Depuis un certain temps il n'est plus rare d'entendre de la part des thuriféraires du régime : Patrice Talon a fait ceci, Patrice Talon a fait cela. Les photos des routes en construction sont projetées ici et là ; le Fond National se défend que la Microfinance n'a jamais été interrompue ; même les hôpitaux encore en chantier sont propagandés et toutes les communications des Conseils des Ministres soulignent d'épais traits le social, un peu comme si enfin, nos dirigeants ont pris conscience que le social n'avait jamais été au centre de leurs préoccupations.
Pourtant, des restes des 1.553 milliards de 2016, des 2.010 milliards de 2017 et des 1.862 milliards de 2018, soit en tout près de 5.000 milliards en terme de budget, les résultats palpables qui font parler d'eux-mêmes sont les grincements de dents des populations et leurs incessantes plaintes. Mais comme soudainement réveillés d'une hypnose, ceux-là même qui s'emplissaient d'orgueil à ne vouloir communiquer que sur ce qui est réalisé, ceux-là même qui tempêtaient être insoucieux de leur impopularité, font aujourd'hui feu de tout bois pour prouver à la face du monde que le social les préoccupe.
Que faut-il de plus pour comprendre que c'est juste l'imminence des élections législatives est leur motivation ?
Et bien oui, à présent que sont proches les joutes, le gouvernement se contorsionne pour simuler sa préoccupation du social car conscient du mépris dont il a fait preuve à l'égard des béninois pendant près de trois ans. Que nul ne se laisse leurrer, ce regain de communication sur le social est une manipulation de la conscience collective, une corruption de la psychologie des électeurs pour appâter leur sympathie. Ce n'est pas à la veille de la chasse qu'on élève son chien.