Démocrates sommes-nous. « La culture démocratique est dans notre ADN, c’est dans notre constitution culturelle. Je dirai même civilisationnelle », déclarait il y a quelques semaines, le professeur Joseph Djogbénou. Il a tout vrai. A quelques jours de la date du dépôt des listes pour les législatives du 28 prochain, soit du 21 au 26 février 2019, l’enthousiasme des partis à se conformer aux nouvelles dispositions d’une part, de la loi n° 2018-31 portant charte des partis politiques et d’autre part, de la 2018-31 portant code électoral en République du Bénin, suffit à s’en convaincre. Quels que soit nos travers, nos intérêts, il y a un fond culturel démocratique qui demeure. Tenez ! En 1990, alors que personne n’y croyait, le pays a réussi un passage pacifique du marxisme-léninisme au régime démocratique, et la conférence nationale a ainsi inauguré une nouvelle ère, celle des libertés, celle du multipartisme intégral. Vingt-neuf ans (29 ans) après, nous tenons un nouveau pari : La réforme du système partisan.
Alors que chaque échéance électorale donnait lieu à des marchandages à nulle autre pareille, avec des micro-partis qui polluent l’environnement politique, dans le but de monter les enchères et d’en tirer les dividendes au lendemain du scrutin, 2019 nous révèle une nouvelle classe d’acteurs politiques. Mouvance et opposition s’affairent, et malgré les ronchonnements inhérents à tout changement, force restera à la loi. Le moins qu’on puisse dire est que la classe politique s’assagit. Chaque partie prenante au scrutin du 28 avril prochain s’est approprié sa mission.
Les législatives de 2019 laissent clairement percevoir la fin d’une époque. La caution portée à 249 millions, l’interdiction des coalitions biscornues, l’accroissement du nombre des membres fondateurs par communes, l’exigence des 10% de suffrage exprimé, sont autant d’éléments qui concourent à ce rêve qui se concrétise devant nos yeux. Le multipartisme intégral a mis en péril l’unité nationale. Fort heureusement, notre démocratie est majeure. Et les Béninois sont capables de grandes choses.
Arnaud DOUMANHOUN