmi les principaux bailleurs de fonds des 75 pays les plus pauvres de la planète, dont 39 se trouvent en Afrique. Les ressources de l’IDA permettent d’apporter des changements positifs dans la vie de 1,5 milliard de personnes résidant dans les pays éligibles à son aide. Depuis sa création, l’IDA a soutenu des activités dans 113 pays. Le volume annuel des engagements est en constante augmentation et s’est élevé en moyenne à 18 milliards de dollars au cours des trois dernières années, 54 % environ de ce montant étant destinés à l’Afrique.