Le ministre de l’économie et des finances ( Mef), Romuald Wadagni a échangé avec les secrétaires généraux des centrales et confédérations syndicales (Csa-Bénin, Cgtb, Unstb, Cosi-Bénin, Cspib, Csub) à l’exception de la Cstb. C’était le lundi 11 février 2019, où il était assisté des membres de son cabinet. ICette rencontre se tient à la suite d’une demande d’audience en date du 29 janvier 2019, sollicitée par les organisations syndicales. Ceci pour s’imprégner de la partition du Mef pour l’opérationnalisation des engagements pris par le Président de la République lors de la rencontre du 17 décembre 2018. Les discussions ont porté sur huit (8) points. Il s’agit des résultats de l’audit de l’opération de reversement, des arriérés de salaires pour les travailleurs, de la Coordination Cnss Fnrb, du budget du Cnds, de l’augmentation du point d’indice, du Smig et la hiérarchisation des salaires, de la situation des entreprises publiques et parapubliques (Sonacop, Bénin-Télécoms- Papme- Fludor, Bénin Rails etc..)
Les résultats de l’audit de l’opération de reversement
Sur le premier point relatif aux résultats de l’audit de l’opération de reversement, le ministre Wadagnia fait savoir qu’ils sont alarmants s’agissant des cas de fraudes. Et pour des questions d’approche personnelle, il juge normal de payer ceux qui travaillent depuis plus de 10 ans sans salaire avant de penser renvoyer les fraudeurs. Il a précisé bien vouloir autoriser le payement des salaires de ces derniers, quitte à voir la possibilité de payer les arriérés de façon échelonnée. Mais il attend le chiffre exact de chaque ministère pour lancer les travaux afin d’éviter les gonflements de chiffres comme à chaque fois. Suite donc à ses explications, les secrétaires généraux ont souhaité que les choses évoluent vite afin que les intéressés soient payés au plus tôt. Afin de mieux apprécier la situation, les partenaires sociaux ont demandé que les résultats des audits leur soient présentés pour contribuer à l’évolution du dossier avec leurs propositions et qu’ils ne puissent cautionner le « faux ». Une proposition que le ministre Wadagni leur a accordée en promettant la convocation d’une séance d’ici à la semaine prochaine.
Les arriérés de salaires pour les travailleurs et la Coordination Cnss Fnrb
Abordant le second point objet de leur rencontre, relatif aux arriérés de salaires pour les travailleurs, les secrétaires généraux ont demandé la libération des arriérés des milliers de travailleurs qui attendent depuis des années. Mais, le ministre a rassuré qu’un effort est fait pour qu’il n’y ait plus de cumul d’arriérés. Pour ce qui existait, 1,500 milliard de francs CFA est débloqué chaque mois pour les payer graduellement d’année en année. Les confédérations ont souhaité un peu plus d’effort pour porter l’enveloppe à 2,5 ou 3 milliards de francs CFA par mois et que même en reconnaissant l’effort fait, ceci n’est pas visible compte tenu du nombre en attente.
Plusieurs autres propositions ont été faites par les Confédérations. Le ministre a pris l’engagement d’en tenir compte. Il a instruit ses collaborateurs pour examiner les scénarios et agir au mieux. Dans la même rubrique, les deux parties ont analysé le niveau de la Coordination de l’engagement concernant la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (Cnss) et le Fonds national des retraités du Bénin (Fnrb). A ce sujet, le ministre a estimé que la communication introduite a porté beaucoup de points à la fois et qu’il serait mieux de reprendre cela cas par cas de façon claire et simple. Pour lui, le règlement du problème ne nécessite pas le vote d’une loi et cela n’a aucune incidence budgétaire. Il estime qu’il suffit plutôt d’une décision du conseil des ministres pour autoriser le mécanisme de compensation entre la Cnss et le Fnrb.
Le budget du Cnds, la question du Smig et la hiérarchisation des salaires
Le budget du Conseil national du dialogue sociale (Cnds) a également préoccupé syndicalistes et ministre. Romuald Wadagni a expliqué aux secrétaires généraux qu’une équipe composée des membres du ministère et de certains membres du Cnds, a travaillé il y a un mois sur le budget. A l’en croire, le Cnds doit revenir suite aux propositions mais, rien n’a été fait encore. L’autorité a confié qu’il y a deux semaines, qu’il les a relancés par écrit sans suite. Il a déploré le fait que les responsables du Cnds n’aient pas répondu à ce jour. Sur le Smig et la hiérarchisation des salaires, il a été proposé que le Patronat soit invité pour une discussion et que des calculs soient faits pour voir la faisabilité. Le ministre a promis le faire dans le plus bref délai, ceci avant la fin du mois de février.
L’augmentation du point d’indice et la situation des entreprises publiques et parapubliques
Au sujet de l’augmentation du point d’indice, le ministre Wadagni a souhaité un peu de temps pour vider les arriérés et à coup sûr, il y aura augmentation du point d’indice. Il a fait savoir qu’il le fera dès que certaines charges seront libérées et qu’il y aura des possibilités. Les Confédérations ont demandé qu’un effort soit fait le plus tôt. L’autre situation qui n’a pas manqué d’être portée sur la table, est la situation des entreprises publiques et parapubliques (Sonacop, Bénin-Télécoms- Papme- Fludor, Bénin Rails etc..). Il ressort des discussions concernant ce point qu’il faut traiter au cas par cas ces situations parce que les problèmes diffèrent d’une entreprise à une autre. Une nouvelle approche est en expérimentation avec une entreprise actuellement en difficulté. Cette approche responsabilise les travailleurs.
Les Confédérations ont promis discuter avec les militants de ces sociétés et revenir avec des propositions concrètes mais pour celles en liquidation, ils ont proposé qu’un dispositif soit mis en place pour permettre de discuter avec les travailleurs afin qu’ils aient les informations. Elles ont aussi insisté sur la sauvegarde des emplois. Pour Fludor, les Confédérations ont plaidé pour que le gouvernement fixe très tôt le prix d’acajou et qu’il revoit également cela à la baisse parce que les emplois sont menacés également dans cette société et dans les industries où la matière première est d’origine agricole.
Les échanges ont pris fin par le nouveau type de partenariat entre les confédérations et le gouvernement où les secrétaires généraux ont cherché à savoir la partition du ministère de l’économie et des finances. Abordant ce point, les confédérations ont demandé au ministre d’être plus disponible et de mettre sur pied un mécanisme d’échanges permanent entre son ministère et elles car ce ministère est incontournable dans le système de gestion et que tous les autres ministères dépendent de lui d’une manière ou d’une autre. Le ministre Wadagni a promis vraiment faire un effort pour être plus présent et une séance bimestrielle a été instituée. Par ailleurs, des contacts ont été pris avec certains collaborateurs techniques du ministre comme le Directeur général de la pension, pour examiner des points déjà en discussion au niveau du cabinet.